Le couperet est tombé le vendredi 10 janvier. Le juge Michael Grieve du tribunal de Southwark Crown, en Angleterre, a donné raison à Bushan Deepchand, un avocat mauricien spécialisé dans l’immigration, dans le procès qui l’opposait au service de l’immigration britannique. Cet organisme devra verser Rs 10 millions à notre compatriote, représentant les coûts qu’il a engagés dans cette bataille juridique.
Le 21 octobre 2013, Bushan Deepchand, directeur de Lambeth Solicitors, avait été trouvé coupable sous trois des six chefs d’accusation dont il faisait l’objet. On lui reprochait d’avoir illégalement offert ses services et donné des conseils
en matière d’immigration. L’acte d’accusation concerne six dossiers qu’il avait traités en 2009.
Il avait alors donné avis d’appel. Le juge Michael Grieve lui a finalement donné gain de cause. Ce qui réjouit notre compatriote qui précise qu’il ne compte pas en rester là : «Il y a eu des tentatives pour un arrangement à l’amiable. La poursuite avait refusé mon offre. Le vrai perdant est le service de l’immigration. Je vais maintenant poursuivre cet organisme pour attaque personnelle, diffamation et préjudice moral.»
Le juge Michael Grieve a été très critique à l’égard de la poursuite dans cette affaire. Selon lui, celle-ci n’a pas été à la hauteur de son enquête. Le juge a également relevé plusieurs manquements et des failles dans sa façon de traiter cette affaire. Michael Grieve n’a pas non plus été tendre envers Me David Howker, avocat de la défense, à qui il reproche notamment de ne pas avoir fait appeler à la barre plusieurs autres témoins qui auraient pu donner un autre éclairage sur cette affaire.
Dans son jugement, Michael Grieve a souligné des faits troublants, selon notre compatriote : «Il a été très critique envers la poursuite. Selon lui, l’enquête initiale a été mal faite car des témoins importants n’ont pas été entendus durant le procès. Le juge a aussi fait ressortir que j’avais
dépensé énormément d’argent pour défendre mon honneur.»
Bushan Deepchand est l’avocat qui avait défendu Alain Ramanisum et son épouse Laura Beg en mars 2013 lorsque le couple avait été arrêté et placé en détention après avoir eu des problèmes avec l’immigration britannique. En 2013 toujours, le Mauricien, qui pratique comme avocat spécialisé dans l’immigration depuis 2007, a obtenu le Mauritian Achiever Award. Il jouit, dit-il, d’une bonne réputation.