Bonjour, j’ai fait une crise cardiaque l’été dernier. Bien que je sois rétabli, mon épouse a peur d’avoir des relations sexuelles parce qu’elle pense que c’est risqué que je fasse une autre crise cardiaque. La seule fois où nous avons eu un rapport sexuel depuis ma crise cardiaque, elle a eu peur que je meure en me voyant m’essouffler. Elle a donc été portée à me surveiller pendant l’acte, ce qui l’a empêchée d’atteindre l’orgasme. À chaque fois que je lui ai fait des avances par la suite, elle les a refusées ou bien elle évite les rapprochements physiques. Alors j’aimerais savoir si je peux effectivement mourir en faisant l’amour ?
Réponse : Cela peut paraître quelque peu insensé d’avoir peur de perdre la vie à travers un geste qui habituellement crée la vie ! Mais effectivement, un grand nombre de personnes qui ont frôlé la mort lors d’une crise cardiaque ou qui ont eu un accident vasculaire cérébral, partagent cette crainte de revivre ce traumatisme. La peur de mourir se manifeste notamment lors de leurs relations sexuelles. Comme vous l’exprimez très bien, cette peur est souvent très présente chez le ou la conjointe.
Y a-t-il vraiment un risque ?
Mais qu’est-ce qui fait que les gens associent la relation sexuelle à l’accroissement du risque de faire une crise cardiaque? Lorsqu’on a une relation sexuelle, il y a une augmentation des pulsations cardiaques ainsi qu’un accroissement de la pression artérielle à mesure que l’excitation sexuelle grimpe jusqu’à l’orgasme. Prenant conscience de ces modifications corporelles, certaines personnes peuvent craindre de surmener leur appareil cardio-vasculaire et de faire une crise cardiaque. L’activité sexuelle peut en effet comporter certains risques au même titre que d’autres activités qui demandent un effort physique. Les risques peuvent même être élevés si, par exemple, l’accident vasculaire cérébral ou cardio-vasculaire est récent, ou s’il s’agit d’un problème d’hypertension grave mal maîtrisé.
Seul votre médecin peut évaluer si votre condition cardio-vasculaire nécessite un arrêt des rapports sexuels. C’est également lui qui déterminera quand la reprise des activités sexuelles est indiquée, après environ six semaines de rétablissement. Dans la plupart des cas, les maladies vasculaires n’interdisent pas définitivement les interactions sexuelles, mais qu’il s’agit d’un sujet tabou qui pourrait ne pas être abordé dans le cabinet du médecin. Il en est donc de votre responsabilité de poser les questions qui vous préoccupent si vous ne voulez pas vous exposer à vivre des inquiétudes ou pire encore, mettre fin prématurément à votre vie sexuelle !
Votre médecin vous a donné carte blanche pour vivre pleinement votre sexualité mais vous ou votre partenaire avez toujours des craintes? Voici quelques informations qui sauront peut-être vous rassurer :
Physiologiquement, la relation sexuelle ne comporte pas plus de risque que de monter un escalier de plus ou moins quinze marches.
La relation sexuelle n’est pas plus risquée non plus que de marcher la longueur de 85 pâtés de maison par
beau temps.
Une relation sexuelle pratiquée avec le ou la partenaire habituel(le), d’une durée de 10 à 16 minutes, représente une dépense d’énergie inférieure à celle qu’entraîne la conduite d’une voiture.
L’activité sexuelle ne va pas chercher plus des deux tiers de la capacité d’énergie moyenne des personnes qui ont subi une maladie cardiaque sans complication.
La consommation d’oxygène au moment du coït est inférieure à celle qui est nécessaire pour marcher rapidement ou monter un escalier.
La relation sexuelle peut se comparer à monter 20 marches d’escalier en 10 secondes.
Donc, comparativement à d’autres activités physiques, l’activité sexuelle ne semble pas particulièrement exigeante pour l’appareil cardio-vasculaire.
Suite la semaine prochaine.