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2014 commence sur une très mauvaise note avec déjà plusieurs noyades en seulement une semaine. En cette période de fêtes, plusieurs familles sont plongées dans le deuil parce que l’un des leurs a été emporté par les flots. Entre larmes et incompréhensions

Samuel Anthony
«L’enfant de la mer» parti trop tôt

Ils veulent oublier. Oublier cette terrible tragédie qui les prive de leur unique fils. Et qui a bouleversé à jamais le cours de leur paisible existence. Pour Jessica et Daniel Anthony, il est quasiment impossible d’évoquer ne serait-ce que le prénom de leur enfant, Samuel, âgé de 9 ans. Le cœur chargé d’un immense chagrin, ils ne veulent pas revenir sur la disparition tragique de celui-ci, mort noyé dans le lagon de Baie-du-Tombeau, le samedi 4 janvier. Pour faire face à la douleur, ces habitants de Le Hochet, Terre-Rouge, ont choisi de se murer dans le silence.

Un silence où se bousculent aussi de multiples interrogations car ils ne connaissent pas les circonstances exactes du drame : que s’est-il réellement passé ? S’agit-il d’un accident ? D’un jeu d’enfant qui a mal tourné ? Des questions qui restent hélas sans réponses pour eux et les autres membres de la famille qui souhaitent ardemment comprendre ce qui a pu se passer. À l’instar de Rosemay, une tante de la victime, qui n’a pas fini de pleurer son petit Samuel qu’elle décrit comme un «enfant de la mer, qui avait une joie de vivre débordante, pour le plus grand plaisir de ses parents».

En ce 4 janvier, raconte-t-elle avec émotion, la journée avait bien commencé pour cette petite famille qui devait se rendre à Trou-aux-Biches, où vit Rosemay, pour un déjeuner dans le cadre du Nouvel an. «Ma nièce Jessica s’était déjà préparée et attendait le retour de son fils pour venir chez moi. Une fois sur place, on avait prévu d’aller à la plage car Samuel était un amoureux du grand bleu. Mais il n’est jamais rentré. Avant de sortir, il avait dit à sa mère qu’il se rendait chez un voisin pour récupérer des CD. Mais ne le voyant pas revenir, Jessica est allée le chercher chez le voisin en question. À son grand étonnement, il n’y avait personne. Elle a commencé à paniquer et à chercher partout avant de tomber sur deux amis de son fils», explique Rosemay, toujours sous le choc de cette disparition.

En questionnant les deux enfants, Jessica n’obtient d’eux aucune réponse concluante. «Ils ont dit que Samuel n’était pas avec eux. Presque au même moment, un habitant de la localité a informé le père de Samuel que le corps d’un petit garçon venait d’être repêché à Baie-du-Tombeau. Mon neveu Daniel lui a répondu qu’il ne pouvait pas s’agir de son fils car le lieu était bien trop éloigné de leur maison. Ils ont eu un véritable choc lorsqu’ils se sont rendus au poste de police de Terre-Rouge pour signaler la disparition de Samuel. C’est là qu’ils ont appris que le garçon qui s’était noyé était bien leur fils», confie Rosemay, très attristée.

Elle poursuit son pénible récit : «Presqu’au même moment, un autre membre de la famille interrogeait les deux enfants en question qui ont déclaré qu’ils étaient partis lancer des cerfs-volants et que Samuel n’était pas avec eux. Mais ils ont changé de version après et ont avoué qu’ils étaient tous partis à la plage, à vélo, et que Samuel s’était retrouvé en difficulté dans l’eau. Pris de panique, ils se sont enfuis et auraient caché sa bicyclette sur un terrain en friche. Mais la bicyclette est jusqu’à présent introuvable. »

Au-delà du drame, les proches du jeune Samuel essayent de garder de lui l’image d’un petit bonhomme unique, rigolo et plein de vie. «Il se faisait remarquer partout où il allait. Il adorait faire des blagues et se passionnait pour les jeux vidéo. Pour Noël, ses parents lui ont offert une bicyclette. Le jour du drame, il a pris son vélo sans avertir ses parents et a suivi ses camarades à la plage. Et dire que la veille, sa mère voulait acheter un cadenas pour son deux-roues, afin de mieux contrôler ses sorties. Mais les quincailleries étaient fermées», raconte Rosemay tristement.

Samuel Anthony venait de fêter ses 9 ans le 3 décembre 2013. Demain, 13 janvier, il aurait fait son entrée en STD IV à l’école du gouvernement de Terre-Rouge. Mais le destin en a décidé autrement. Il laisse derrière lui des parents inconsolables et sa sœur de 7 ans, sa compagne de jeu, qui ne comprend pas pourquoi son grand frère n’est plus là.

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