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Son père Simon : «Notre deuil peut enfin commencer»

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Simon Azie est soulagé après les dernières arrestations qui ont eu lieu. Son fils (en médaillon) avait 17 ans lorsqu’il a disparu.

Ils ont remué ciel et terre pendant des années dans un seul but : retrouver leur fils Barthélemy qui n’est jamais rentré à la maison après une sortie. Finalement, c’est le squelette de celui-ci qui a été retrouvé il y a quelque temps et récemment, des suspects ont été arrêtés pour son meurtre. Mais, malgré leur chagrin, les Azie sont soulagés de connaître la vérité et que les responsables paient pour leur faute.

Ils voient enfin la lumière au bout du tunnel. Après 14 pénibles et longues années faites de souffrances et d’angoisses. Mais Simon Azie et les siens n’ont jamais abandonné l’espoir qu’un jour la vérité éclatera concernant la mystérieuse disparition de Barthélemy Azie. Âgé de

17 ans, le jeune homme avait quitté son domicile à Roche-Bon-Dieu, le dimanche 1er août 1999, pour assister à une régate à la plage de Mourouk. Il n’est jamais rentré chez lui et l’enquête policière, ouverte à l’époque, avait conduit à l’arrestation de quatre personnes qui ont par la suite retrouvé la liberté faute de preuves.

Mais depuis que des ossements humains, soupçonnés d’être ceux du jeune homme, ont été découverts sur les flancs de la Montagne-Malgache, le 26 août 2013, cette affaire est allée de rebondissement en rebondissement. Treize suspects ont été interrogés, dont Merge Jolicoeur et Jean-Marc Augustin qui sont passés aux aveux alors que Richard Casimir, considéré comme le principal suspect, nie les faits qui lui sont reprochés (voir hors-texte).

Alors que la police continue ses investigations pour tirer cette affaire au clair, chez les Azie, dans le petit village de Roche-Bon-Dieu, le soulagement est palpable. «Notre deuil peut enfin commencer. Nous avons prié avec force pour que la vérité éclate. Nous avons multiplié les neuvaines. L’attente a été longue, mais nos prières sont aujourd’hui exaucées», confie Simon Azie, le père de Barthélemy, âgé de 64 ans. Il n’a pas oublié une miette du combat qu’il a mené avec sa famille dans le but de retrouver Barthélemy.

«J’ai été voir les enquêteurs à l’époque pour être informé des avancées de l’enquête. Mais lorsque les premiers présumés suspects ont été relâchés, j’ai pensé à un moment que tout était fini. Mais je me suis ressaisi. J’ai prié, beaucoup. Ma femme aussi. Chaque week-end, j’allais à la messe. Parfois, les samedis et les dimanches. À un moment, on allait dans toutes les églises à travers l’île, on allumait des bougies. Il nous est même arrivé de demander 25 messes en un mois seulement», soutient Simon Azie qui ne cesse de remercier Dieu pour ce qu’il qualifie de «véritable miracle».

«Nous pouvons enfin pousser un ouf de soulagement. Notre entourage aussi. Nous avons retrouvé notre paix d’esprit. Car nous avons vécu dans une angoisse terrible pendant 14 ans. Nous ne savions pas ce qui était arrivé à Barthélemy, s’il était mort, s’il était séquestré quelque part. C’est un miracle qui se produit aujourd’hui. Je félicite la police pour le bon travail abattu et surtout l’inspecteur chargé de l’enquête», dit-il.

Maintenant, il ne désire plus qu’une chose : enterrer son fils selon les rituels catholiques. «Je veux lui rendre un dernier hommage. On prépare actuellement son enterrement. D’ailleurs, nous avons déjà acheté le cercueil. On attend maintenant qu’on nous remette ses ossements, qui sont actuellement à Maurice, pour pouvoir faire les rites selon notre foi catholique. Pour que mon fils repose enfin en paix.» En attendant que son souhait soit exaucé, la police, elle, continue les interrogatoires.

La fille d’un des suspects interrogée

Son interrogatoire est déterminant car elle aurait écrit les deux lettres anonymes qui ont permis à l’inspecteur Moorghen et ses hommes d’élucider la mystérieuse disparition de Barthélemy Azie. Elle, c’est la fille d’un des suspects, âgée de 15 ans. Elle a été longuement interrogée hier. Les enquêteurs ont voulu savoir dans quelles circonstances son père lui a fait écrire ces lettres. À ce jour, 13 suspects ont été arrêtés. Ils font toujours l’objet d’une charge provisoire d’assassinat. Deux autres suspects sont déjà décédés.

Selon une source policière, l’adolescente a expliqué aux enquêteurs que son père ne sait ni lire ni écrire et lui a demandé de rédiger les deux lettres anonymes peu après la découverte des ossements appartenant à Barthélemy Azie. Le père de l’adolescente avait décidé de déposer les deux lettres anonymes chez le père du disparu après avoir été pris de remords. Les enquêteurs ont pu remonter jusqu’à la fille, suite à une fouille au domicile de son père. Les limiers ont retrouvé une rédaction écrite par l’adolescente et n’ont pas tardé à faire le lien avec les lettres anonymes car c’était la même écriture. Le suspect est alors passé aux aveux, permettant ainsi aux policiers de résoudre cette affaire, qui traînait depuis 14 ans, en dix jours seulement. Aucune piste n’est à écarter à ce stade de l’enquête. On nous a fait comprendre que les limiers prévoient d’autres arrestations.

JMG

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