Les habitants de Pointe-Monier, à pied d’œuvre pour dégager la route principale, obstruée par des branches.
Dans plusieurs endroits, des radiers ont été submergés d’eau.
À quelques jours des célébrations de Noël, le cyclone Amara n’a pas fait de cadeau à Rodrigues qui est passée en alerte 4 dans la nuit du vendredi 20 au 21 décembre. La désolation s’entend dans la voix de ceux que nous avons contactés là-bas et qui témoignent des dégâts causés par cette forte tempête tropicale.
Des routes impraticables. Des radiers submergés d’eau. Des arbres déracinés. Des pylônes électriques à terre. Des maisonnettes en tôle ravagées par les rafales. Des commerces et des infrastructures endommagés. Des élevages perdus à jamais. Des familles entières abritées dans des centres mis à leur disposition. Certaines ont dû faire appel aux pompiers pour venir les évacuer car leurs maisons ont été inondées.
C’est le lourd bilan du cyclone Amara qui a tenu toute l’île Rodrigues en haleine dans la nuit du vendredi 20 au 21 décembre 2013. Les fortes rafales enregistrées : 152 km/h à Pointe-Canon, 135 km/h à Plaine-Corail ou encore 135 km/h à Citronnelle, ont considérablement perturbé le réseau électrique jusqu’à ce que l’île soit carrément plongée dans un black-out total. Alors que le réseau téléphonique était partiellement paralysé.
Les Rodriguais, bloqués chez eux depuis l’émission de l’alerte 3 vendredi matin, ont pour la plupart passé une nuit blanche, comme le soulignent certains sur leur page Facebook. Marlyn Roussety, une habitante de Pointe-L’herbe, une région côtière de l’île, n’a pas non plus fermé l’œil de la nuit. «Mes filles et moi n’avons pas dormi. Le vent soufflait tellement fort. Beaucoup d’arbres n’ont pas résisté aux rafales. La route principale du côté de chez moi est submergée d’eau, elle est impraticable, alors que d’anciens bâtiments en tôle de la capitale ont été détruits. La fête de Noël a été gâchée»», raconte-t-elle, d’une voix désolée.
Du côté de Pointe-Monier, région de la capitale, le constat est tout aussi drastique. Comme en témoigne Garry Perrine, un officier du Fisheries Department : «J’ai travaillé tout au long du cyclone. Les dégâts sont considérables. Dans certaines régions, les routes sont bloquées, les habitants font ce qu’ils peuvent pour les déblayer.»
Les spectacles de désolation jalonnent l’île. Les régions les plus touchées sont Mont-Lubin, où plusieurs familles ont perdu leurs maisons, Port-Sud-Est où le radier de Mourouk a été inondé et Rivière-Coco qui a subi le même sort. Les autorités, à l’instar de la police et de la Special Mobile Force, sont mobilisées pour parer à tout danger.
Amara a aussi tenu en otage les vacanciers qui sont dans l’île. Plusieurs vols d’Air Mauritius ont été annulés et l’aéroport de Sir Gaëtan Duval à Plaine-Corail a été fermé. À Maurice, la solidarité s’organise déjà via un «Noël Solidarité» envers les sinistrés comme certains anonymes en ont témoigné sur le réseau social. Mais pour l’heure, Amara laisse un goût très amer chez ce petit peuple. En quelques heures, il a balayé sur son passage… la magie de Noël.
La météo prévoit du beau temps à Maurice pour les prochaines 24 heures
Il n’y a plus d’alerte cyclonique à Rodrigues. Et qu’en est-il du côté de Maurice ? À la station météorologique de Vacoas, on affirme qu’Amara ne devrait en aucun cas inquiéter notre île durant les prochaines 24 heures. «Amara n’est pas un danger pour Maurice. Encore moins le cyclone Bruce qui s’est formé. Mais on surveille son évolution. Le temps sera beau dans les prochaines 24 heures, excepté sur le plateau central où on attend un peu de pluie», nous a déclaré un prévisionniste de la station de Vacoas, hier.