Noël aux quatre coins du monde

De France, Singapour, Angleterre, Inde, Montréal, Australie ou New York des compatriotes nous racontent la fête de la Nativité dans leurs pays d’adoption.

Mesdames, messieurs et… enfants, embarquement immédiat. On va bientôt décoller pour un voyage enchanté à travers le monde. La durée du vol est de trois jours jusqu’à l’atterrissage, mercredi prochain, jour de Noël. Veuillez attacher vos ceintures car vous risquez de vous retrouver propulsés en pleine magie. Décollage imminent pour un tour du monde aux couleurs de Noël, la plus universelle des célébrations.

Premier arrêt : Singapour. Notre guide du jour est Nicolas Leong Mook Seng. Le Mauricien qui a trouvé l’amour dans ce pays savoure depuis quelques semaines déjà la féerie de cette fête si particulière. «On sent que l’atmosphère est différente. Car, Noël est présent partout : dans les magasins, dans les malls, et également dans les rues qui sont illuminées de décorations et bondées de monde», raconte notre compatriote.

Comme tous les Singapouriens et beaucoup de personnes dans le monde entier, Nicolas et son épouse Céline ont passé cette semaine à courir à droite et à gauche pour le traditionnel achat de cadeaux. «Cette semaine magique sera marquée par la décoration du sapin à la maison ou encore les échanges de présents alors que les catholiques ne manqueront pas de se rendre à la traditionnelle messe de minuit», poursuit Nicolas qui, comme il n’a pu faire le déplacement à Maurice, cette année pour l’occasion, pense passer les fêtes tranquillement chez lui : «Avec mon épouse, on va passer un bon moment ensemble autour d’un bon repas préparé par moi.»

De Singapour, nous mettons le cap sur l’Inde où Smitee Luximon nous invite à fêter Noël sous le ciel de Bhopal. Voilà six ans que la jeune Mauricienne s’est installée dans la Grande Péninsule et aujourd’hui, les nombreuses traditions de son pays d’adoption n’ont plus de secret pour elle : «La célébration de Noël ici a bien évolué. À Pune, où je vis, l’influence occidentale est bien présente. Depuis que le mois de décembre a commencé, l’ambiance y est festive et il y a plein de décorations. Il y a des soldes partout et toutes les boutiques de même que les routes sont parées des couleurs rouge et blanche.»

En Inde, explique Smitee, Noël se passe surtout en famille : «On voit des familles entières qui se baladent ou qui sont réunies autour d’un verre ou d’un dîner. Il s’agit vraiment de passer un moment joyeux dans la bonne humeur. Selon la tradition chrétienne, beaucoup vont aussi privilégier le dîner familial.»

DJette de profession, Smitee qui s’est fait connaître sous le pseudo de Djane Smitz, ne manquera pas de faire danser ceux qui auront choisi de fêter Noël sur les pistes de danse : «Mon Noël à moi se passera donc à Bhopal où je serai en action. Je suis contente car je me dis que je vais découvrir une nouvelle ville avec de nouvelles cultures.»

Magie

Les pays changent mais les traditions sont plus ou moins les mêmes. De l’Asie nous partons en Australie où Laurent Thévenau nous ouvre les portes de son nouveau chez lui à Sydney. «Impossible de passer à côté de la magie de cette fête si particulière pour les Australiens», précise d’emblée le jeune Mauricien : «Les gens décorent beaucoup leurs maisons qui sont illuminées de guirlandes et ici, cela se fête par étape, le 23, c’est généralement entre amis, et le 24, c’est plus familial.»

Et à la veille de cette fête «hautement symbolique», c’est actuellement le rush dans les magasins : «Les gens se bousculent pour acheter leurs cadeaux et il y a beaucoup d’ambiance dans les rues.» Installé en Australie depuis peu, c’est la première fois que Laurent y fêtera Noël : «Je serai dans une famille australienne très moderne. D’ailleurs, ils ont décidé de mettre un faux arbre de Noël en papier, qu’ils colleront sur le mur et pour les cadeaux aussi, ils se sont tous cotisés pour se faire plaisir…»

On quitte l’Australie pour le Canada, plus précisément pour Montréal où Ven Virah nous raconte l’atmosphère qui y règne. Noël là-bas, ce sont, entre autres, des chorales «un peu partout», qui aident à «véhiculer l’esprit de Noël», ainsi que des Pères Noël pour le plus grand bonheur des enfants.  «Personne ne rate une occasion de se faire photographier», explique le jeune homme. À Montréal, certains événements sont même devenus des rendez-vous annuels : «Nous venons de participer au grand défilé du Père Noël 2013, où des milliers de Montréalais ont célébré l’arrivée du temps des fêtes en compagnie de la fée des étoiles, des milliers d’artistes : chanteurs et danseurs et amuseurs de foule.»

Actuellement, Ven et sa famille s’occupent des derniers détails pour le réveillon du 24 décembre : «On sera donc en famille et c’est ensemble avec également quelques amis qu’on va souper. On va aussi passer le soir du réveillon à jouer à des jeux de société mais aussi à se raconter des histoires drôles.»

Après le Canada, notre tour du monde de Noë, nous emmène à New York, pour rencontrer Vincent Brousse de Gersigny. Installé aux États-Unis depuis plusieurs années déjà, le Mauricien raconte surtout l’aspect commercial des célébrations là-bas : «Dans les rues on peut croiser des personnes qui portent des chapeaux de Père Noël et même si la circulation new-yorkaise est toujours bien lourde, je crois pouvoir ajouter combien il semblerait qu’elle soit encore bien plus chargée à cette période de l’année.»

Car, Noël, dit-il, s’invite partout : «À cette période de l’année, il y a beaucoup de street fairs un peu partout dans Manhattan. Ces fairs bloquent des rues entières. Encore une fois, si l’on conduit dans la cité à ce moment de l’année, il faut avoir bien plus de patience que d’habitude.» Et qui dit Noël, dit aussi achats. Selon Vincent, c’est une période propice pour faire de bonnes affaires : «J’ai presque envie de dire qu’on devrait faire ses achats seulement en cette période de l’année car les prix que l’on propose sont hallucinants et attirants à souhait.»

Et en parlant de shopping, ce n’est pas ce qui manque actuellement à Londres. Notre compatriote Charlotte Silvère ne nous dira pas le contraire. Selon elle, la magie de Noël existe définitivement dans son pays d’adoption : «Il y a des lumières dans toutes les villes, des christmas carols dans les malls, à la sortie des stations de métro et même dans les supermarchés et fêtes foraines. Le fameux Winter wonderland dans le centre de Londres et les décorations dans les centres commerciaux, dans les patinoires et au sommet du London eye font que Noël ici est magique.» Une magie qu’elle va vivre en famille d’abord «à la messe le 24 soir», chez une proche le 25 et le 26, il va sans dire, elle ne ratera pas les grands soldes du boxing day.

Pas très loin de chez Charlotte, un autre Mauricien, David Toofaneeram, s’apprête à vivre un Noël… blanc avec quelques amis en France. «Je serai sur mon lieu de travail à Courchevel, la station de sport d’hiver la plus chère d’Europe», nous dit le jeune homme qui travaille comme majordome dans un grand hôtel : «Il neige et dehors il fait -2ºC», ajoute-t-il, en précisant qu’il se réchauffera le cœur le 24 au soir en pensant à tous ses proches à Maurice et partout ailleurs… aux quatre coins du monde.

Mgr Maurice Piat :

«La fête de la rencontre»

Un moment à partager avec l’autre. Dans son message de Noël, Mgr Maurice Piat souligne l’essence même de la célébration de Noël : «Avant d’être la fête des cadeaux, Noël est la fête de la rencontre. Nous célébrons ce jour-là, la plus grande rencontre de l’histoire : Dieu qui descend sur terre, et rentre dans l’humanité, pour venir nous rencontrer. Cette rencontre s’est passée dans la plus grande discrétion. Dieu a choisi de rester simple. Il a voulu entrer dans le monde comme n’importe quel autre homme, c’est-à-dire en naissant d’une femme. Et de plus, cette femme était en voyage quand son heure était venue pour accoucher ; elle n’a pu trouver d’autre chambre qu’une étable, ni d’autre berceau qu’une mangeoire.»

Pour l’évêque de Port-Louis, l’amitié doit être considéré comme un cadeau : «A Noël, nous aussi nous sommes invités à vivre la fête de la rencontre : la rencontre avec Dieu qui vient nous rejoindre discrètement, et la rencontre avec nos proches. Si nous ouvrons notre cœur à cette présence de Dieu, alors nous découvrirons la valeur immense de l’amitié que Jésus nous offre de vivre avec lui. Il a dit lui-même “je ne vous appelle pas serviteurs car le serviteur ignore ce que veut faire son maître, mais je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître” (Jn 15, 15). Cette amitié est vraiment le plus beau cadeau que nous est offert à tous à Noël. Saurons-nous accueillir ce cadeau ? Découvrir le trésor qu’il représente pour nous, pour nos familles, pour la société ? En effet, le cadeau de cette amitié est si beau, si fort qu’il nous pousse nous aussi à faire aux autres le cadeau de notre amitié.»