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La mère de la victime revient sur l’horreur

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La victime travaillait dans une usine où elle a obtenu la récompense de meilleure employée à trois reprises.

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Au lieu de finir les préparatifs du mariage de sa fille, cette habitante de Cluny a organisé les funérailles de celle-ci, morte d’une blessure par balle infligée par son beau-père. Cette mère dont le cœur saigne terriblement raconte...

Une bagarre entre concubins qui finit mal… très mal. Suite à une dispute conjugale, Siram Ramma a tiré sur Deepa Dookee, 31 ans, la fille de sa concubine, avec l’un de ses deux fusils de chasse. La jeune femme, blessée à la poitrine, est morte sur le coup. Le drame s’est joué dans l’après-midi du 20 décembre sous les yeux de la mère de la victime, Anita Doomun, au domicile de celle-ci à Cluny. Siram Ramma, arrêté sous une charge provisoire d’assassinat, ne nie pas les faits qui lui sont reprochés mais argue que c’est un accident (voir hors-texte). Il a participé à une reconstitution des faits le 22 décembre.

Anita Doomun n’oubliera jamais ce jour funeste où elle a vu sa fille mourir, tuée par son compagnon à elle. Le soir, quand elle arrive à trouver un peu de sommeil, elle revoit toute la scène dans ses cauchemars. Et dire qu’elle préparait assidûment le mariage religieux de sa fille, prévu dans deux semaines. Celle-ci s’était unie civilement à un maçon habitant un village voisin, le 27 mai dernier. Selon la mère de la victime, c’est justement une dispute autour du mariage qui est à l’origine de la tragédie.

Siram Ramma et elle – le couple vit en concubinage depuis 14 ans – ont commencé à avoir des problèmes relationnels depuis que Deepa s’est mariée civilement avec son fiancé. «Le premier époux de ma fille est décédé à la suite d’une longue maladie. Elle s’est séparée du second après quelques mois seulement. En mai, elle s’est unie devant la loi avec un jeune homme habitant Rose-Belle. Le couple allait se marier religieusement dans deux semaines. Le comportement de Siram a complètement changé lorsqu’il a su que ma fille s’était remariée civilement», raconte Anita.

La quadragénaire explique qu’elle ne comprenait pas la réaction de ce dernier : «Il avait lui-même arrangé ce mariage. C’est le fils d’un de ses amis qui était planton sur la propriété sucrière de Rose-Belle. Auparavant Siram y travaillait comme vigile. C’est la raison pour laquelle il a deux fusils à la maison. Depuis que ma fille s’était mariée, il n’arrêtait pas de lui dire des insanités et de lui pourrir la vie.»

Le jour du drame, une première discussion éclate lorsque Anita annonce à son concubin qu’elle va accompagner sa fille à la foire de Rose-Belle pour acheter des vêtements pour le trousseau de cette dernière. «Il m’a demandé de rester à la maison mais je ne lui ai pas obéi. Alors que nous étions sur le chemin du retour vers 15 heures, j’ai reçu un appel de mon époux. Il m’a demandé sur un ton insultant où j’étais et m’a dit si je ne savais si j’étais au courant qu’il fallait ramasser du bois pour la cuisine. Je lui ai dit qu’on allait le faire à notre retour.»

Dès leur arrivée à la maison, Anita et Deepa s’exécutent. Pendant ce temps, Siram prend, lui, quelques verres avec des amis sur la berge d’une rivière de la localité. Vers 16h30, il téléphone de nouveau à sa concubine mais cette dernière ne répond pas. «Mon téléphone était restée dans mon sac. Lorsqu’il est rentré, il m’a appelée et m’a demandé où se trouvait mon portable. Je lui ai dit où il était. Il a été le prendre, l’a jeté violemment sur le sol et m’a donné deux gifles. Il a refusé que ma fille ramasse les morceaux du téléphone par terre. Il m’a, par la suite, demandé de faire chauffer un peu de cari et de le mettre dans un bol. Après, il est ressorti pour rejoindre ses amis», relate Anita.

Mais avant de sortir, Siram aurait de nouveau giflé sa concubine et lancé des insultes à Deepa en menaçant les deux femmes avec un sabre. Mère et fille décident alors d’aller porter plainte à la police. Les policiers les raccompagnent chez elles et donnent un warning à Siram qui était dans la rue. Croyant que la situation va se calmer, Deepa et Anita s’attellent à la préparation du dîner. Elles préparent également le repas des chiens.

Anita raconte que c’est en rentrant à la maison après avoir nourri ces derniers que le drame s’est déroulé : «Nous avons deux chiens. L’un est enchaîné à l’arrière de la maison et l’autre à l’avant. Nous étions dehors pour les nourrir lorsque mon concubin est rentré. En revenant vers la maison, ma fille marchait devant moi lorsqu’elle s’est retrouvée face à face avec Siram. Ce dernier tenait sa carabine entre les mains. Il lui a dit “ala pu twa” et a tiré. Ma fille est tombée par terre en poussant un gémissement. Je croyais que mon concubin avait fait feu en l’air pour l’effrayer. Il faisait sombre et je n’ai pas vu tout de suite le sang qui coulait de la poitrine de Deepa. J’ai réalisé ce qui s’était vraiment passé lorsque Siram est allé chercher une deuxième cartouche à l’intérieur en me lançant “atane twa osi to pu ale, to tifi fini mort”.»

La quadragénaire court alors chercher de l’aide. Entre-temps, Siram, lui, téléphone à la police pour dire qu’il vient de commettre l’irréparable. Il va ensuite prendre un bain et se met tranquillement devant la télévision en attendant l’arrivée des policiers. Les funérailles de Deepa ont eu lieu le lendemain du drame. La jeune femme préparait son mariage sans se douter que c’était la mort qui l’attendait au tournant…

Siram parle d’accident

Le présumé meurtrier (photo) nie avoir voulu assassiner sa belle-fille Deepa. Il avoue, toutefois, avoir fait feu «par accident» en voulant faire peur à cette dernière. C’est du moins ce qu’il a déclaré aux enquêteurs de la Criminal Investigation Division du Sud, dirigée par l’assistant surintendant de police Raheeman. L’enquête est menée conjointement par le sergent Momus de la Criminal Investigation Division de Rose-Belle et le sergent Basoodelsing du National Crime Intelligence Service du Sud.

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