Nouveau rebondissement dans l’affaire Harte. L’homme de loi Ravi Rutnah, qui a défendu l’un des deux suspects traduits aux assises pour le meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte, a été arrêté jeudi et inculpé.
Il fait l’objet de deux accusations, pour complot et faux témoignage contre John McAreavey. La police lui reproche d’avoir semé le doute dans la tête du public lors de la tenue du procès Harte aux assises en juin 2012. L’homme de loi avait fait circuler des images d’une caméra de vidéosurveillance de l’ex-Legends, où on pouvait voir un couple se bagarrer à la réception. L’avocat prétendait qu’il s’agissait de John et de Michaela. Affirmation qui s’est révélée fausse.
L’homme de loi a recouvré la liberté conditionnelle le lendemain de son arrestation et s’est empressé d’organiser une conférence de presse avec ses collègues Sanjeev Teeluckdharry et Rama Valayden qui avaient aussi assuré la défense des deux suspects lors du procès Harte. D’ailleurs, tout porte à croire que les deux hommes de loi seront également entendus par les limiers du CCID dans le cadre de cette affaire.
Lors de la rencontre avec les journalistes, le trio a fait comprendre qu’il est victime «d’intimidations» de la part de la police. D’autant que Rama Valayden compte rendre public, dans quelques jours, son rapport sur les «failles» de l’enquête policière dans cette affaire. Il va également en profiter pour réclamer une commission d’enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Ce qui ne serait pas du goût de la police d’où, affirment les trois hommes de loi, les «actions de représailles». Des accusations que nie la police.
Des tests ADN qui en disent long
Le Central Criminal Investigation Department (CCID) n’a pas chômé, semble-t-il, pour résoudre une fois pour toutes le meurtre de Michaela Harte. La Special Squad qui avait la responsabilité de la nouvelle enquête policière après l’acquittement de Sandip Moneea et d’Avinash Treebhowon aux assises, a déjà bouclé le dossier et l’a soumis au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Ce dernier a également en sa possession les résultats des tests ADN effectués sur plusieurs personnes pour les besoins de la nouvelle enquête. 350 prélèvements avaient été envoyés aux experts de l’Université de Bordeaux. Et l’un d’entre eux au moins pourrait mener à une nouvelle arrestation.
Selon nos informations, il incombe désormais au DPP de décider de la marche à suivre. Son service de presse nous a fait comprendre qu’il ne compte pas commenter les faits. Il nous revient cependant qu’il attend la promulgation de la Criminal Appeal Act pour déclencher un nouveau procès à la lumière de nouvelles preuves en sa possession.
Les proches de Michaela Harte s’impatientent
Ils commencent à perdre patience. Eux, ce sont les membres des familles Harte et McAreavey qui attendent toujours que le meurtre de Michaela Harte soit résolu. Me Dick Ng Sui Wa, dont les services ont été retenus par les proches de la défunte, explique : «Ils suivent l’affaire de très près et s’impatientent. Je garde un contact permanent avec eux. Leur attente est grande. Ils ne souhaitent qu’une chose ; que justice soit rendue. Ils espèrent que les autorités mauriciennes vont enclencher les procédures nécessaires pour la tenue d’un nouveau procès dans les plus brefs délais.» Me Dick Ng Sui Wa n’a cependant pas souhaité commenter l’arrestation de son confrère Ravi Rutnah.