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Nitin Chinien : «Stop it now!»

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Libéré vendredi, après plus de vingt jours derrière les barreaux, l’artiste lance un cri du cœur.

L’homme affiche une mine fatiguée. À côté de lui, sa compagne Joelle est plus souriante et donne à manger à leur petite Lutchmee, âgée de 8 mois. La famille revit depuis le retour de Nitin Chinien qui a été libéré sous caution, vendredi, après plus de 20 jours en prison suite aux vidéos dites compromettantes qu’il a diffusées sur sa page Facebook et sur YouTube. Pour sa libération, il a dû fournir une caution de Rs 15 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 50 000.

Cette affaire n’est pas tout à fait derrière lui (voir hors-texte), mais l’homme danzere savoure un peu de tranquillité, du moins jusqu’à lundi. Ce jour-là, il compte poster quelque chose sur sa page Facebook, en lien avec son séjour en prison et ses projets futurs. En attendant, il se confie. «Je ne réclamais que mes droits en tant que travailleur. Pourquoi voudrait-on ruiner ma vie sociale, artistique et professionnelle ? Pourquoi me considère-t-on comme un grand criminel, avec une foule de conditions extrêmement strictes à ma libération (NdrL : interdiction de poster des vidéos et d’interagir avec les témoins de l’affaire) ? Pourquoi m’a-t-on arrêté en me passant les menottes ?» se demande Nitin Chinien.

«Stop it now avec toute cette corruption !» poursuit-il. «Le ras-le-bol et le fait de poster des vidéos, c’était parce que, pendant des années, je n’ai pas reçu de réponses quand j’ai demandé des explications aux autorités concernées. J’ai aussi été déçu par mes anciens hommes de loi.»

Et aujourd’hui, content de rentrer et de retrouver compagne et enfant ? «Lutchmee et Joelle m’ont été d’un grand soutien, comme tant d’autres», affirme-t-il.

S’agissant de son passage sous les verrous, notamment à Alcatraz et à la prison de Beau-Bassin, Nitin Chinien parle de «pression psychologique» : «À Alcatraz, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à des cas de décès, comme celui de Kaya. Je n’ai pas dormi en pensant à cela et je me demandais si c’était normal qu’on me traite de la sorte. Sans compter les conditions de détention : enfermement quasiment 24 heures sur 24, pas de toilettes, etc.»

À la prison de Beau-Bassin, où il sera transféré environ une semaine après Alcatraz, il s’est rendu compte que «les prisons mauriciennes ne sont pas faites pour les hommes, mais pour les animaux agressifs». «J’ai vu une chose qui m’a beaucoup touché ; les médias ont souvent donné une image très négative des gros criminels mais, en prison, il y a de la rédemption. Beaucoup d’incarcérés regrettent leurs actes», fait ressortir notre interlocuteur. Et d’ajouter : «J’ai été très acclamé quand je suis arrivé. Beaucoup ont crié à l’injustice et je remercie un groupe de gardes-chiourme qui m’a aidé à me faire me sentir en sécurité.»

Toutefois, Nitin Chinien dit avoir été surpris d’apprendre sa libération : «Deux officiers de la CID sont venus me voir et m’ont dit que j’allais être libéré aujourd’hui. J’ai été surpris. Au final, je me suis dit que les autorités commencent peut-être à comprendre ce qui se passe.» Le soutien que lui apporte Jameel Peerally lui va également droit au cœur : «Je suis séduit par le fait qu’il ait monté un comité de soutien. Respect. La lutte continue…»

Des poursuites envisagées

Aussitôt libéré, Nitin Chinien, accompagné de Me Erickson Mooneapillay, son homme de loi, et Jameel Peerally, libéré jeudi, a tenu un court point de presse pour commenter ses déclarations dites diffamatoires sur Facebook. Le trio a notamment déclaré qu’il entamera des poursuites contre la police et contre l’État pour détention arbitraire.

Nitin Chinien a également réclamé qu’une enquête soit menée sur la Mauritius Society of Authors et la MBC. Jameel Peerally, pour sa part, a annoncé que son nouveau combat sera pour le bien-être des prisonniers.

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