Déterminées, fortes. Joelle Malécaut et Shabnam Peerally le sont dans ces moments difficiles qu’elles vivent actuellement. Leurs compagnons respectifs, le chanteur et animateur Nitin Chinien et le photographe et travailleur social Jameel Peerally sont en prison, le premier depuis le 14 novembre et le deuxième depuis le 27 novembre. Ils sont tous les deux poursuivis pour violations du Information and Communication Technologies Act (ICTA).
Nitin Chinien a été arrêté pour avoir posté des vidéos sur youtube et sur sa page facebook en juillet dernier où il avait fait des allégations de corruption et de malversations contre la MASA et la MBC. Il est aussi poursuivi pour avoir mis en ligne une autre vidéo où il s’en est cette fois pris directement au Premier ministre et au directeur de la MBC. Mercredi dernier, Jameel Peerally, qui était le meneur du groupe de soutien à Nitin Chinien, a lui aussi été arrêté pour avoir posté des statuts diffamatoires sur sa page Facebook, en lien avec la même affaire.
Dans cette tourmente, leurs conjointes tiennent bon. Même si ce n’est pas évident, comme nous le confie Shabnam Peerally, épouse du photographe : «C’est injuste et triste. Dans notre famille, nous sommes tous affectés et nous souffrons, peu importe nos bords politiques respectifs. Je suis extrêmement confuse, car je ne comprends pas comment Jameel peut être détenu à Alcatraz. Est-ce que ce qu’il a écrit et posté est tellement grave qu’on doit le traiter de la sorte ? C’est injuste…»
Pour sa part, Joelle Malécaut compte organiser une veillée aujourd’hui, dimanche, dans la maison qu’elle partage avec Nitin Chinien à Baie-du-Tombeau : «Rien n’est encore finalisé pour le moment, mais les fans pourront savoir si la veillée se fera en consultant les pages facebook de Nitin et de Jameel. C’est une veillée très tranquille, où on retrouvera plusieurs artistes mais surtout les familles de nos conjoints.»
Le vendredi 29 novembre, le comité de soutien mis en place pour Nitin Chinien et Jameel Peerally a animé une conférence de presse, réclamant la libération des deux et les décrivant comme des «prisonniers politiques». Hier, Pravind Jugnauth a aussi commenté le sujet lors de la conférence de presse du MSM, qualifiant ces arrestations d’«exagérées».
Hier toujours, LALIT a émis un communiqué, réclamant, entre autres, la libération des deux personnes, estimant que «c’est une dérive dangereuse d’enfermer les gens avant leurs procès, juste parce qu’ils ont exprimé leurs opinions». LALIT fait aussi appel au Bureau du DPP pour mettre un frein à tout cela. Demain, Nitin Chinien sera présenté en Cour où sera débattue sa motion de remise en liberté sous caution. Jameel Peerally, quant à lui, devra s’y rendre le 6 décembre.