Rosemay Setaram, ne se remet pas de la perte de ses deux petites filles.
Kayla et Kiara s’en sont allées dans des circonstances horribles lors de l’incendie de leur maison. Hélas, elles ne sont pas les seuls enfants d’une même famille à avoir connu un tel sort au cours de ces dernières années. Trois autres tragédies plus ou moins semblables ont horrifié les Mauriciens dans un passé pas très lointain.
11 janvier 2009, 4h30 du matin. Deux demi-sœurs, Mélanie Figaro et Anastasia Joseph, âgées de 8 et 6 ans, périssent dans l’incendie de leur maison à Sainte-Croix. Les corps calcinés des deux fillettes sont retrouvés dans leur lit par les pompiers. Elles s’étaient enlacées pour se protéger du feu.
Une enquête criminelle avait été ouverte concernant ce drame. Les policiers trouvaient suspectes les circonstances dans lesquelles ces fillettes sont mortes. Dans notre édition du 19 janvier 2009, une source policière affirmait que non loin de l’endroit où les deux sœurs étaient, il y avait une issue par laquelle les petites auraient pu s’échapper. Mais ce qui a surtout intrigué les enquêteurs, c’est le fort taux d’alcool trouvé dans le corps d’Anastasia et de Mélanie lors de l’autopsie.
Aujourd’hui, après un peu plus de quatre ans, Rosemay Setaram, la grand-mère des deux enfants, dit avoir toujours du mal à se remettre. «Je pense beaucoup à mes deux petites-filles, elles étaient comme mes filles et elles me manquent terriblement», confie-t-elle. Elle précise qu’elle se rend souvent au cimetière de Bois-Marchand pour fleurir leur tombe. Rosemay, qui vit toujours dans la maison où les sœurs ont trouvé la mort, avoue que c’est très difficile. Mais faute de moyens, dit-elle, elle a dû reconstruire la maison avec le bois et les tôles qui avaient été sauvés de l’incendie.
On se souvient aussi d’un cas plus récent. Celui où de deux demi-frères, Bénito et Fabien Colas, tous deux âgés de deux ans, ont trouvé la mort lorsque leur maison à Grand-Sable avait pris feu le 24 octobre 2011. À l’époque, un des proches des petites victimes avait expliqué que les deux garçons jouaient avec des allumettes peu avant que le feu n’éclate.
«Au feu»
Ce jour-là, Daniella Prosper, la mère de Fabien, préparait de l’eau sucrée dans la cuisine quand elle a entendu les deux enfants crier au feu. «Je me suis retournée et j’ai vu que la chambre des enfants était en flammes. Je suis sortie de la cuisine pour aller derrière la maison. Là, j’ai pris un seau rempli d’eau que j’ai versé sur moi. Ensuite, j’ai rempli un deuxième seau d’eau avec lequel j’ai tenté d’éteindre le feu. Puis un troisième, avant de m’évanouir. Quand je me suis réveillée, j’étais à l’hôpital», avait-elle raconté alors. D’ailleurs, en essayant de sauver les deux enfants, Daniella Prosper a été brûlée au visage et aux bras.
Asha, elle, est l’unique survivante de l’incendie de sa maison survenu il y a 11 ans. Ses deux filles, Yoshini et Salini, âgées de 6 et 4 ans, sont mortes carbonisées lorsque leur habitation, qui se trouvait à Cap-Malheureux, a été la proie des flammes le 20 novembre 2002. Le père des deux fillettes, Jagen Cadervalloo, qui a tenté de les sauver a, quant à lui, succombé à ses brûlures à l’hôpital Victoria. L’incendie aurait été provoqué par un mégot mal éteint ou une allumette. L’autopsie a révélé que les deux fillettes sont mortes d’un empoisonnement au monoxyde de carbone et des suites de leurs brûlures.
Le jour du drame, toute la famille s’était mise au lit à 21h30. Le père dormait à même le sol et la maman dormait sur le même lit que les deux enfants. Aux alentours de 22 heures, Asha s’est réveillée en sentant de la chaleur. «Prise de panique, je ne savais quoi faire. Je me suis réveillée. Oubliant l’incendie, j’ai essayé d’allumer une bougie pour voir où se trouvaient mes enfants mais les flammes avaient déjà envahi toute la chambre», avait-elle confié à l’époque.
Toujours aux dires d’Asha, «mes filles nous hurlaient de les sauver. Mais on n’a rien pu faire. Il y avait trop de flammes et on ne voyait rien». Avant d’ajouter que son concubin a tenté l’impossible pour sauver ses enfants. Depuis ce triste drame, Asha ne vit plus à Cap-Malheureux où elle a perdu toute sa famille.
Des drames, tous semblables, qui ont enlevé des frères et des sœurs partis ensemble vers un autre monde, laissant derrière eux des proches écrasés par la douleur. Une douleur impossible à guérir…