La championne partage son succès et ses émotions avec sa sœur, Sharmila et sa mère Sheila.
L’haltérophilie mauricienne lui doit une fière chandelle. Elle éclaire cette discipline par ses prestations et fait rejaillir un sentiment de fierté chez ses proches.
Une championne à la maison. Elle fait la fierté du pays à travers ses multiples médailles et trophées. La dernière en date est le titre de championne d’Afrique en haltérophilie. Shalinee Valaydon a fait parler d’elle à Casablanca, au Maroc, en remportant l’or en +75 kg à l’épaulé-jeté et deux médailles d’argent à l’arraché. Une performance qui confirme, une fois de plus, le talent de cette jeune femme au mental de fer.
Il en faut pour briller dans une discipline sportive où le terme sexe faible aurait pu trouver son sens. Mais Shalinee Valaydon, au même titre que les autres filles qui l’exercent, prouve que ce cliché ne tient pas la route. Tout est dans le mental, avec, aussi, une bonne dose de physique et de patience. La nouvelle championne d’Afrique de 27 ans est l’incarnation de la force et vient de compléter un stage de six mois à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) en France.
Résidant dans le quartier Hollyrood, à Vacoas, les Valaydon se passent de présentation et difficile de rater leur maison.
Une célébrité à cause du succès national, régional et international de la fille aînée de Sheila Valaydon. « Elle est le pilier de la maison. Son succès fait le bonheur et la fierté de notre famille. On est en train de réussir dans la vie grâce à elle », soutient cette mère de famille, qui a eu le malheur de perdre son époux une dizaine d’années plus tôt.
La vie a, tranquillement, pris le dessus. Les affaires courantes de la maison reposent sur les solides épaules de Shalinee Valaydon, qui devient leveuse de fonte à partir de 2005. Elle apporte le bonheur auprès de sa mère. « A chaque fois qu’elle part pour une compétition, elle me dit qu’elle va ramener des médailles et c’est toujours le cas à son retour. Je suis très contente pour elle, car elle ne vit que pour l’haltérophilie. Elle se sacrifie beaucoup et se prive des rencontres familiales, pour s’adonner à fond à son sport. Des sacrifices qui sont payants », dit Sheila Valaydon qui aime bien mijoter les plats préférés de Shalinee pour l’accueillir au pays après un sacre.
«J'ai eu peur...»
Une mère fière de sa fille, mais aussi qui a peur. C’est pour ça qu’elle affirme n’avoir assisté qu’une seule fois à une compétition à laquelle participait Shalinee Valaydon. «C’était au début de sa carrière dans cette discipline. J’ai eu peur et je préfère ne pas assister à ses compétitions. Je regarde ses prestation sur les vidéos qu’on me montre après », explique la maman de la figure de proue de la discipline chez nous.
Difficile de ne pas la reconnaître. Une popularité que confirme l’autre fille de Sheila Valaydon, Sharmila, âgée de deux ans de moins que Shalinee. «Des fois, les gens me confondent avec elle et me félicitent. Cela m’amuse et me rend fière. Car ma sœur est en train de réussir dans ce qu’elle aime faire le plus. Je suis très contente pour elle». Ce sont deux sœurs comme les autres.
«C’est ma bonne amie et on se parle tous les jours lorsqu’elle est à l’étranger. On se chamaille comme toutes les sœurs et puis on se reparle», s’amuse à raconter Sharmila, une adepte du judo travaillant dans un centre d’appel. Les soirées sont souvent longues en bavardage.
Un soutien familial important pour Shalinee Valaydon. «Ma mère et ma sœur m’encouragent sans cesse, sans oublier mon fiancé Rudy. Un soutien qui me permet de me surpasser», dit-elle. Une championne assoiffée d’autres titres et qui rêve d’une participation olympique. Il faudra faire de la place chez les Valaydon pour accueillir d’autres médailles. La moisson n’est pas encore terminée.