L’adolescent a été grièvement brûlé au visage et au bras alors qu’il jouait avec ses camarades de classe dans l’enceinte de l’établissement qu’il fréquente. Révolté, son père a porté plainte à la police.
C’est une mauvaise plaisanterie qui a viré au drame. Anas, 13 ans, se trouve actuellement à la Burns Unit de l’hôpital Victoria. Il y a été admis le vendredi 1er novembre, après qu’il eut été grièvement brûlé au visage et au bras alors qu’il jouait avec ses camarades de classe. Le drame s’est joué vers 12h30, alors qu’il se trouvait dans l’enceinte de l’école qu’il fréquente, à Plaine-des-Papayes.
Adil, le père d’Anas, âgé de 47 ans, est révolté depuis cet incident. Il revient sur les circonstances du drame. «Mon fils, qui réside dans cette école coranique en semaine, devait se rendre à la prière du vendredi en compagnie d’autres garçons lorsque deux de ses camarades l’ont invité à les rejoindre à l’arrière du bâtiment. L’un d’eux fumait. Il a mis le feu à une bouteille de ‘‘thinner’’ sans s’en rendre compte, alors qu’il jouait avec. Dife la inn pran brit. Il a alors pris la bouteille et l’a lancée sur mon fils sans savoir pourquoi», explique Adil.
Ce dernier ajoute que c’est sa belle-mère qui l’a informé de l’incident. «Je me trouvais dans un champ de cannes lorsque ma belle-mère m’a raconté ce qui s’était passé. Je suis rentré chez moi en urgence et, par la suite, j’ai téléphoné au directeur de l’école pour avoir des nouvelles. C’est de cette façon que j’ai appris que mon fils s’était brûlé. Le directeur l’avait déjà transporté à l’hôpital de Pamplemousses. Anas a, par la suite, reçu des soins à l’hôpital de Moka avant d’être transféré à l’hôpital Victoria», raconte-t-il.
Révolté par les circonstances dans lesquelles son fils s’est retrouvé à la Burns Unit de Candos, Adil a décidé de porter plainte à la police. Car, selon lui, le directeur de l’école aurait tenté de camoufler cette affaire. «J’ai dû lui passer un coup de fil pour savoir que mon fils avait été brûlé. Pourquoi ne m’a-t-il pas appelé avant ? Comment son personnel et lui ont-ils fait pour ne pas remarquer l’absence de mon fils et des deux autres garçons ce jour-là ? Le directeur joue aux abonnés absents depuis ce terrible drame», assure Adil.
De son côté, Afzal Rossaye, directeur de l’établissement scolaire, donne une autre version des faits. «Je dirige cette école depuis 18 ans. On n’a jamais eu de problème dans le passé. Le père de ce garçon refuse d’accepter que c’est un accident. Anas et un autre garçon sont partis brûler des ordures sans autorisation, à l’arrière du bâtiment. Le feu a pris lorsque le camarade d’Anas a voulu jeter du ‘‘thinner’’ sur les ordures. Il s’est d’ailleurs brûlé la main. C’est en voulant se débarrasser de la bouteille en feu qu’il l’a lancée sur Anas», soutient-il. Et de poursuivre : «J’ai personnellement téléphoné à son père à trois reprises. J’ai des preuves. Je suis également disposé à apporter une aide financière à la famille de ce garçon s’il doit se rendre à l’étranger pour son traitement.»