Cette jeune femme a mis au monde un bébé mort-né. Cela fait plusieurs jours qu’elle est dans le coma, à l’hôpital de Rose-Belle. Ses proches, notamment son compagnon et ses parents, crient à la négligence médicale.
Ce qui devait être un moment de bonheur pour Géraldine Roméo, 22 ans, et son compagnon Cédric Anelard, un Réunionnais de 31 ans, a vite viré au cauchemar. Le couple s’apprêtait à accueillir son premier enfant. Mais ce dernier est mort-né le vendredi 1er novembre.
Le même jour, après que Géraldine Roméo eut accouché par césarienne, son état de santé se serait détérioré. Depuis, elle est admise aux soins intensifs. Son compagnon, Cédric, et ses parents, Nathalie et Thibault, pour leur part, crient à la négligence médicale. C’est avec colère qu’ils reviennent sur les événements précédents l’accouchement de Géraldine.
Le jeudi 31 octobre, cette dernière, qui était à son huitième mois de grossesse, a commencé à avoir des ennuis de santé. La jeune femme, qui vit chez sa mère, souffrait de diarrhée et de vomissements. Elle a été conduite à l’hôpital de Souillac vers 16h30 et y a été admise après avoir été examinée par le médecin de service. «J’avais parlé à Géraldine au téléphone vers 20h30. Elle m’avait affirmé qu’elle était seule dans une salle et que le spécialiste ne l’avait toujours pas examinée. Li ti dir mwa ki so baba ti enkor pe bouze sa ler la me ki so leker ti pe bat anormalman», raconte Nathalie.
Cependant, ce n’est que vers 22 heures qu’une ambulance a transféré Géraldine à l’hôpital de Rose-Belle pour qu’elle y reçoive des soins plus appropriés. «Le personnel soignant l’a transférée à Rose-Belle car l’hôpital de Souillac ne dispose pas de tous les équipements nécessaires et n’a pas de spécialiste en service 24 heures sur 24», explique Nathalie.
L’état de santé de Géraldine aurait commencé à se détériorer le lendemain. Elle se serait plainte de douleurs atroces au ventre. «Elle m’a téléphoné vers 11h15 pour me dire qu’on allait l’opérer car son bébé est mort dans son ventre. Quinze minutes plus tard, quelqu’un de l’hôpital m’a annoncé que l’état de santé de ma fille s’était détérioré et que je devais me rendre à ses côtés en toute urgence. Sur place, j’ai appris que Géraldine était dans le coma. On m’a aussi spécifié qu’elle avait eu des complications», souligne Nathalie. Son gendre, un technicien en informatique qui fait régulièrement le va-et-vient entre La Réunion et Maurice, est aussi rentré au pays en urgence. Notamment pour organiser les funérailles de son bébé qu’il avait prénommé Lucy.
Entre-temps, l’état de santé de Géraldine ne s’améliorait pas. «Elle a fait une hémorragie suite à son accouchement qui était à hauts risques. Le personnel médical a également dû l’opérer pour lui enlever son utérus», précise Cédric. Les proches de Géraldine, eux, s’interrogent. «Kifer inn tarde pu amenn li lopital roz bel ? Mo tifi inn dir mwa ki lambilans inn amenn kat dimun avan li sa zour la. Aussi, pourquoi le généraliste de l’hôpital de Souillac n’a pas cru bon d’informer plus tôt le gynécologue de garde ? Si ce médecin avait fait son travail comme il le faut, le bébé de ma fille serait peut-être encore en vie», affirme Nathalie, en larmes. Cédric abonde dans le même sens : «Si le personnel soignant avait fait son travail comme il le faut, on aurait pu éviter le décès du bébé.» Révolté, il poursuit. «Est-ce que c’est à la suite de la césarienne que Géraldine a eu une hémorragie. Tout cela est révoltant. On veut aussi nous faire croire qu’elle a eu la jaunisse. Pourquoi ne l’a-t-on pas fait accoucher plus tôt dans ce cas ? Quelqu’un, quelque part, n’a pas fait son travail comme il se doit.»
Par ailleurs, interrogé sur ce cas, le Dr Ramdoyal, directeur de l’hôpital de Rose-Belle, donne une tout autre version. «Cette jeune femme a eu tous les soins qu’il faut. Elle est d’ailleurs toujours en soins et est prise en charge par plusieurs médecins. Elle est arrivée à l’hôpital de Rose-Belle avec des complications de grossesse. Elle avait une forte tension artérielle et souffrait également de jaunisse. Plusieurs spécialistes se sont penchés sur son cas lorsqu’on a su que le coeur du bébé avait cessé de battre», assure-t-il. Et d’ajouter : «On a décidé de pratiquer une césarienne pour ne pas aggraver l’état de santé de la jeune femme. Malheureusement, elle a eu des complications postopératoires et on a dû lui enlever son utérus pour lui sauver la vie. Elle a subi trois interventions chirurgicales et elle va mieux depuis. Je précise qu’elle n’est plus sous respiration artificielle. Il y a déjà eu une enquête préliminaire et un rapport a déjà été soumis au ministère.»
Cédric et ses beaux-parents, eux, souhaitent vivement que Géraldine se rétablisse au plus vite. Ce n’est qu’à partir de là qu’ils décideront de la marche à suivre…