Kailash Ruhee, l’ambassadeur de Maurice, a assisté à l’événement aux premières loges.
«C’était un moment à couper le souffle», dit Amreesh Phokeer, originaire de Bambous et vivant actuellement à Chicago.
Ils ont vécu sur place la prestation de serment du 44è président des États-Unis. Nos compatriotes vivant en Amérique nous racontent leur folle journée…
De la joie, de l’émotion, des frissons… Des Mauriciens installés aux USA ont pu assister à l’investiture de Barack Obama en direct depuis le Washington Mall, où avait lieu la cérémonie. Amreesh Phokeer, Nad Sivaramen et Kailash Ruhee, notre ambassadeur là-bas, racontent comment ils ont vécu ce grand moment de l’histoire, mardi dernier, dans la liesse populaire.
Pour rien au monde Amreesh Phokeer, 24 ans, un ingénieur originaire de Bambous, n’aurait raté la prestation de serment du premier président noir d’Amérique. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé dès 6h30 du matin – il faisait moins 12°C, au Washington Mall. Le public devant le Capitole était, dit-il, majoritairement noir : «Tous étaient venus fêter l’aboutissement d’une lutte que leurs parents, grands-parents et arrière-grands-parents avaient menée. C’était très touchant de voir tous ces anciens qui s’étaient déplacés, certains même en fauteuil roulant.»
Le jeune homme se souvient d’une foule en communion : «Des citoyens de toutes les origines, en provenance des quatre coins du pays, côtoyaient les touristes venus du monde entier, dans une ambiance de fraternité. La foule agitait des mini drapeaux distribués gratuitement. J’ai gardé le mien en souvenir. Cette liesse populaire m’a aidé à supporter l’attente et le froid.»
Puis, une fois la cérémonie commencée, c’est l’émotion qui a pris place : «J’ai été profondément bouleversé par l’interprétation majestueuse de la chanson My country tis of thee par Aretha Franklin, la reine de la soul américaine.» La suite était encore plus intense : «Quand Barack Obama a prêté serment, la foule s’est tue. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer une foule de près de deux millions de personnes qui gardent le silence. C’était un moment à vous scouper le souffle.»
Parcouru de frissons…
Et au moment du discours du nouveau président, l’émotion était à son comble : «J’ai été entièrement parcouru de frissons… Dans son discours, le 44e président des États-Unis a rappelé que tous les citoyens naissent égaux et que la force de l’Amérique se trouve dans sa mixité. Ces propos de Barack Obama résonnent encore dans ma tête, car à ce moment-là, j’ai pensé à l’île Maurice. Une société qui a la chance d’être pluriculturelle et multiethnique. Notre pays a beaucoup d’enseignements à tirer de la démocratie américaine. Les élections exemplaires du 4 novembre dernier ont prouvé la réalité de l’égalité des chances aux États-Unis, un pays qui tend la main aux enfants de toutes les communautés et à ceux issus des minorités.»
Nad Sivaramen, ancien rédacteur en chef de l’express dimanche, établi à Washington, nous raconte aussi son expérience inoubliable : «C’était émouvant. De simples mots ne peuvent décrire l’ambiance qui régnait dans cette foule réunie sur le Mall. Il faut la vivre pour comprendre. Pour moi, ce n’est pas la victoire d’une race sur une autre mais tout simplement la victoire de la race humaine. Il y avait comme un esprit de fraternité entre tous ceux présents.»
Même constat de la part de Kailash Ruhee, l’ambassadeur de Maurice aux États-Unis, qui a assisté à la prestation aux premières loges en tant que membre du corps diplomatique : «Il faisait très froid mais le vent du changement nous protégeait. Quand il a prononcé les mots : “I, Barack Hussein Obama”, mes larmes ont coulé…» Tout comme Amreesh Phokeer et Nad Sivaramen, Kailash Ruhee se souviendra toute sa vie de ce grand jour…
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De l'espoir…
L'élection de Barack Obama fait naître beaucoup d'espoir… Parmi les dossiers auxquels il compte s'atteler en priorité : la situation économique de son pays, la guerre en Irak, en Afghanistan et celle entre Israël et la Palestine, l'environnement, l'égalité des chances, le combat contre la pauvreté, en autres. Après son investiture, le président a, dans son discours, promis des changements : "Envers le monde musulman, nous cherchons une nouvelle voie à suivre, basée sur l'intérêt et le respect mutuels." Il a déclaré que les États-Unis chercheraient "une plus importante coopération et compréhension entre les nations". Barack Obama s'est aussi engagé pour ce que son pays s'implique plus activement dans la lutte internationale contre le réchauffement de la planète.
Depuis qu'il est à la Maison-Blanche, il va très vite. Il a pris contact avec le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas et l'Israelien Ehud Olmert pour les assurer de sa volonté d'œuvrer en faveur de la paix au Proche-Orient. Il a aussi ordonné la fermeture du centre de détention de Guantanamo et a levé, vendredi, les restrictions aux subventions publiques en faveur des associations qui fournissent des services ou des conseils d'experts en matière d'avortement à l'étranger, entre autres initiatives.
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Réactions…
Le Premier ministre, Navin Ramgoolam : "Il représente un espoir pour le monde entier. Je souhaite de tout cœur qu'il réussisse."
Le leader de l'opposition, Paul Bérenger : "C'est une rupture avec le passé Bush et un nouveau ton pour le dialogue."