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Mon pèlerinage bouddhiste

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«Depuis toutes ces années où je fais mon pèlerinage annuel, je suis la seule mauricienne qui se retrouve au monastère», dit Vimla.

Du jour au lendemain, elle a décidé d’arrêter de travailler après avoir passé plus de 20 ans dans le secteur du tourisme. Et depuis plusieurs années déjà,
elle se rend au Népal et vit au rythme des moines. Rencontre…

Sur les pas de Bouddha, elle mène sa vie. Car, voilà plusieurs années que Vilma Cahoolessur-Koonja, 48 ans, a décidé de suivre la philosophie bouddhiste, de s’imprégner d’un enseignement et d’une manière de vivre et ainsi développer la sagesse et l’harmonie entre le corps et l’esprit.

Depuis, elle a trouvé une certaine sérénité et une paix intérieure qui, aujourd’hui, la stimulent dans tout ce qu’elle fait. Rentrant tout juste d’un voyage de deux mois au Népal, où elle se rend régulièrement chaque année depuis 2002, cette habitante de Vacoas ne regrette en rien le choix qu’elle a fait, il y a plusieurs années, lorsqu’elle a décidé de donner une nouvelle dimension à sa vie : «À l’époque, je travaillais dans le secteur du tourisme. Pour ne rien vous cacher, j’étais heureuse, j’avais un bon poste, je gagnais bien ma vie, j’avais une voiture de fonction et je comptais plus de 20 ans d’expérience. J’avais tout mais, en même temps, il me manquait quelque chose», nous confie Vimla.

Elle se souvient comme si c’était hier de cette année, de ce moment où elle a fait le grand saut vers une voie qui l’interpellait mais qu’elle ne connaissait pas trop à l’époque : «J’étais en voyage en Inde. Lors d’un rassemblement où je m’étais rendue, le Dalaï Lama, qui passait à ce moment-là, s’est arrêté devant moi. Il m’a regardée. Alors qu’il y avait des milliers de personnes, c’est à ma hauteur qu’il s’était arrêté.» Vimla ne le savait pas encore mais, dès lors, sa vie allait basculer : «Le Dalaï Lama m’a dit des choses de ma vie que j’étais la seule à savoir, sans compter qu’il m’avait aussi annoncé que j’allais bientôt quitter mon travail.» Il n’en fallait pas plus pour que Vimla, mère d’une grande fille, Krissy, 20 ans, se mette à cogiter : «J’étais à la fois troublée et sceptique…»

Et même si, dans un premier temps, les prédictions du grand homme ne lui semblent pas d’actualité, Vimla va, quelque temps plus tard, expérimenter quelque chose qu’elle qualifie de très fort : «J’étais au bureau et à un certain moment, j’ai senti que le temps s’était arrêté…» C’est donc en quelques minutes, après avoir consulté son époux Viraj, un businessman, qu’elle décide de tout arrêter. Quelques mois plus tard, elle s’envole pour le Népal où, pendant deux mois, elle s’efforce de vivre au rythme des moines, en hautes montagnes, selon leurs coutumes, leurs habitudes, leurs rites et leur mode de vie très strict : «J’ai tout de suite découvert un monde qui m’interpellait…»

Entre prières et cours, car Vilma souhaite décrocher un PHd en Buddhism, elle s’immerge complètement dans cet univers où elle a trouvé ses marques et ses repères : «Depuis, chaque année pendant deux mois, je me rends au Népal. Je m’imprègne de tout : je me réveille très tôt le matin, j’observe un temps de silence à différents moments de la journée, je mange végétarien, je respecte les consignes – comme ne pas avoir de téléphone portable et autre confort – et je me laisse guider par la foi…» Et là-bas, elle fait des expériences diverses, rencontre des gens du monde entier et vit même des événements pas très rassurants comme le dernier tremblement de terre qui a ébranlé le Népal : «J’y étais et c’était vraiment très particulier et violent…»

Elle s’étonne aussi à chaque fois de la curiosité des personnes à son sujet : «Depuis toutes ces années où je fais mon pèlerinage annuel, je suis la seule Mauricienne qui se retrouve au monastère. Bien souvent, les gens ne connaissent pas notre île et des fois ils s’interrogent aussi sur mes origines…»

Forte de ses nombreux voyages, Vimla voit la vie autrement : «Quand on est face à des situations difficiles, conflictuelles, où l’on est trop submergé par nos propres émotions négatives pour avoir la présence d’esprit de penser à la compassion ou à la sagesse, il est important de ne pas s’attacher à cette colère. Une vue extérieure des choses est primordiale.» Une philosophie, poursuit-elle, qui épouse parfaitement ce à quoi elle aspire : «Le bouddhisme possède la merveilleuse caractéristique d’insister sur des points tels que la tendresse et l’affection à donner aux autres… »

Inspirée par tant de «belles choses», Vilma a ainsi fondé le Dharmarakshita Mahayana Buddhist Centre à Vacoas où tous ceux et celles qui, comme elle, adhèrent à la philosophie bouddhiste peuvent se retrouver pour suivre les pas de Bouddha.

Christophe Karghoo

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