Mauricia Bhogaloo a été retrouvée à Canal La Ferme.
Chez les Bhogaloo, à Rose-Hill, c’est le choc, la tristesse. Car Mauricia, une des leurs, est décédée le mardi 8 octobre, à l’hôpital Victoria, Candos. Quelques heures avant sa mort, soit aux environs de 16h40, elle avait été retrouvée, blessée, à Canal La Ferme. Cette habitante de l’avenue Pigeot, Stanley, âgée de 63 ans, était portée manquante depuis le samedi 5 octobre.
Ce jour-là, Mauricia, qui souffrait également de la maladie d’Alzheimer, devait se rendre chez une de ses filles à Camp-Levieux. Son époux, Gorgie, l’avait accompagnée à l’arrêt d’autobus. Il y serait resté jusqu’à ce que Mauricia monte dans un bus. Toutefois, la sexagénaire n’est jamais arrivée à destination.
Sa belle-sœur, Liliane, revient sur ce fameux samedi où elle a appris la disparition de Mauricia : «Elle souffre d’Alzheimer depuis un an et demi. Toutefois, elle n’avait pas complètement perdu la mémoire. Parfois, elle était même très lucide. Le jour de sa disparition, l’autobus dans lequel elle se trouvait a effectué un autre trajet à cause des travaux routiers. Elle a certainement paniqué et est descendue à un autre arrêt.» Pour Liliane, aucun doute, sa belle-sœur ne se serait pas perdue s’il n’y avait pas eu de déviations sur la route menant à Camp-Levieux.
Gorgie, pour sa part, n’ayant pas de nouvelles de sa femme, se rend au poste de police de sa localité. «Mon frère a téléphoné à sa fille pour savoir si Mauricia était bien rentrée. C’est à ce moment-là qu’on a su qu’il s’était passé quelque chose. On a alors alerté la police. On a effectué des battues ce jour-là, mais toutes nos recherches se sont avérées vaines», raconte Patricia, la sœur aînée de Gorgie.
L’attente est insoutenable. Mais ce n’est que trois jours plus tard que Mauricia est retrouvée par deux jeunes qui s’étaient rendus à Canal La Ferme pour y cueillir des tamarins. «Zot ti trouv li dan delo. Elle avait des blessures sur plusieurs parties du corps. On était tout heureux car elle était toujours en vie alors qu’elle n’avait rien avalé pendant tout ce temps. On n’arrêtait pas de crier au miracle», confie Liliane. Mais la joie des Bhogaloo a été de courte durée. «Mauricia, poursuit Liliane, a rendu l’âme dans la nuit» : «On est tous mari down. Mais on se console du fait qu’on a pu lui offrir des funérailles décentes.»