Roshni et Darmen Bhoyjoo espèrent que leur fille s’en sortira.
à l’heure où nous mettions sous presse, elle était toujours entre la vie et la mort. Le mardi 8 octobre, l’adolescente était à bord d’un autobus qui roulait en direction de la capitale lorsqu’elle a été projetée au sol. Depuis, Roshni et Darmen Bhoyjoo, ses parents, disent vivre un véritable cauchemar.
L’attente est longue. Roshni et Darmen Bhoyjoo n’en peuvent plus de voir leur fille aînée dans un état aussi critique. Cette dernière, Geesha, est dans le coma depuis le mardi 8 octobre. Ce jour-là, elle est tombée d’un autobus alors qu’elle se trouvait à l’arrière du véhicule. La chute a été telle que la jeune fille est toujours admise aux soins intensifs de l’hôpital Victoria, à Candos. «Son état de santé est jugé critique par les médecins. Elle a eu des blessures internes. Et il semblerait que ses organes enflent peu à peu. C’est un mauvais signe», lâche Darmen, en larmes.
Lorsque nous l’avons rencontré devant les portes de la salle D4 de l’établissement hospitalier, le jeudi 10 octobre, cet habitant de Canot, Petite-Rivière, ne tenait plus en place. La tristesse, l’inquiétude et la fatigue se lisaient sur son visage. Car, pour lui, Geesha n’aurait jamais dû se retrouver sur ce lit d’hôpital. «Je me demande comment une telle chose a pu se passer. La compagnie à laquelle appartient l’autobus en question doit s’expliquer sur les circonstances de ce drame qui risque de coûter la vie à mon enfant», avance Darmen.
Ce dernier revient sur le calvaire qu’il vit depuis qu’il a reçu un coup de fil lui annonçant que sa fille a eu un accident. Il est aux alentours de 14h30 lorsque Geesha, accompagnée de ses amies du collège Alleemiah, à Phoenix, regagne le school bus immatriculé 4433 JU 06, appartenant à la compagnie UBS. Direction : Port-Louis. À hauteur du rond-point de Pont-Fer, Phoenix, la jeune fille, qui était assise sur le siège arrière de l’autobus, est projetée au sol. «Selon ses amies, le chauffeur aurait fait un zigzag sur l’autoroute pour faire taire les élèves qui faisaient du bruit. C’est à ce moment-là que les élèves se seraient retrouvées les unes sur les autres», raconte Darmen. «Ma fille, ajoute-t-il, a eu moins de chance. Elle n’a pas pu s’accrocher à quoi que ce soit et a perdu l’équilibre. Une amie a tenté de la secourir mais en vain. C’est alors que Geesha a atterri sur l’asphalte et a eu la mâchoire fracturée.»
Depuis, la jeune fille est inconsciente aux unités des soins intensifs. Et son état ne cesse de se détériorer. «Les médecins nous ont donné 24 heures. S’il n’y a aucune amélioration, elle va subir une délicate intervention», explique Darmen. Comme lui, son épouse Roshni, a du mal à contenir ses émotions. Femme de chambre de son état, elle a dû mettre son travail en suspens pour se rendre au chevet de sa fille tous les matins et après-midi. «Je dois prendre trois autobus pour me rendre à l’hôpital de Candos. Faire le trajet deux fois par jour pèse lourd sur le budget car le coût du transport est assez cher. De plus, il faut acheter des couches pour Geesha. Nous sommes une famille modeste. Mon époux travaille comme maçon. Ce n’est pas facile. Nous ne vivons plus», pleure Roshni.
Regrets
De son côté, Himran Emmamally, le chauffeur de l’autobus impliqué dans cet accident, nourrit des regrets. Cet habitant de Phoenix, âgé de 51 ans et employé au sein de la compagnie UBS depuis 32 ans, donne toutefois une autre version des faits. «Une fois dans l’autobus, les enfants ont commencé à faire beaucoup de bruit. Il n’y avait que 35 élèves à bord de ce bus qui pouvait contenir 65 passagers. Un groupe d’environ 17 élèves s’est installé à l’arrière et faisait comme bon lui semblait. Certaines des étudiantes s’asseyaient même sur les dossiers et posaient leurs chaussures carrément sur les banquettes. Le receveur leur a alors demandé de faire moins de bruit. En vain», affirme-t-il. «Arrivé à hauteur de Phoenix, poursuit-il, j’ai dû négocier le rond-point. «C’est à ce moment précis que la fille a été projetée au sol.»
Ne se doutant pas de ce qui s’était passé, Himran Emmamally a poursuivi sa route. «Je n’ai rien entendu. Ce sont les enfants qui m’ont demandé d’arrêter et qui m’ont dit qu’une fille était tombée. J’ai continué à rouler pour me garer quelques mètres plus loin. Puis je suis retourné sur les lieux de l’accident où des policiers m’ont demandé de les suivre au poste de police de Phoenix. Je regrette cet accident. C’est la première fois de ma carrière qu’une telle chose se produit», avance-t-il.
Himran Emmamally a été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif. La police, pour sa part, a ouvert une enquête pour faire la lumière sur ce drame. Les parents de la petite Geesha, eux, espèrent que cette dernière se rétablira bien vite. Car l’attente se fait longue, pesante…
Le départ tragique de Boomauree Armoogum
Triste fin pour ce sexagénaire. Boomauree Armoogum, un habitant de Mont-Roches, âgé de 64 ans, a été renversé par un autobus de la compagnie UBS, immatriculé 945 FB 12, alors qu’il traversait la route à proximité de Tang’s Supermarket, à Beau-Bassin. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital Jeetoo où les médecins ont constaté son décès. L’autopsie, pratiquée par le Dr Monvoisin, a attribué le décès à de multiples blessures.
Par ailleurs, le chauffeur de l’autobus, un habitant de Camp-Fouquereaux, âgé de 31 ans, a été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif. La police a ouvert une enquête.