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Sa belle-mère Parvatee Ramanah : «Nous pensions obtenir enfin justice mais…»

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Le couple, le jour de son mariage.

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La mère de Nisha qui est très remontée.

Leur fille leur a été enlevée et ils pensaient que le coupable allait payer le prix fort. Aujourd’hui, après avoir appris la sentence, ils sont plus que déçus.

Révolte. Colère. Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire les sentiments qui animent les Ramanah. Les membres de cette famille de Goodlands ne comprennent pas comment Yessoo Veeranah a pu être condamné à huit ans de prison seulement pour l’agression mortelle de son épouse Nisha, née Ramanah. Le couperet est tombé le lundi 30 septembre, à l’issue de plusieurs semaines de procès aux assises. Le principal concerné a demandé à son homme de loi de faire appel du jugement (voir hors-texte).

Ce qui exaspère encore plus les Ramanah. «Nous avons cru obtenir enfin justice après le meurtre de Nisha. Nous avons attendu huit ans pour rien. Finalement, Yessoo est le grand gagnant dans cette affaire. Il est encore jeune et a tout le temps de refaire sa vie après la prison. Mais nous, nous avons perdu notre fille», confie Parvatee Ramanah, la mère de Nisha, très ébranlée.

Elle n’oubliera jamais dans quelles circonstances horribles sa fille a perdu la vie en 2005. Son corps a été retrouvé dans une tombe au cimetière St-Martin, le 23 novembre de cette année, alors qu’elle était portée disparue depuis le 5 novembre. Les soupçons se tourneront très vite vers son mari Yessoo Veeranah, 23 ans, un étudiant en médecine à l’école SSR de Belle-Rive, que Nisha, 27 ans, caissière à la First City Bank, avait rencontré un an plus tôt. Il finira par avouer aux enquêteurs qu’il a tué sa femme par accident lors d’une dispute et qu’il a par la suite enterré son corps dans le cimetière avec l’aide d’un «traiter». Mais après enquête, les policiers et le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) ont estimé qu’il y avait assez d’éléments contre lui pour l’envoyer devant la justice.

Toutefois, le procès aux assises n’a pas été à la hauteur des espérances des Ramanah. «Pourquoi ont-ils choisi de reduire la charge de meurtre à celles de wounds and blows without intention to kill ? L’avocat de la défense a impressionné les membres du jury avec des faussetés en disant que ma fille avait des amants ou encore qu’elle buvait et était dépressive. La mémoire de Nisha a été salie par la faute de son mari», lance Parvatee.

Selon elle toujours, cette affaire va peut-être créer un précédent dans le domaine du judiciaire à Maurice : «Tout laisse croire que les membres du jury ont pris en ligne de compte le témoignage de Yessoo qui avait dit en cour qu’il avait tué ma fille par accident. Il est très intelligent. Zot tou inn krwar li parski linn byen manipil zot. Akoz sa mem linn rie kan sorti la kour zour santans la. On voudrait également savoir pourquoi Yessoo n’a pas été condamné pour avoir enterré ma fille illégalement. S’il n’avait pas l’intention de la tuer, pourquoi a-t-il agi de la sorte ?»

Les Ramanah sont d’avis que les jurés n’ont pas pris plusieurs éléments importants en considération avant de prononcer le verdict, notamment que le couple avait perdu un enfant, que Nisha était malheureuse dans sa relation et était également «une femme battue qui bénéficiait d’un protection order». Parvatee avait personnellement déposé en cour de même que sa fille aînée Nita et son fils Nishal.

À en croire Parvatee, la vie de Nisha «inn vir anba lao» le jour où elle a commencé à aimer Yessoo : «Elle a d’abord délaissé le toit familial pour aller vivre en concubinage avec ce garçon. Ils se sont ensuite mariés civilement dans des circonstances extravagantes.» Les Ramanah ne comptent pas rester les bras croisés devant ce qu’ils considèrent comme une «grosse injustice». Ils envisagent de rencontrer le DPP pour lui faire part de leur mécontentement.

Me Ashley Hurhangee, avocat de Yessoo Veeranah : «On conteste la sentence»

Yessoo Veeranah ne compte pas croupir en prison pour les huit années à venir. C’est du moins ce que laisse entendre son homme de loi, Me Ashley Hurhangee : «Mon client m’a donné des instructions pour faire appel du jugement. On conteste la sentence car le juge a, selon nous, donné des directives aux membres du jury au lieu de les guider. Nous allons frapper à la porte des instances concernées à cet effet et aller au Privy Council s’il le faut. Je précise que mon client croit profondément dans son innocence. Il est d’avis que l’aspect n’a pas été pris en considération. La poursuite n’a pu prouver que mon client avait l’intention de tuer sa femme.»

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