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Journée du coeur

Quand les émotions pèsent sur la santé cardiovasculaire

27 septembre 2025

Le stress semble parfois anodin, comme une réaction naturelle face aux défis du quotidien. Pourtant, ses effets silencieux peuvent laisser des traces profondes, en particulier sur notre cœur. À l’occasion de la Journée mondiale du cœur, il est essentiel de rappeler que protéger notre santé cardiaque ne passe pas seulement par l’alimentation ou l’exercice physique, mais aussi par la gestion de nos émotions et de nos tensions intérieures. Le docteur Nazim Subrottee, médecin généraliste, nous éclaire sur le lien entre stress et santé cardiovasculaire, et sur l’importance de prendre soin de notre bien-être global pour préserver la vitalité de notre cœur. Zoom…

Un pique au cœur, des essoufflement, des palpitations… Eh bien, cela peut être le signe qu’il est temps de faire un petit bilan de santé. Le stress, souvent banalisé, peut venir chambouler votre quotidien. Et peu importe l’âge, il ne fait pas de distinction ! En plus, il peut même s’attaquer à votre système cardiovasculaire.

Mais comment exactement ?

Le docteur Nazim Subrottee, médecin généraliste, nous explique que le stress déclenche dans notre corps une réponse dite de «lutte ou de fuite», libérant des hormones comme l’adrénaline et le cortisol.

Ces substances augmentent le rythme cardiaque et la pression artérielle afin de préparer l’organisme à réagir immédiatement. Si cela peut sembler normal sur de courtes périodes, un stress chronique, lui, devient beaucoup plus sournois. Sur le long terme, il favorise l’inflammation, endommage les vaisseaux sanguins et accroît le risque d’accidents cardiovasculaires. Il peut aussi pousser à adopter de mauvaises habitudes, comme une alimentation déséquilibrée, le tabagisme, la sédentarité, entres autres, qui aggravent encore la situation.

À noter également qu’il n’y a pas un facteur de risque unique comme le tabagisme ou un taux de cholestérol élevé. Cependant, il peut agir comme un véritable multiplicateur de risques. À lui seul, le stress chronique peut déjà représenter une menace pour la santé cardiaque, mais son danger principal réside dans sa capacité à amplifier les autres facteurs. En effet, il peut provoquer des troubles du sommeil, favoriser une prise de poids, compliquer l’arrêt du tabac ou encore rendre plus difficile la gestion de l’hypertension.

D’ailleurs, le docteur Subrottee fait ressortir que, bien que le stress puisse affecter tout le monde, certaines personnes sont plus vulnérables. «C’est le cas de celles qui ont déjà des antécédents de maladies cardiaques, de diabète ou d’hypertension artérielle. Les personnes soumises à un stress chronique au travail ou dans leur vie personnelle, ainsi que celles ayant un faible soutien social, sont également plus à risque», avance-t-il. Ces profils méritent donc une attention particulière : chez eux, l’impact du stress peut être plus rapide et plus sévère, accentuant le risque de complications cardiovasculaires.

Prêter attention à son bien-être

«Les problèmes de cœur ne touchent pas que les personnes âgées», précise le généraliste. Le stress chronique chez les jeunes, lié aux études, à la pression sociale ou aux difficultés familiales, peut déjà avoir des effets néfastes. Il peut provoquer une hypertension et accélérer le rythme cardiaque dès le plus jeune âge, préparant ainsi le terrain à des problèmes cardiovasculaires plus graves à l’âge adulte. «C’est pourquoi il est crucial d’enseigner aux jeunes à gérer leur stress dès le départ, afin qu’ils puissent protéger leur cœur sur le long terme», conseille-t-il.

Certains signes doivent absolument alerter une personne stressée sur un risque cardiovasculaire. Parmi eux, on retrouve les douleurs dans la poitrine, appelées «angine de poitrine», qui se manifestent par une sensation d’oppression ou de serrement. Les palpitations sont également fréquentes, donnant l’impression que le cœur bat trop vite ou de façon irrégulière. Une hypertension artérielle persistante peut aussi apparaître, tout comme des étourdissements ou des vertiges répétés. «Si vous ressentez ce type de symptômes, il est essentiel de consulter un professionnel de santé. Une prise en charge précoce peut faire toute la différence et permettre de réduire les risques», avance le docteur Subrottee.

Toutefois, prendre soin de son cœur ne se limite pas à contrôler la tension artérielle ou le cholestérol : il s’agit aussi de prêter attention à son bien-être émotionnel et mental. La Journée mondiale du cœur nous rappelle l’importance de cette approche globale. Chaque geste compte, par exemple : un moment de respiration consciente, une promenade quotidienne, un sommeil réparateur, une alimentation équilibrée ou simplement parler de ses difficultés avec un proche ou un professionnel peut contribuer à réduire le stress et à protéger votre cœur.

Attention ! Le stress ne disparaît pas complètement de nos vies, mais apprendre à le reconnaître et à le gérer est une véritable clé pour prévenir les maladies cardiovasculaires. En prenant soin de vous aujourd’hui, vous offrez à votre cœur la chance de rester fort et en bonne santé demain. N’attendez pas qu’un signal d’alerte se manifeste. Dans certains cas, une personne peut ressentir du stress de façon constante. Dans cette situation, le docteur Nazim Subrottee conseille d’identifier en priorité la cause principale de cet état afin de mieux le comprendre et le gérer. Parallèlement, il est essentiel de mettre en place des stratégies adaptées. Il recommande, notamment, de prioriser le repos, en prenant régulièrement des pauses et en se déconnectant du travail pour permettre au corps et à l’esprit de récupérer. Parler de ses difficultés à un ami, un membre de la famille ou un professionnel peut également alléger la pression, car le simple fait de verbaliser ses émotions aide à mieux les gérer.

Mettre en place une routine saine constitue un autre levier important, par exemple, vous pouvez intégrer des promenades quotidiennes, des exercices de respiration ou toute activité relaxante peut progressivement réduire le stress. Enfin, consulter un spécialiste, qu’il s’agisse d’un psychologue ou d’un thérapeute, permet d’acquérir des outils concrets pour mieux contrôler le stress au quotidien et protéger ainsi son cœur sur le long terme.

National Symposium on Mental Health : Pour apprendre à détecter et prévenir la détresse mentale chez les jeunes

La santé mentale est tout aussi importante que la santé physique, surtout pour nos jeunes qui font face à de nombreux défis au quotidien. C’est dans cet esprit que le Lions Club de Curepipe, en collaboration avec la Mauritius Psychiatric Association, organise le National Symposium on Mental Health le samedi 4 octobre, de 9h30 à 12h30, au Town Hall de Curepipe. Sur le thème «Detect and Prevent Mental Distress in Our Young Generation», cet événement sera l’occasion de créer un espace de dialogue, de sensibilisation et de solutions concrètes. La présence de ministres, d’étudiants universitaires, de collégiens ainsi que de professionnels de santé viendra enrichir les échanges et donner du poids aux discussions.

Le programme s’annonce riche et interactif avec une panoplie d’activité : des conférences animées par des experts, tables rondes, ateliers pratiques, partages de témoignages porteurs d’espoir et séances d’échanges avec le public. Lors de cet événement, l’attention sera particulièrement accordée à la prévention, afin d’apprendre à détecter plus tôt les signes de détresse mentale et à y répondre efficacement.

En parallèle, des stands d’exposition animés par des associations caritatives permettront aux participants de découvrir les actions menées sur le terrain, les structures d’accompagnement existantes et les ressources disponibles pour venir en aide aux jeunes en difficulté.

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