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7 juin 2025 21:00
L'exercice budgétaire et les mesures annoncées ont bien évidemment suscité une vague de réactions. Certains aiment un peu, d'autres beaucoup et d'autres encore pas du tout. Réactions...
Business Mauritius : «Nous saluons des mesures responsables et progressives, mais restons attentifs aux impacts sectoriels»
D’un côté, Business Mauritius complimente les mesures annoncées ; de l’autre, elle affirme rester vigilante quant à certains aspects. La communauté des affaires n’a évidemment pas manqué de commenter les annonces du Budget 2025-2026. Pour Business Mauritius, le premier Budget du nouveau gouvernement a su trouver un équilibre entre considérations sociales, croissance économique et investissements transformateurs, et ce, malgré un contexte macroéconomique particulièrement difficile. Anil Currimjee, président de Business Mauritius, note que «les mesures sociales annoncées répondent à un besoin pressant de soulager le coût de la vie tout en améliorant les conditions de vie des Mauriciens». Il évoque également le volet fiscal : «Nous allons étudier les taxes annoncées dans le détail. Nous avons pris note de leur temporalité. L’objectif de trois ans annoncé par le Premier ministre pour renforcer la compétitivité, l’attractivité et la productivité de Maurice est essentiel. L’engagement envers une fiscalité plus légère, avec des bénéfices partagés, reflète une vision de long terme dont Maurice a besoin. Cet horizon temporel nous donne la visibilité nécessaire pour planifier nos investissements et accompagner cette transformation.» Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius, abonde dans ce sens : «Ce Budget s’aligne sur les piliers que nous jugeons nécessaires pour renforcer le climat des affaires et contribuer à la transformation de l’économie mauricienne. La communauté des affaires réaffirme sa volonté de collaborer avec les autorités pour concrétiser cette vision progressive de l’île Maurice.» Il note cependant quelques préoccupations, notamment dans les secteurs de l’immobilier et du secteur bancaire.
Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection des consommateurs et de l’environnement (APEC) : «Le Premier ministre est venu avec des mesures pour soulager les consommateurs»
«On redoutait que le consommateur soit écorché, surtout avec une possibilité d’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Mais heureusement, tel n’est pas le cas. Au contraire, le Premier ministre et ministre des Finances est venu avec des mesures pour soulager les consommateurs. La TVA a été enlevée sur des produits essentiels, notamment sur les produits alimentaires pour bébé, sur les boîtes de conserve et aussi sur les légumes frigorifiés. Avec les prix qui ne baissent pas sur les légumes, c’est un soulagement pour les ménagères d’avoir un recours aux produits frigorifiés. Il était question que les différentes allocations, notamment concernant les enfants, soient terminées à la fin de cette année financière. Le gouvernement a décidé de repousser à deux ans cette suppression mais ces allocations seront régressives, permettant aux bénéficiaires d’être soulagés pendant ces deux ans.»
Joe Lesjongard, leader de l’opposition : «Les choses qui ont été annoncées vont faire beaucoup de dégâts dans notre pays»
«Je constate que des consultations avec les acteurs des différents secteurs de l’économie mauricienne ont été faites par un junior minister, mais je ressens que le Premier ministre n’a pas écouté, je pense, les doléances des acteurs de notre économie et ça, on le retrouve dans le Budget qui a été présenté. Les choses qui ont été annoncées dans le Budget vont faire beaucoup de dégâts dans notre pays, au sein de la population. Traizon pe kontinie. Le Premier ministre a annoncé une décision concernant l’âge de la retraite qui passe à 65 ans. Une annonce pareille ne peut pas se faire sans consultation. Les plus grands perdants de ce Budget, pour moi, sont ceux qui sont au bas de l’échelle et la classe moyenne.»
**Narendranath Gopee, président du National Trade Union Congress : C’est un Budget qui est dans l’intérêt des ti dimounn»
«C’est un Budget très contextuel. Le Premier ministre a planifié ce Budget d’après les ressources qu’il avait en main. On a bien compris cela. Il y avait des rumeurs avant cet exercice sur le fait qu’on allait avoir droit à un Budget difficile, qui n’est pas dans l’intérêt des consommateurs, mais ça n’a pas été le cas. Cela ne s’y reflète pas. C’est un Budget prometteur et il a été pensé spécifiquement pour remettre l’économie nationale en route. Parce qu’on a bien compris que l’économie nationale avait été complètement désintégrée. Il y a de nombreuses mesures qui sont très positives pour le pays. Pour moi, c’est un Budget très prometteur et qui est dans l’intérêt des ti-dimounn dans le pays.»
Rajesh Bhagwan, ministre de l’Environnement : On prend des mesures difficiles mais on regarde devant»
«C’est un Budget de l’Alliance du Changement. Ça a été préparé en équipe. On a hérité d’un pays avec le gouvernement MSM kinn kariate partou, dan tou sekter. Je félicite le Premier ministre. On regarde l’avenir. L’histoire va retenir que Navin Ramgoolam, comme Premier ministre, a fait preuve de courage. On a une équipe qui est solidaire et on regarde plus loin pour l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. On prend des mesures difficiles mais on regarde devant.»
Dr Michael Pompeia, auteur du livre «Selling your dream : A conversation with an entrepreneur» : Si certaines annonces ciblant les femmes entrepreneures, sont à saluer, pas beaucoup de mesures concrètes ont été annoncées pour des PME»
«Le Budget présenté s’inscrit dans une vision de moyen à long termes, avec une volonté affirmée de restructuration économique. Toutefois, l’intégration effective des petites et moyennes entreprises (PME) reste à clarifier. Si certaines annonces ciblant les femmes entrepreneures, notamment en matière de mentorat sont à saluer, pas beaucoup de mesures concrètes ont été annoncées pour l’ensemble de l’écosystème des PME. Toutefois, pour y voir plus clair, il est impératif que la mise en œuvre suive rapidement, car les résultats reposeront sur l’exécution. Une redéfinition des catégories, incluant une reconnaissance claire des très petites entreprises (TPE), est essentielle. Par ailleurs, la gestion des aides aux TPE-PME devrait être centralisée sous une autorité unique, structurée et crédible comme l’Economic Development Board afin d’éviter la fragmentation actuelle et de renforcer l’efficacité. Il ne faut pas oublier que les TPE-PME représentent un pilier clé de notre économie et leur accompagnement stratégique doit être une priorité nationale.»
Reeaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) : «On ne s’attendait pas à ce que l’âge de la retraite obligatoire passe à 65 ans...»
«La classe des travailleurs a pris une véritable douche froide. Ces derniers jours, il y a eu beaucoup de débats autour de la CSG Allowance mais on ne s’attendait pas à ce que l’âge de la retraite obligatoire passe à 65 ans. Cela aura beaucoup de conséquences collatérales.»
Jane Ragoo a aussi commenté l’exercice budgétaire : «Il a eu beaucoup d’effets d’annonces mais il n’y a pas de détails as such. Nou bien trakase lor sa zafer pansion vieyes a 65 an. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous, on pense que ce sera extrêmement grave...»
Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) : «Si ti kapav fer enn zefor o nivo prodwi petrolie...»
«On va essayer d’avoir une rencontre avec le gouvernement pour savoir pourquoi il n’y a pas de baisse sur les prix des carburants. Ena bann lezot zafer, gran det ki nou dwa ek touzour zot pe kontinie fer kitsoz o nivo gouvernman. Abe si ti kapav fer enn zefor kelkonk o nivo prodwi petrolie. On demande une rencontre avec le ministre du Commerce et de la Protection des consommateurs, et à partir de là, on va décider de la marche à suivre au niveau de l’ACIM.»
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