Réseaux sociaux, couple sous tension : relâchez la pression !

Un reel osé a capté son attention. Une photo sans chiots ni couchers de soleil a été «likée» par votre chéri.e. Oh my world ! C’est la panique, c’est le tsunami, c’est le 60-0 de votre couple (version MSM) ! Vous préparez vos munitions et vous vous lancez dans une immense, une gigantesque crise de jalousie. De quoi mettre la pression sur votre relation et vous prendre beaucoup (trop !) d’énergie. C’est le cas de Mélanie, 36 ans. Bon, elle n’est pas encore passée à l’abordage, elle a besoin d’y voir plus clair avant de saborder son mari à coups de grosse colère, de culpabilisation, de larmes et d’un peu de vengeance. Pour comprendre de quoi il s’agit, jetez un coup d’œil sur son témoignage plus bas. Et si vous êtes dans la même situation, lisez les précieux conseils de professionnelles.

«Dois-je me mettre en colère ?» Mélanie, 36 ans, est en couple avec son chéri depuis trois ans. Avant, ils ont eu des vies (avec mariages, divorces et enfants chacun de leur côté!). Alors, c’est avec beaucoup de maturité que la jeune femme vit cette nouvelle relation, forte de son expérience passée. Néanmoins, une situation l’a fait sortir de ses gonds – même si elle se contrôle pour l’instant – et elle essaie de ne pas tomber dans l’exagération : «Mon compagnon a liké une photo de son ex sur les réseaux sociaux. Je sais qu’ils se parlent pour le bien des enfants, mais je trouve que c’est un manque de respect pour moi qu’il ait aimé sa photo sur, comment dire, la place publique. Surtout qu’elle est seule dessus !» Depuis quelques jours, elle se pose une question fondamentale : «Dois-je me mettre en colère ? Dois-je en parler même ? Partager mes émotions en prenant le risque de passer pour une personne too much, trop jalouse, trop peu sûre de moi, trop fragile ?» En bref, Mélanie veut savoir si c’est grave ce qu’a fait son chéri et/ou si ses émotions sont justifiées.

Ne pas oublier. Tout d’abord, il faudrait préciser à Mélanie que toutes les émotions sont légitimes, qu’il ne s’agit pas de jugement de valeur. Qu’il ne sert à rien d’enfouir ses ressentis, qu’il faut leur donner la place d’exister. Qu’il faut les accueillir et les accompagner vers l’apaisement. Et quand dans une relation saine, on devrait pouvoir parler de ce que l’on vit sans avoir peur d’être catégorisée ou gaslightée. Ceci étant dit, il est venu le temps de répondre à son interrogation centrale : «Dois-je me mettre en colère ?»

«Fer laraz» or not «fer laraz ?» La question de Mélanie est légitime. Alice Piat, thérapeute de couple et sexologue en parle (pour Cosmo) et appelle à la prudence et à la légèreté : «Liker une publication n’engage personne, on peut aimer tout et n’importe quoi sur les réseaux sociaux.» Même si c’est la photo de son ex, cela ne veut pas dire qu’il faut chambouler toute la relation, mettre le feu aux poudres ou burn down the house ! L’action de l’autre devrait vous en dire plus sur… vous. Quel sens donnez-vous à ce like ? Une tromperie, un manque de loyauté, une impression que l’amour pour l’autre n’est pas mort ? N’oubliez pas que ce n’est pas très sain d’espionner l’autre en ligne : «Qui est trompé ?

La nouvelle personne avec qui l’on entretient une relation ? Dans ce cas, on peut aussi se dire qu’il y a une rupture de confiance dans le couple puisqu’elle vient espionner ou épier les interactions en ligne.» Pas bête, non ? Si c’est l’ex le cœur de votre problème, essayez de penser plus loin ; si c’est une ex, c’est qu’il y a une bonne raison. N’oubliez que les anciens compagnons.compagnes peuvent conserver de bonnes relations sans ambigüité : «Comment s’est terminée la relation ? Qu’est-ce qui pousse son/sa partenaire à rester en contact avec cette personne ? Est-ce qu’il y a des enfants ? Cela reste logique.»

Engagement et liberté. L’équilibre du couple se trouve en ces deux mots. Mais avoir le bon dosage, c’est souvent une véritable épreuve de force ! C’est ce qu’explique Julie Renauld, thérapeute systémique (dans Femme Actuelle) : «S’engager dans une vie à deux implique en effet beaucoup de joie mais peut générer certaines gênes, voire la sensation d’un poids lié à cette promesse de vie à deux. On a beau s’aimer très fort, il arrive qu’une des deux personnes angoisse à l’idée d’être liée à l’autre, ressentant une perte soudaine ou progressive de sa propre liberté.» Alors, il est essentiel de laisser à l’autre une marge de manœuvre pour ne pas l’étouffer (comme le laisser liker la photo de son ex sans en faire une scène !) : «Être libre de continuer à être soi avec l’autre est essentiel. Si je me travestis, c’est une bombe à retardement. Il y a un moment où je vais imploser parce qu’on ne peut pas être différent de soi, c’est risqué et ça abîme.» Pour s’en sortir ? Respecter les besoins de l’autre et être dans le dialogue.

En parler. Le dialogue est essentiel. Alors, si Mélanie vit mal cet épisode dans sa vie de couple, elle se doit d’en parler à son compagnon. Peut-être qu’une simple explication/réassurance aidera à désamorcer la bombe qui menace d’exploser à l’intérieur d’elle. La jeune femme se doit d’entrer dans cette conversation de façon calme et apaisée pour ne pas braquer son compagnon. Si, malgré tout, il réagit mal et n’accueille pas ses ressentis, elle devra explorer d’autres avenues de réflexion sur la nature de son couple et de son engagement avec l’aide d’un.e thérapeute.