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Par Elodie Dalloo
27 avril 2025 20:01
Les conclusions de ces examens seront déterminantes. Ce jeudi 24 avril, l’exhumation du corps de Jacquelin Juliette a eu lieu au cimetière de Poudre d’Or pour qu’une contre-autopsie puisse être pratiquée par le Dr Pierre Perich, expert français ; une étape difficile pour l’entourage du défunt. L’expert fera part de ses conclusions à la cour ce mercredi 30 avril. Récit.
Il s’agit d’une étape cruciale dans cette enquête ; probablement la plus importante depuis qu’ont démarré les travaux visant à faire la lumière sur les circonstances du décès de Jacquelin Juliette. Ce jeudi 24 avril, tôt dans la matinée, a eu lieu l’exhumation de son corps au cimetière de Poudre d’Or ; une décision qui survient après le ruling de la magistrate Neela Ramdewoor-Naugah suite à une requête du bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) au tribunal de Pamplemousses la semaine précédente. L’exercice, nécessitant une forte mobilisation policière, a eu lieu en présence, notamment, des proches du défunt et de Mes Rama Valayden, Anoup Goodary et Sanjeev Teeluckdharry, dont les services ont été retenus par la famille du défunt.
L’entourage de Jacquelin Juliette ne cache pas que cette opération a fait resurgir leur douleur enfouie. «Linn fini mor, li ti bizin pe repoz an pe, me noun oblize pass par sa letap-la pou gagn bann repons. Nou frer zame ti malad», martèle Celina, la sœur de la victime. Justifiant leur démarche, Sweta, son autre sœur, explique que «nou ti trouv li pe gagn bate avek lapolis, tousala ti filme, me pa ti pe kapav fer nanye. Nou bann avoka inn bien ed nou, inn dibout pou nou, me nou pou konn laverite». Rappelons que c’est en janvier 2023 que Jacquelin Juliette, un habitant de Cité Sainte-Claire, Goodlands, est décédé, soit quelques heures seulement après qu’il aurait été malmené par les limiers de la brigade antidrogue. Des vidéos de cette opération crackdown avaient largement circulé sur les réseaux sociaux.
Dès le départ, son entourage avait crié à la brutalité policière, mais une autopsie du Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médicolégal de la police, a attribué sa mort à une cause naturelle ; une crise cardiaque. Les proches du défunt avaient, par la suite, réclamé une enquête approfondie mais celle-ci est restée au point mort. C’est après la diffusion des bandes sonores de Missie Moustass, près de deux ans après les faits, que l’affaire a été ravivée. Dans certains enregistrements, des voix attribuées notamment au Commissaire de Police (CP) d’alors, Anil Kumar Dip, et au Dr Sudesh Kumar Gungadin, laissaient supposer que des instructions auraient été données pour maquiller un éventuel homicide en mort naturel. Le DPP avait ainsi pris la décision d’initier une enquête judiciaire pour tirer cette affaire au clair.
L’exhumation du corps de Jacquelin Juliette aura duré plusieurs heures, puis ses restes ont été placés dans un mortuary van avant d’être conduits à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses, pour la contre-autopsie ; examen ayant été pratiqué par le Dr Pierre Perich, expert français. Présent lors de l’opération, il s’est dit «satisfait du déroulement de l’opération», lorsqu’il s’est adressé à la presse. Même son de cloche du côté de Me Rama Valayden. Etaient également présents le chef du département médicolégal de la Police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et les médecins légistes Maxwell Monvoisin et Prem Chamane, accompagnés de l’expert sud-africain dont les services ont été retenus par la police, le Professeur Gert Saayman, affecté au département du Forensic Medicine à l’université de Pretoria.
A l’heure où nous mettions sous presse, la contre-autopsie avait déjà eu lieu, mais c’est le 30 avril que le Dr Pierre Perich témoignera au tribunal pour faire part de ses conclusions après avoir soumis son rapport au DPP.
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