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Sonwantee Baboolall, 56 ans, rend l’âme après avoir été renversée par un autobus

Sa sœur Dina : «Elle serait encore vivante si les secours étaient arrivés à temps»

12 juin 2025

La quinquagénaire aurait agonisé pendant près d’une heure jusqu’à l’arrivée des secours.

Un autobus lui est passé sur les jambes mais elle a dû attendre près d'une heure avant que le SAMU n'arrive sur les lieux pour la dégager et l'emmener à l'hôpital. Hélas, cette quinquagénaire est décédée peu de temps après son arrivée là-bas. Sa famille, entre tristesse et colère, dénonce la lenteur des services d'urgence.

Dans son village, à Belle-Vue-Maurel, Sonwantee Baboolall était très appréciée et populaire. Elle était plus connue sous le nom de Sunita, mais ses amis, voisins et connaissances étaient également nombreux à la surnommer Didi puisque tous voyaient en elle une sœur. Cela va sans dire que son décès brutal a choqué plus d’un en ce mercredi 4 juin, un événement tragique dont tous les habitants du village continuent encore de parler.

C’est dans des circonstances brusques et inattendues que cette habitante de la localité, âgée de 56 ans, a été tuée. Renversée par un autobus pendant qu’elle traversait la route, elle aurait agonisé pendant près d’une heure avant d’être conduite à l’hôpital où elle a, hélas, rendu l’âme. À ce stade, la colère des membres de sa famille va davantage vers les services de premiers secours que vers le conducteur du véhicule impliqué lui-même. Pour cause, le SAMU, disent-ils, aurait mis un temps fou à arriver sur le lieu du drame. «Je crois fermement qu’elle serait encore vivante si les secours étaient arrivés à temps», lâche sa sœur Dina, révoltée.

Veuve depuis plusieurs années, Sunita Baboolall n’a jamais eu d’enfants mais s’occupait de ses deux chats comme s’ils étaient ses bébés. Cadette d’une fratrie de cinq enfants, sa famille a toujours occupé une place importante dans sa vie. Chaque semaine, elle se rendait régulièrement chez sa mère, à Mon-Loisir, pour l’aider avec son travail ainsi que chez sa sœur Dina, à Péreybère, pour lui donner un coup de main avec le ménage. Ce mercredi 4 juin, elle était justement sur le point de se rendre chez elle lorsqu’elle a été victime d’un accident sur la route principale de Belle-Vue-Maurel. Selon des témoins de la scène, elle traversait la route lorsqu’un autobus lui a roulé sur les pieds. «Il était environ 6h58 lorsque j’ai reçu un appel m’informant de son accident. Je quittais Péreybère pour aller déposer mon enfant à l’école. Lorsque la personne au bout du fil m’a dit qu’elle avait été renversée par un autobus, cela m’a choquée, mais il m’a rassurée en me disant qu’elle était blessée uniquement aux pieds, qu’elle était consciente et qu’elle avait déjà appelé une ambulance», relate Dina.

**«Aucun signe de souffrance» **

Pour avoir la tranquillité d’esprit, notre interlocutrice dit lui avoir demandé de passer le téléphone à sa sœur pour qu’elle puisse lui parler et savoir comment elle se sentait, le temps pour elle d’arriver sur les lieux. «Elle m’a dit, ayo, mo ankor anba bis, mais elle ne m’a donné aucun signe de souffrance ou de difficulté dans le ton de sa voix. Cela m’a légèrement soulagée. Et j’ai raccroché en lui promettant d’arriver rapidement.» Bloquée dans la circulation pendant de longues minutes, Dina a cru qu’il était préférable pour elle de se rendre directement à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses, car convaincue que les ambulanciers avaient déjà porté assistance à sa sœur. «J’étais à Gokhoola lorsque j’ai à nouveau appelé l’homme à qui j’avais parlé pour avoir des nouvelles, mais j’ai été scandalisée d’apprendre que ma sœur était toujours sur place alors que le trajet de l’hôpital du Nord pour arriver sur les lieux n’est pas censé prendre tout ce temps. Lorsque j’ai rejoint Sunita, elle commençait à se fatiguer. Ce n’est pas facile de rester bloquée sous un autobus pendant 45 minutes, allongée sur le ventre avec les pieds écrasés. J’ai attendu avec elle une bonne quinzaine de minutes de plus et c’est là que le SAMU est arrivé. C’est vraiment décevant.»

Conduite à l’hôpital SSR, Sunita Baboolall est décédée peu de temps après son arrivée, au moment même où les médecins l’examinaient. Le Dr Prem Chamane, médecin légiste de la police, a pratiqué une autopsie le même jour et celle-ci a attribué le décès de la quinquagénaire au choc de ses multiples blessures. *«En apprenant son décès, nous étions sous le choc ; nous le sommes toujours. Nous ne nous y attendions pas. Aujourd’hui, ma mère est en train de pleurer son enfant ; elle n’accepte pas de l’avoir perdue de cette manière. Nous pouvons encore comprendre qu’un accident s’est produit, mais c’est inacceptable que les ambulanciers aient mis autant de temps à lui porter secours. C’est à cause de tout ce temps perdu qu’elle n’est plus parmi nous. Elle aurait pu être sauvée s’ils étaient arrivés plus vite. Il était tout de même question de la vie de quelqu’un.» *

D’autant que, selon Dina, «personne ne peut nous dire qu’il n’y avait pas de véhicule disponible car j’en ai vu plusieurs garés dans l’enceinte de l’hôpital en arrivant sur place». Elle estime que le ministère de la Santé devrait poster des véhicules de services d’urgence dans les Health Centres de toutes les localités pour pallier ce problème. Pour toutes ces raisons, les proches de la victime prévoient d’adresser une correspondance aux autorités concernées afin que d’autres familles ne vivent pas un drame similaire à l’avenir.

Par ailleurs, le conducteur de l’autobus impliqué – un habitant de Triolet âgé de 54 ans – a été appréhendé après les faits. Il a été soumis à un alcootest, qui s’est avéré négatif. Le même jour, il a comparu devant le tribunal de Rivière-du-Rempart sous une accusation provisoire d’homicide involontaire par imprudence. Il a été libéré après avoir fourni une caution de Rs 10 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 100 000. Sa prochaine comparution est prévue pour le 24 septembre.

Un quinquagénaire décède près de deux mois après un «hit and run»

Son accident remonte au 14 avril dernier. Ce soir-là, Nadhirsen Nayekoo, un habitant de Camp-Barbe, Chemin-Grenier, a été retrouvé gisant sur l’asphalte avec de graves blessures sur le corps aux abords de la route principale de Camp-Charlot. D’abord conduit à l’hôpital de Souillac pour y recevoir les premiers soins, il a ensuite été transféré à celui de Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, où il a été admis. Ce jardinier âgé de 50 ans y a séjourné pendant un peu plus de trois semaines, période durant laquelle il a subi des interventions chirurgicales, avant d’être autorisé à regagner son domicile le 5 mai. Néanmoins, son état de santé a continué de se détériorer. Aux petites heures du matin ce mercredi 4 juin, il a poussé son dernier soupir, succombant à une infection des poumons. D’après nos renseignements, peu de temps après son accident, un van portant des traces d’impact a été aperçu, garé en face d’une boutique. Il s’agit du véhicule ayant renversé le quinquagénaire. Grâce à des témoins, les forces de l’ordre ont rapidement pu remonter jusqu’à son propriétaire – un habitant de Chamouny. Après avoir fui le lieu de l’accident, il se serait rendu à la clinique pour y recevoir des soins. Appréhendé, il a été soumis à un alcootest, qui s’est révélé positif, et a été placé en cellule de dégrisement. Une enquête a été ouverte.

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