Publicité
Par Yvonne Stephen
27 février 2025 11:40
Se prendre par la main. Et poser un regard d’indulgence et d’amour sur soi. Apprendre à se pardonner, c’est faire ça. C’est se dire que vous avez droit à l’erreur ; que cela ne veut pas dire que vous n’êtes pas une bonne personne, que ces actions-là ne vous définissent pas, qu’elles font partie de votre histoire, qu’elles ne sont pas une fin. Mais cela demande tout un travail ! Meenakshi nous écrit et aimerait commencer quelque part (voir son témoignage ci-dessous). Pour l’aider, elle et ceux.celles qui se retrouvent dans son histoire, voici un processus à mettre en place en deux phases. Un travail de réflexion et de transformation important pour construire une vie épanouie et pour nourrir votre paix intérieure.
«Tout est de ma faute». À la moindre situation difficile, elle sort le fouet et s’autoflagelle ! Et ça la rend profondément malheureuse. Alors, Meenakshi se demande comment faire face à ces émotions qui la submergent et faire un pas vers le pardon de soi (pour ensuite travailler sur elle).
«Je rêve d’un monde où je ne ressens pas toujours de la culpabilité. J’ai l’impression que tout ce qui m’arrive, c’est ma faute ! On me fait du mal, on me traite mal…Ben, c’est ma faute ! Du coup, tout passe, j’accepte tout. Je me remets toujours en question et je n’arrive pas à établir mes limites. Je sais qu’il faut que je fasse un gros travail sur moi. Je le fais. Je lis, j’essaie d’œuvrer pour mon mieux-être. Mais je ne sais pas comment me pardonner, me pardonner mes erreurs, me pardonner mes mauvaises décisions afin d’aller de l’avant. J’ai l’impression de n’avoir pas droit à l’erreur. Et ça me mine et ça m’épuise. Comment puis-je faire pour me pardonner moi-même ? J’ai l’impression que ce serait un bon début, un important pas en avant…»
Tout un programme ! Se pardonner, c’est un chemin vers soi. Et la route n’est pas facile, vous le savez bien ! Mais ça vaut, définitivement, la peine. Si c’est un vaste projet, le travail intérieur de toute une vie, il faut bien commencer quelque part. Un pas après l’autre. N’oubliez surtout pas que ce n’est pas une route linéaire ! Parfois, on avance, parfois, on stagne. Et parfois, on fait des pas en arrière (pour mieux avancer !). L’auto-condamnation, provoque un mal-être profond et c’est pour cela que Michele DeMarco, une thérapeute, a partagé son plan pour y faire face et pour retrouver la paix intérieure au magazine Psychology Today. Il s’agit d’une méthode en deux phases avec trois étapes fondamentales dans chacune d’entre elles. Cela peut être un bon début et vous mettre sur la voie de la réflexion et de la guérison. N’oubliez pas, néanmoins, qu’un travail en profondeur, avec un.e professionnel.le de santé mentale, est un investissement personnel à ne pas négliger pour mieux vous comprendre et avancer.
À la une ! Première phase ? Lâchez les amarres ! C’est parti ; prenez conscience de cette culpabilité qui vous habite. Si vous réfléchissez mieux en mettant en mots vos pensées, prenez un stylo et une feuille de papier, ou alors ouvrez un document sur votre ordinateur/téléphone. Écrivez ou tapez en pensant à ce qui vous fait vous sentir coupable. Faites-le en étant ouvert.e et dans la vérité le plus possible. Inutile d’exagérer, inutile de minimiser. Ne rajoutez pas une couche à votre culpabilité : «Il s’agit d’accepter sa responsabilité tout en évitant l’auto-flagellation. Se pardonner ne signifie pas nier ses fautes, mais les examiner avec bienveillance», peut-on lire dans le magazine Psychologies. Ensuite, il vous faudra envisager les émotions qui accompagnent votre culpabilité ; honte, tristesse, regret, sensation d’étouffement, entre autres : «Plutôt que de les réprimer, il faut apprendre à les identifier et à comprendre leur origine. Ces émotions, bien que douloureuses, sont le signe que nos valeurs restent intactes. Il s’agit ici de rétablir une relation saine avec soi.» Les accepter, les laisser s’exprimer vous permettra de comprendre que les erreurs, ça arrive, ça fait partie de la vie. Et qu’il faut vous traiter avec compassion. Comme vous le ferez pour quelqu’un.e d’autre qui a fait une erreur. Si votre fils.fille a, par exemple, cassé le rétroviseur de votre voiture, vous n’allez pas lui pourrir la vie pendant des siècles. Après la colère et l’agacement, vous allez accueillir cette erreur (et la personne qui la faite) avec indulgence et amour ! Offrez-vous ces jolies émotions !
À la deux ! Vous avez déjà fait un pas vers l’acception de vous-même et de vos erreurs. Maintenant, il s’agit de nourrir la relation que vous avez avec vous-même, il vous faut reconstruire une image de soi positive. Comment faire ? En prenant des actions (selon les cas qui expliquent votre sentiment de culpabilité). Si vous avez fait du mal à quelqu’un.e d’autre, présentez vos excuses, réparez ce qui peut l'être. Expliquez vos intentions de mieux-faire, de travailler sur vous-même. Si c’est envers vous que vous vous sentez coupable, apprenez à mettre en place des changements pour que vous ne commettiez pas les mêmes erreurs (ou que vous ne vous retrouviez pas dans les mêmes schémas). Acceptez de vous engager pour guérir les blessures qui vous poussent à vous auto-saboter (en général, cela se fait avec l’aide d’un.e professionnel.le). Et n’oubliez pas que vos erreurs (celles que vous avez commises, celles que vous avez l’impression d’avoir commises) ne vous définissent en aucun cas. Intégrez-les à votre histoire, à votre parcours de vie : «Cela implique un travail de réflexion sur soi, une redéfinition de ses valeurs et une acceptation de son évolution.» Le pardon de soi, ce n’est pas un one-shot. C’est un processus continu : «Développer une approche bienveillante envers soi-même permet de renforcer sa résilience et d’adopter une vision plus équilibrée de ses imperfections.»
Publicité
Publicité
Publicité