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Sayad Houssein Madhoo, 47 ans, fauché mortellement en traversant l’autoroute

Son beau-frère Bassir : «Il a poussé son dernier soupir sous mes yeux»

20 avril 2025

Les mots manquent à Bassir et Zahira Mungul pour exprimer leur souffrance après le décès de leur proche.

Marié et papa de deux enfants âgés de 19 et 20 ans, Sayad Houssein Madhoo, autrefois domicilié à Le Hochet, Terre-Rouge, était récemment venu s’installer chez sa sœur Zahira Mungul, à Camp-la-Boue, toujours à Terre-Rouge, à cause de ses problèmes de couple. Cumulant des petits boulots pour gagner sa vie, son unique distraction durant son temps libre était de visionner des vidéos sur Tik-Tok sur le cellulaire de sa sœur. D’après cette dernière, «il pouvait passer des heures à les faire défiler ; c’était son passe-temps préféré. C’était aussi de cette manière qu’il se tenait informé de l’actualité locale. À chaque fois, il s’attardait sur des séquences d’accidents et s’étonnait du nombre de morts sur les routes. Nous n’aurions jamais imaginé qu’il perdrait, lui aussi, la vie dans ces circonstances».

C’est ce mardi 15 avril que l’homme de 47 ans a perdu la vie tragiquement. Après qu’il est rentré du travail, il a mangé un morceau avant de s’absenter à nouveau. «Nous pensons qu’il voulait se rendre à la tabagie du coin. Quelques secondes à peine après qu’il est sorti, j’ai entendu un bruit sourd, comme un violent impact. Je suis allé voir ce qui se passait et je l’ai trouvé étendu sur l’asphalte», raconte son beau-frère Bassir, dont la maison se trouve à seulement quelques mètres de l’autoroute. D’après nos renseignements, le quadragénaire a été renversé par une voiture au moment de traverser sur la Nationale.

«Il était encore conscient et agonisait. J’ai essayé de lui parler mais il n’était pas en mesure de me répondre. J’ai couru lui chercher de l’eau, je lui en ai fait boire un peu, mais au bout de quelques secondes il a cessé de réagir. Il a poussé son dernier soupir sous mes yeux», lâche notre interlocuteur, visiblement déboussolé en repensant à cette image qui le hante encore. Il poursuit : «Monn galoupe, mo pa ti pe kapav get li koumsa, monn al kriye so ser ek bann lezot fami pou zot vini deswit.»

Lorsque les forces de l’ordre et le SAMU sont arrivés, ils ont pris les dispositions nécessaires pour que le corps de la victime soit transféré à la morgue. Sa dépouille a ainsi été conduite à l’hôpital SAJ, à Flacq, faute de place dans les autres établissements, mais c’est à celui de Dr A. G. Jeetoo qu’a eu lieu son autopsie le lendemain. L’exercice a été pratiqué par le Dr Prem Chamane, médecin légiste de la police, et le décès de Sayad Houssein Madhoo a été attribué au choc de ses multiples blessures. Ses funérailles ont eu lieu le même jour, soit le mercredi 15 avril, aux alentours de 14 heures.

Écrasés par la douleur, les proches de la victime se remettent difficilement de son départ subit et inattendu. «Toultan nou abitie tann dir ena aksidan me se zis seki pass ladan ki kone ki resanti dan sa ler-la. C’est douloureux, particulièrement pour notre mère, qui a une santé fragile», confie Zahira Mungul, bouleversée. Ce qui l’afflige davantage, poursuit-elle : «Nou a trwa ser ek nou finn perdi nou sel frer. Lui et moi avons toujours été très proches ; pas seulement parce qu’il était venu s’installer chez moi. Même avant sa séparation, il venait régulièrement me rendre visite vu que nous ne vivions pas loin l’un de l’autre.» Son frère, précise-t-elle, était un homme «travailleur et débrouillard». Bassir, l’époux de Zahira, abonde dans ce sens : «Li ti enn dimounn serye dan seki li ti pe fer. Zame linn refiz enn travay ou rann servis kikenn.»

Après le drame, le conducteur de la voiture impliquée – un habitant de Triolet âgé de 30 ans – a été conduit au poste de police. Il a été soumis à un alcotest, qui s’est avéré négatif. Interrogé sur les circonstances de l’accident, il a expliqué qu’il circulait de Port-Louis en direction du Nord lorsque la victime a soudainement traversé l’autoroute. Il n’aurait pas été en mesure de l’éviter. Il a été autorisé à rentrer chez lui avant sa comparution devant le tribunal le lendemain sous une accusation provisoire d’homicide involontaire. L’enquête suit son cours.

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