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9 mars 2025 18:46
L’ex-entraîneur national de la Fédération mauricienne de muay-thaï n’a pas encore brûlé ses dernières cartouches. Il promet de faire d’autres révélations explosives bientôt pour démontrer – une fois de plus – qu’il a été piégé par la police dans le cadre de son arrestation pour trafic de drogue en 2023. La déposition explosive d’une ex-policière affectée à l’ancienne Special Striking Team (SST) est venue appuyer la thèse d’un coup monté. Cette dernière a mis en lumière le modus operandi de cette défunte unité soupçonnée à plusieurs reprises de faire du planting. Retour sur cette affaire qui fait encore le buzz depuis qu’une vidéo de l’arrestation controversée de l’habitant de La Caverne, filmée par cette ancienne Woman Police Constable (WPC), a été diffusée sur Téléplus. Les images ont ensuite fait le buzz sur les réseaux sociaux.
Qui ne connaît pas l’adage «le mensonge prend l’ascenseur quand la vérité prend l’escalier» ? Une vérité qui ne cesse de se confirmer et qui pourrait aussi se confirmer dans le cas de Vimen Sabapati. Dans une déposition explosive consignée au Central Crime Investigation Department (CCID) durant la semaine écoulée, une ex-policière avance que ses anciens collègues de la défunte Special Striking Team (SST) – unité de la police qui faisait la pluie et le beau temps jusqu’en novembre dernier – ont piégé l’ex-entraîneur national de la Fédération mauricienne de muay-thaï dans le cadre de son arrestation le 3 mai 2023. Vimen Sabapati se trouvait à Port-Louis lorsque la SST, dirigée par le surintendant de police (SP) Ashik Jagai, l’a appréhendé. Selon la police, un sac contenant 10 kilos d’une poudre blanchâtre soupçonnée d’être de l’héroïne d’une valeur marchande de Rs 150 millions avait été retrouvé dans sa Ford Raptor ce jour-là. Le principal concerné a toujours nié être le propriétaire de cette drogue et a toujours affirmé qu’il était victime d’un coup monté.
Dans sa déposition, l’ex-Woman Police Constable (WPC) Goomany est venue confirmer certains éléments troublants mis en lumière par Vimen Sabapati. Elle affirme que le sac du Vacoassien a été manipulé ce jour-là, ce qu’on voit d’ailleurs sur les images d’une vidéo qu’elle avait faite lors de cette arrestation controversée et qui ont été diffusées sur Téléplus durant la semaine écoulée. Ladite vidéo vient ainsi contredire la version de la SST consignée dans son Diary Book au moment des faits. L’ancienne policière a également fait état d’autres faits troublants aux limiers du CCID. L’un d’eux est le lieu où Vimen Sabapati a été confronté à la drogue saisie dans son sac de sport. L’IT Unit de la police a convoqué la jeune femme deux jours plus tard pour analyser son portable. Les limiers de cette unité ont également récupéré les images de la vidéo diffusée sur Téléplus pour les besoins de l’enquête.
L’ex-WPC était accompagnée de son avocat, Me Rouben Mooroongapillay, lors de cet exercice. Celui-ci confirme que la police a enclenché des procédures et que l’enquête se poursuit. L’homme de loi souligne également que les enquêteurs sont en présence de nouveaux éléments et que cette enquête sera longue, dit-il. Il exprime toutefois son étonnement après l’exercice du 7 mars. Les limiers du CCID lui ont fait comprendre que cette enquête sera probablement confiée à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). Raison évoquée : plusieurs officiers qui font partie de l’Enquiry Panel du CCID seront appelés à être des témoins potentiels car leurs noms sont cités dans cette enquête ainsi que dans d’autres affaires. La journée de vendredi a été intense en émotions pour cette ancienne policière. Me Mooroongapillay souligne que sa cliente était en larmes lorsqu’il l’a rencontrée ce vendredi 7 mars. Elle se trouvait devant le bureau du commissaire de police lorsqu’un ex-collègue de la SST lui aurait lancé de graves menaces. Son avocat confirme qu’il y a eu un «disturbing factor». Il a ainsi dû appuyer une précédente demande de sa cliente pour qu’elle puisse bénéficier, enfin, d’une protection policière.
«Zot travay malprop»
Vimen Sabapati salue, quant à lui, le courage de cette ancienne policière. «Polisier-la inn ed mwa parski li pa anvi vinn konplis de zot travay malprop. Mo panse li ti inportan pou li vinn delavan pou expoz la verite», martèle l’ex-entraîneur national de muay-thaï. On se souvient qu’en février 2024, il avait juré un nouvel affidavit en Cour suprême où il avait fait d’autres révélations troublantes suivant son arrestation pour trafic de drogue allégué. Une copie du document avait déjà été envoyée au Directeur des poursuites publiques. Dans cette nouvelle missive, Vimen Sabapati racontait, entre autres, qu’il se trouvait sur le parking d’un centre commercial à Trianon le 24 décembre 2023, en compagnie de son épouse, lorsqu’une policière en uniforme s’était approchée pour lui parler. «Mo ena foto kot ou trouv madam polisier-la pe koz ek mwa. Li ti an iniform. Mo ti deza konn li. Linn rakont mwa ki se limem ki ti filme loperasion mo arestasion dan Port-Louis. Linn dir mwa ki li tousel ti fer video sa zour-la», nous avait déclaré Vimen Sabapati à l’époque.
Il dit avoir écouté attentivement la policière ce jour-là. «Li ti dir mwa ki zot ti fer transfer li apre mo arestasion. Ti ena remor dan so lavwa. Li ti fini dir mwa ki video ki linn fer ek konteni lantre ki SST ti mete dan zot Diary Book sa zour-la pa koresponn. Li ti fini dir mwa ki sa video-la demontre klerman ki finn ena maldonn. Li ti dir ousi ki so bann ansien koleg inn manipil mo sak. Li ti montre mwa video-la. Li ti dir li anvi ed mwa me li ti per pou so sekirite», souligne Vimen Sabapati.
À l’époque, la jeune femme craignait d’être victime d’un planting. «Letan li ti pe koze, monn anrezistre li. Seki pli grav dan tousala se kan linn dir mwa so krint ki SST piez li ousi», se souvient l’ancien entraîneur national. Il avait consigné une déposition à l’IPCC et une autre au CCID où il racontait que son arrestation avait été filmée par une policière. Il avait aussi déjà mentionné qu’il avait été piégé. Ce que l’ex-policière est venue confirmer. Selon Vimen Sabapati toujours, la vidéo de cette dernière prouverait son innocence. «Dan video-la ou trouv bann-la pran mo sak ale ek revini. Mo invit lapolis vinn demanti tou seki monn dir ziska ler. Bizin pa bliye ki pann gagn mo ADN lor sa bann swa-dizan ladrog kinn sezi dan mo sak-la. Monn viktim planting. Bannla ti pe anvi gat repitasion Dr Navin Ramgoolam. Mo ena lezot revelasion ankor pou fer», confie Vimen Sabapati.
«Vimen Leaks 3»
Des révélations qui devraient venir bientôt. «Koumans prepar zot pou Vimen Leaks 3. Mo ena lezot sirpriz ankor pou vini biento. Mo pankor fini ek SP Jagai. Mo ena recordings ankor lor so bann zom. Atann ou pou trouve. Mo dir pa vinn insilte lintelizans morisien. Le plan de Dieu est toujours le meilleur», lâche-t-il. On se souvient que dans son premier affidavit, Vimen Sabapati avait été expliqué qu’il savait que la police allait le piéger. Il avait donc déjà pris ses précautions. Peu après, les fameux Vimen Leaks 1 avaient fait le buzz. Il s’agissait d’enregistrement audio de sa conversation avec l’ex-policière.
Les enregistrements, précise-t-il, sont la preuve que certains policiers ne font pas leur travail comme il le faut. À l’époque, il avait fait deux dépositions ainsi que des vidéos sur les réseaux sociaux pour exprimer sa crainte. L’ex-entraîneur national avait agi par mesure de sécurité lorsqu’il s'était, dit-il, senti en danger. Le CCID a déjà mené une enquête sur les bandes sonores et a conclu que tous les faits avancés sont avérés. L’authentification de la vidéo de l’ex-WPC Goomany reste une étape importante pour la suite de l’affaire.
L’ancien homme fort de la SST n’est pas resté insensible à tout cela. Le SP Jagai a également consigné une déposition au poste de police de St-Pierre le vendredi 7 mars. Il commence par retracer sa longue carrière dans la force policière avant d’évoquer la mise sur pied de la SST en 2022. Celui qui compte 35 ans de services est d’avis que certains suspects interpellés par son ancienne équipe dans le passé, dont l’avocat Akil Bissessur, font du «political drama» afin d’échapper à la justice.
Le responsable actuel du poste de police de St-Pierre affirme que la vidéo de l’ex-WPC Goomany a été manipulée. Dans sa missive consignée en anglais, l’ancien responsable de la SST confirme que la policière avait été transférée de son équipe après l’arrestation de Vimen Sabapati. Il allègue que la vidéo initiale aurait été «cut and paste». Il invite aussi les autorités à faire une enquête sur l’ancienne membre de son équipe pour «breach of secrets act». «Li lib pou fer seki li anvi. Nou dan enn pei kot ena demokrasi», lui répond Vimen Sabapati plus que jamais déterminé à prouver son innocence.
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