Viren, le fils de Mardaymootoo Rungen : «Mo papa ti pe roul trankil lor main kan enn 4x4 inn debous divan li»

Un autre motocycliste a succombé à ses blessures après avoir fait un accident de la route portant le nombre de victimes à six depuis le début de l’année contre sept à la même période en 2024. Le dernier motocycliste à perdre la vie est un ancien soudeur habitant Bel-Air. Ses proches se confient.

On ne guérit jamais de l’absence d’un être cher. On apprend juste à vivre avec elle comme avec un vent contraire. Ce qui a été perdu devient une part de soi, une ombre fidèle qui ne nous quitte plus. Rajamba Vythilingum peut en témoigner. Cette dame de 71 ans ne se souvient plus du nombre d’années passées aux côtés de Mardaymootoo Rungen (photo), plus connu comme Sivaramen, après les événements tragiques qui sont venus bouleverser son existence depuis quelques jours. Cet habitant de Bel-Air qui devait fêter ses 76 ans en février prochain a succombé à ses blessures suivant un tragique accident de la route le 4 janvier. 

Le septuagénaire a poussé son dernier soupir 10 jours plus tard, soit le 14 janvier, à l’unité des soins intensifs du SAJ Hospital. Le rapport d’autopsie indique que cet ancien soudeur a succombé à des «cranio cerebral injuries». Le tragique accident qui lui a coûte la vie avait eu lieu sur la route principale à Belvedere. Mardaymootoo Rungen était à moto quand un privan van conduit par  un jeune homme de 23 ans, habitant Grand Bas Fond Road, à Lallmatie, est entré en collision avec lui. L’alcootest du conducteur s’est révélé négatif. Il fait toutefois l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire depuis le décès de Mardaymootoo Rungen. La police poursuit son enquête pour situer les responsabilités dans cette affaire.

Après l’accident, le SAMU a transporté le septuagénaire au SAJ Hospital. Après qu’il a reçu les premiers soins, on l’a conduit à l’hôpital du Nord pour faire un scan avant de revenir à Flacq pour son admission à l’unité des soins intensifs. «Mo misie ti sorti fer lane kot so ser kan linn fer aksidan. Enn 4x4 inn tap ek li. Li ti admet lopital dan koma. Li ti ena boukou blesir. Li ti ena fraktir krann ek basin. Li ti osi ena wit kot kase. Dokter ti fini dir ki pa pou kapav fer nanye pou li. Ti ousi ena dizan kaye dan so latet», confie Rajamba, la voix cassée par la tristesse du deuil. 

Mardaymootoo Rungen laisse derrière lui trois fils et trois petits-enfants. Viren, son fils cadet, compte sur l’enquête policière pour connaître les circonstances de cet accident qui a coûté la vie à son père. «Dapre seki monn tande, mo papa ti pe roul trankil lor main kan enn 4x4 inn debouss divan li», avance cet homme de 36 ans. La victime jouissait d’une bonne santé, selon ses proches. «Nou ti panse li pou viv ziska 100 an. Li ti pran so lasante mari kont. Li pa ti bwar ni fime. Li ti fer so yoga. Zame mo ti pou panse perdi li koumsa», regrette Rajamba, les larmes aux yeux.

Fin atroce pour un piéton de 62 ansà Poste-de-Flacq

La vidéo de l’accident fait le buzz sur les réseaux sociaux. La scène montre un piéton se faisant renverser par une motocyclette alors qu’il traversait la route avant de se faire écraser par une voiture qui venait en sens inverse. Les faits se sont produits à Poste-de-Flacq ce 17 janvier. Selon les premiers éléments de l’enquête, la moto accidentée était pilotée par un homme de 37 ans, habitant la localité. Alors qu’un poissonnier de 45 ans était au volant de la voiture impliquée. Après l’accident, le piéton de 62 ans, un dénommé Parmanand Etwaree, aussi connu comme Oter, et le motocycliste ont été conduits au SAJ Hospital. Le décès du sexagénaire, qui serait un sans domicile fixe, a été constaté sur place. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé à un «shock due to multiple injury». Le jeune homme de 37 ans a, lui, été admis en salle. Son état n’inspire cependant aucune inquiétude. L’alcootest du conducteur s’est révélé négatif. La police l’a toutefois placé en détention. Il fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire. La police avance qu’une caméra de Safe City a filmé toute la scène. Selon la police toujours, la route était en parfait état à l’endroit où l’accident s’est produit. L’enquête policière se poursuit.

Le SP Ashok Matar, de la Traffic Branch : «Il faut plus de prudence quand on est âgé»

Avec l’augmentation de l’espérance de vie, les automobilistes restent actifs pendant plus longtemps de nos jours. Toutefois, avec l’âge, les capacités physiques et cognitives diminuent constamment. Les seniors ont moins de réflexes ; le temps de réaction est plus long. Il y a également une baisse au niveau de la vue et de la faculté auditive. La prise de médicaments peut également perturber la conduite. Le décès tragique de deux motocyclistes âgés à quelques jours d’intervalle interpelle. Un motocycliste devient plus vulnérable que ses deux-roues lorsqu’il est âgé, nous dit Ashok Matar de la Traffic Branch. Le surintendant de police (SP) précise que les motocyclistes seniors doivent prendre plus de précautions. «Il faut plus de prudence quand on est âgé», martèle le policier. Il précise que le nombre de victimes dans des accidents de moto est inquiétant chaque année. «Le risque est multiplié par 10 pour les usagers des deux-roues qui sont âgés», affirme le SP Matar. Le Code de la route mauricien ne fixe cependant pas d’âge maximal pour conduire sur nos routes.