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Par Sabine Azémia
26 juillet 2016 00:18
«Il faut jouir de la vie malgré tout.»Ce message, plein d’espoir et de positivité, est celui de Carina Gopaloodoo. C’est dans sa maison, située à Mahébourg, que nous rencontrons cette jeune femme de 31 ans qui souffre d’un lourd handicap depuis la naissance. En effet, Carina, qui ne pesait que 760 grammes à la naissance, a été diagnostiquée d’une paralysie cérébrale. Depuis, elle a subi de nombreuses interventions, a «rencontré plusieurs difficultés»,mais ne s’est jamais laissée abattre.
Courageuse, persévérante, celle qui se déplace en fauteuil roulant participe à toutes les activités qu’il lui sont possibles de faire. Carina a aussi des rêves et des projets plein la tête. Celle qui se passionne pour la musique aspire notamment à devenir Djette. D’ailleurs, elle a récemment rencontré la Djette Nessa qui était de passage dans l’île. «C’était une très belle rencontre. J’ai beaucoup appris de cette Djette qui m’a apporté une grande source d’inspiration», confie notre interlocutrice.
Carina a aussi d’autres cordes à son arc. En décembre dernier, cette sportive dans l’âme a remporté un concours de boccia(un sport de précision d’origine romaine, qui s’apparente à la pétanque) pour la région de l’océan Indien. Ce sport, conçu pour les athlètes utilisant un fauteuil roulant, souffrant d’une paralysie cérébrale ou vivant avec un autre type de déficience motrice, est pratiqué par les personnes valides et les handisportifs. «J’ai débuté avec le bocciaen 2014, après avoir fait la connaissance de Jean Claude (NdlR : qui s’occupe des jeunes au Wheel Chair Ability Centre, à Mahébourg). Depuis qu’il m’a encouragée à pratiquer ce sport, ma vie a changé», assure Carina, l’aînée d’une famille de trois enfants.
Concrètement, explique-t-elle, au boccia, «chaque concurrent a l’objectif de positionner ses six balles de cuir le plus près possible d’une balle blanche qui sert de cible afin de compter des points». Le concept lui plaît et la jeune femme décide de se lancer. Après plusieurs séances d’entraînement, Carina devient championne de Maurice lors d’une compétition organisée en 2014. Encouragée par ses proches, elle va représenter Maurice à Madagascar en décembre 2015, lors d’un tournoi de bocciapour l’océan Indien. «C’était vraiment une fierté pour moi de représenter mon pays à Madagascar. J’ai toujours rêvé de voyager en avion et j’espère que ce ne sera pas la dernière fois», lance celle qui s’intéresse aussi à l’informatique.
Face à l’ambition de Carina, Sarojini, sa mère, ne peut qu’être comblée : «Elle apporte de la joie à tout le monde. Depuis qu’elle pratique le boccia, sa vie a changé et je suis contente de voir qu’elle s’amuse. Pour moi, tout ce qui compte, c’est que ma fille soit heureuse.»Toujours à la recherche de nouvelles aventures, Carina compte participer à d’autres tournois et nourrit l’envie de faire le tour du monde grâce à ses deux passions : la musique et le boccia. Mais elle compte surtout partager son amour pour ce sport avec les plus jeunes, un sport qui pousse à foncer, sans jamais reculer.
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