Publicité

Gilbert Pounia : Romance pour l’unité des îles

10 février 2016

Gilbert Pounia : Romance pour l’unité des îles

Un mec cool,Gilbert Pounia. Sous son air calme, on sent qu’il a des idées, des paroles, de la musique plein la tête. Le gars et sa bande (sa fille Maya Kamaty, qui a animé une master class à l’Institut français de Maurice (IFM) en fin de semaine, son fils Wasiz, son frère Frédéric Riesser et les autres membres du groupe Ziskakan) devaient nous gratifier d’un concert, hier, à l’IFM, histoire de nous faire connaître leur nouveau disque.

 

Un double CD avec 18 titres liveintitulé Romans pou Rico, un nom quifait référence à ce jeune Réunionnais de 17 ans, mort fauché dans des conditions mystérieuses lors de manifestations politiques en 1978. Un cri pour dénoncer l’injustice mais aussi une sorte de best of du groupe et un hommage au poète réunionnais Rieul Debars.

 

C’est riche oui. En même temps, Gilbert Pounia est un homme de richesse. Ancien éducateur spécialisé (son ancien métier avant de se dédier entièrement à la musique), Pounia est un homme concerné. Par les hommes, les femmes, les peuples des îles : «Je suis d’accord que des musiques comme le segaet le maloyasoient au patrimoine de l’UNESCO, mais quelle est notre place dans les livres d’Histoire ? On a tous besoin de se connaître, surtout entre îles. C’est dangereux sinon», dit-il.

 

L’art, un autre sujet qui le fait réfléchir. Il s’intéresse notamment à la condition des artistes d’ici qui est plus que jamais d’actualité. «Je pense qu’il ne faut pas se laisser manger par le système, et là il faut réfléchir. On croit que souvent, ce sont les gens, les politiques, qui vont ouvrir les portes. Les richesses sont là, et à l’île Maurice, il y a des choses très fortes déjà. Il faut pousser tout ça», soutient l’homme qui nous a offert 32 desanm en 2012, qui a bien connu Dev Virahsawmy et qui a aussi comme pote et partenaire artistique, Michel Ducasse.   

 

Justement, de par ses nombreux voyages (en France mais aussi et surtout en Inde), Gilbert Pounia voit mieux les mutations des scènes live. «Je trouve que le public cherche beaucoup la proximité en ce moment. Du coup, on trouve beaucoup d’artistes dans des bars, des cabarets, et ça commence à remplacer les grandes salles. Dans un deuxième temps, les gens aiment aller dans ces endroits parce que la programmation est plus riche et accessible», confie l’artiste.  

 

C’est un peu dans cette logique qu’il est en train de mettre en place le Zinzin, lieu musical et cozy, face à la mer, du côté de Grand Bois, quartier se trouvant près de St Pierre, à l’île de La Réunion. Cet endroit qui ouvrira ses portes en mars accueillera non seulement Ziskakan mais aussi d’autres groupes. Il y aura même des chambres qui pourraient devenir des résidences musicales.

 

La romance musicale se poursuit donc de plus belle pour Pounia et sa tribu.

Publicité