Il est l’un des lauréats du Défi innovation jeunesse 2024. D’ailleurs, son nom et sa photo figurent en bonne position sur la page du 2024 Youth Innovation Challenge qui s’est tenu cette année en Taïwan... Et pour Krishna Pentayah, le principal concerné, c’est une fierté et un honneur de faire rayonner les couleurs de Maurice sur une telle plateforme internationale.
En effet, l’Ocean Conservation Administration (OCA) et l’Association nord-américaine pour l’éducation à l’environnement (NAAEE) ont dévoilé et félicité les gagnants et les finalistes du Youth Innovation Challenge (YIC) 2024 dont le but est de faire progresser la conservation marine. Selon l’organisation, «trois jeunes innovateurs du Mexique, d’Indonésie et de l’île Maurice sont les gagnants de cette année, chacun recevant un prix de 1 000 USD».
Le défi de cette année était axé sur les thèmes de la biodiversité et de la conservation marines, des débris marins et des partenariats public-privé. «L’élargissement des thèmes avait pour but d’encourager les participants non seulement à se concentrer sur les environnements marins et la biodiversité, mais aussi à envisager des idées novatrices pour soutenir la collaboration entre les secteurs public et privé dans la préservation des écosystèmes marins. Cette année, nous avons reçu 152 propositions provenant de 42 pays», souligne l’organisme.
Parmi ceux qui se sont distingués se trouve donc notre compatriote Krishna Pentayah, fondateur et président de l’organisation Sov Lanatir, ingénieur mécanique et chercheur à l’Université de Maurice. «Le projet de reboisement des mangroves de Team Sov Lanatir à l’île Maurice vise à restaurer les forêts de mangroves endommagées par la marée noire du MV Wakashio en 2020. Ce projet s’attaque à la perte de biodiversité et promeut la gestion de l’environnement à travers l’engagement et l’éducation de la communauté», souligne l’organisation en parlant du travail de Krishna Pentayah et de son équipe.
Pour le lauréat, c’est vraiment un accomplissement d’avoir pu briller dans un tel forum. «C’est une compétition internationale et beaucoup de personnes ne connaissent pas notre île ; j’ai d’ailleurs rencontré de nombreuses personnes qui ne savent pas où se trouve notre pays. Donc, participer à cette compétition, c’était surtout pour représenter le pays et notre nomination était déjà une grande fierté pour le pays et pour les jeunes. Cette nomination est aussi une première pour Maurice et c’est historique. Il y a plusieurs pays comme les États-Unis, l’Angleterre, le Mexique ou encore l’Australie, entre autres, qui ont participé et pour nous, c’est extraordinaire d’avoir été partie prenante d’une telle initiative», nous confie Krishna Pentayah, qui, à ce mercredi, se trouvait toujours en Taïwan.
Le sacre de Maurice signifie beaucoup pour lui : «En tant que Mauricien, je suis profondément concerné par les enjeux liés à notre écosystème parce que nos côtes ont une valeur inestimable à la fois économique et environnementale pour le pays parce qu’elles nous protègent contre la montée des eaux. Et ce concours était une plateforme idéale pour présenter notre projet sur la restauration des mangroves après la marée noire qui avait été provoquée par l’échouement du Wakashio en 2020. C’était une façon d’être visible à l’international mais aussi de créer des contacts avec des partenaires qui pourront, dans le futur, collaborer avec Maurice ou encore avec Sov Lanatir. C’est une compétition qui invite les jeunes du monde entier à proposer des solutions innovantes pour protéger les ressources marines et aussi pour promouvoir l’éducation environmentale.»
Mobilisation
L’expérience, raconte le jeune homme, a été enrichissante : «Cette année, le concours portait sur des problèmes comme la perte de biodiversité, le débris marin et le manque de sensibilisation. En sus d’un prix de 1 000 USD, les gagnants reçoivent une reconnaissance internationale... Ma présentation était donc autour de notre projet de restauration des mangroves à Maurice, une réponse directe causée par le naufrage du Wakashio et la marée noire que ça a provoqué. Sov Lanatir s’était vraiment mobilisée pour aider à nettoyer nos côtes et on avait utilisé les ressources naturelles comme la bagasse. Concernant la restauration et la régénération des mangroves, on s’est vraiment battus pour avoir les permis, les ressources et les personnes. On a mis en place une approche intégrée qui combine l’établissement des pépinières des mangroves, la plantation des jeunes mangroves mais aussi la recherche, et en combinant les recherches scientifiques et l’engagement communautaire. Nous avons travaillé avec des pêcheurs, par exemple. Le projet a aussi un volet éducationnel car quelque 2 000 étudiants ont été impliqués.»
En dehors de la compétition, Krishna s’est aussi nourri de tous les échanges qu’il a eus : «Nous espérons créer un modèle pour la restauration des écosystèmes dans le monde entier. D’ailleurs, Taïwan a aussi des mangroves et ils nous ont approchés pour partager nos connaissances et notre méthodologie avec eux.» Cette reconnaissance signifie beaucoup pour lui. «C’est une immense fierté pour la jeunesse de Maurice. Car il y a beaucoup de jeunes qui se sont engagés profondément dans ce projet. Plus de 5 000 d’entre eux y ont contribué à Maurice comme ailleurs», poursuit Krishna qui est tombé sous le charme de Taïwan : «C’est un pays fascinant avec beaucoup de cultures. Ils vivent avec la culture et l’art, et c’est quelque chose que je souhaite emmener à Maurice», précise le jeune homme qui a la tête et le cœur remplis de cette belle aventure environmentale en terre taïwanaise....