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10 décembre 2015 15:51
Il débarque pile à l’heure du rendez-vous. Poignée de main franche, la tchatche facile, zen. «Il fait chaud à Maurice»,lâche-t-il d’emblée. Roschdy Zem, actuellement dans l’île dans le cadre d’un tournoi de golf, nous reçoit dans le cadre enchanteur de l’hôtel Anahitaà Beau-Champ. Il engage d’abord une petite conversation avec Azhar Ramjhan et Zeibina Khoyrutty, deux abonnés de Canal+qui, suite à un concours (sur Facebook), ont remporté une rencontre avec l’acteur et réalisateur français, connu pour son interprétation dans Indigènes, entre autres, et la réalisation du film Omar m’a tuer. Ensuite, il se prête très vite au jeu des questions-réponses.
«Je suis déjà venu à Maurice au moins sept ou huit fois, notamment en famille»,dit-il à la suite de la première question. «C’est un endroit très agréable. J’ai fait plusieurs pays du monde, mais je dois dire que l’accueil des Mauriciens est exceptionnel. Puis, il y a le climat, la nature ou encore la mer, qui contribuent à faire qu’on se sent bien ici», poursuit-il.Et qu’en est-il du tournoi de golf ? «Bien !»lâche-il : «Quand on fait ce métier, on a besoin d’avoir des à-côtés. Et le golf, pour moi, permet cela.»
S’il a découvert le théâtre à l’âge de 20 ans, l’acteur, aujourd’hui âgé de 50 ans, a beaucoup roulé sa bosse. Une petite question s’impose ! Y a-t-il un secret pour durer dans le milieu du cinéma ? «Je ne sais pas s’il s’agit d’un secret, mais pour moi, la disponibilité, la rigueur et la politesse sont des qualités que doit avoir quelqu’un qui a choisi de faire ce métier. Le respect est aussi important, car cela aide au bon déroulement d’un tournage par exemple. Et c’est ce qui peut aider un réalisateur à refaire appel à quelqu’un avec qui il a déjà travaillé et avec lequel tout s’est bien passé.»
Acteur au cinéma, à la télévision ou encore au théâtre, mais aussi réalisateur : qu’est-ce qu’il lui reste à faire ? À cette question, la réponse fuse tout de suite : «Concevoir une série télé.»Car, pour lui, c’est ce qui est de plus en plus populaire : «C’est devenu aujourd’hui un maillon essentiel dans le travail. C’est une façon de raconter une histoire sur le long terme. Contrairement à un film, une série permet à un personnage d’évoluer.»Sait-il déjà de quoi pourrait parler sa série : «J’ai quelques idées, mais je travaille toujours sur le projet.»
Parlant de la situation du cinéma français, Roschdy Zem estime qu’il connaît le même souci que le cinéma américain :«Il y a un manque d’originalité. Il faut se renouveler.»Tantôt taquin, tantôt sérieux entre deux échanges avec ses fans qui ne le quittent pas du regard, l’acteur, qui a reçu le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes pour Indigènesen 2006, avoue, lui, être fan de ses parents : «Je préfère le mot admirateur que fan et je les admire comme j’admire ceux qui se donnent du mal pour y arriver. Depuis que je suis passé derrière la caméra, j’ai un regard plus tolérant. C’est pareil pour un film. Derrière chaque œuvre, il y a une volonté de séduire. Le succès n’est pas souvent au rendez-vous, il faut savoir l’accepter.»
Parlant de ses projets pour 2016, il parle de la sortie de son quatrième long-métrage, adapté de l’histoire du clown Chocolat : «C’est prévu pour le 3 février prochain. Le film raconte la vie d’un esclave cubain qui s’est retrouvé à Paris.»D’un sujet à l’autre, on invite l’acteur à nous parler de ce qu’il faisait le 13 novembre : «J’étais au Stade de France avec mon fils. On a entendu les explosions, mais on croyait que c’était des gros pétards. C’est après que j’ai eu très peur. On a appris par la suite ce qu’il se passait par SMS. C’est en rentrant que je me suis rendu compte du drame qui s’était joué. J’étais à moto et, en roulant, j’ai ressenti une vraie inquiétude. Il y avait comme une sorte de chaos à Paris. C’était une ambiance malsaine.»
Est-ce que le mois de décembre sera festif dans la capitale des lumières ? «Oui, il le sera. La vie continue. C’est inquiétant ce qui s’est passé. Après l’épisode Charlie Hebdo, on ne pensait pas que cela pouvait arriver encore. Mais maintenant, il faut qu’on se le dise : il faudra faire avec le terrorisme, mais on ne va pas se laisser faire», répond Roschdy Zem. Quand il n’est pas en mode acteur, il est, dit-il, un père de famille comme les autres : «Quand je franchis le seuil de chez moi, l’acteur n’existe plus. C’est n’est qu’un costume que je porte. Quand je suis avec ma famille, je ne le porte pas.»
En ce moment, c’est en mode vacancier qu’il est : baskets, short, T-shirt et vélo… en attendant de rentrer à Paris pour ensuite mettre le cap sur le Maroc pour les fêtes.
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