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2 février 2015 06:20
Chez lui, c’est comme un réflexe. Une fois sa guitare à la main, il ne peut s’empêcher de sortir quelques notes d’un morceau de son chanteur préféré. En ce mercredi après-midi, sous sa véranda à Baie-du-Tombeau, Michaël Cassimally, 67 ans – il est marié à Georgette et est papa de deux filles –, entonne tout de suite la mélodie de Quand je t’aime. En hommage à celui qui, depuis toujours, est son idole et qui a, cette semaine, tiré sa révérence (voir hors-texte).
Pas besoin de se faire prier ou d’insister. On croirait presque entendre Demis Roussos lui-même. Les gestes, les mimiques, les paroles ou encore les intonations de cet auteur qui a plusieurs tubes à son actif (My Friend The Wind, Forever and Ever, My Reason et Rain and Tears, entre autres) sont comme ancrés en lui. Les mots dansent, l’émotion s’installe et les souvenirs jaillissent. Comme ce soir de 1973 où, en vacances à Paris, Michaël Cassimally a vu Demis Roussos à l’œuvre à l’Olympia.
Il s’en souvient très bien. Car il a été tout de suite captivé par cet être impressionnant, emporté par cette voix, cet accent particulier et subjugué par tant de talent. Le musicien, qui a touché à sa première guitare à l’âge de 10 ans, renferme chez lui les trésors de sa carrière de musicien autodidacte, de son parcours au sein de l’orchestre de la police sous la houlette de Paul Domingue, sans oublier ses nombreux tours de chant et autres concerts qui, au fil des années et aujourd’hui encore, lui permettent de cultiver sa passion pour la musique. «Ça a toujours été en moi. J’ai baigné dans cet univers et c’est ce qui m’aide à avancer», nous dit le musicien dans son petit studio qu’il a aménagé chez lui. Tout, dans sa caverne d’Ali Baba, le ramène à une époque de sa vie. Ici, un CD – enregistré avec un titre de Demis Roussos forcément –, là un frigo qui, pour l’occasion, s’est transformé en placard rempli de maquettes qu’il a lui-même montées et enregistrées. Un peu plus loin, une guitare, puis une deuxième, mais aussi un clavier, entre autres «outils» qui, aujourd’hui encore, lui permettent de s’évader… en musique.
Tout d’un coup, une mélodie trouble le silence de son jardin. Fier de son enregistrement de Lovely Lady of Arcadia, Michaël ne peut s’empêcher de saluer celui qui s’en est allé, mais qui a, au fil de plusieurs de ses chansons, marqué plus d’un : «Ces chansons parlent à tout le monde et si elles sont devenues des succès, ce n’est pas pour rien.» D’ailleurs, il parle tantôt de lui comme un «cousin», tantôt comme un «frère».
Plus qu’un simple amateur des textes de Demis Roussos, plus qu’un simple fan, Michaël Cassimally – Michaëllo pour les intimes – a bâti sa réputation en reprenant plusieurs titres du célèbre Grec. Mais pas que. Le frère de Claudio Cassimally (il est issu d’une fratrie de dix enfants dont cinq sont décédés) est aussi un musicien hors pair, connu et reconnu dans le milieu. Fort de sa longue carrière au sein de la fanfare de la police, il a vécu, dit-il, de «très belles choses» : «J’ai surtout appris à écouter jouer les autres. Mais aussi à être discipliné.»
Goodbye my love
Dans le désordre – car la mémoire lui joue des tours –, Michaël se rappelle d’un concert à Rodrigues où sa prestation sur des reprises de Demis Roussos avait été acclamée. Et il y a aussi, raconte-t-il, un bal mauricien en France ou encore un concert au Plaza, lorsque son talent et ses prestations avaient été plébiscités.
Même s’il connaît sur le bout des doigts les tubes de Demis Roussos, il a une histoire particulière avec la chanson Goodbye My Love, Goodbye, la chanson préférée d’Eddy, un de ses frères décédés : «Il m’avait demandé d’apprendre la chanson pour lui…»
Son cheminement a toujours eu un lien avec la musique, notamment avec la formation musicale 4+1, qu’il avait fondée avec son frère Claudio, sa participation au concours de chant Star Show avec le titre Lies, la création de son orchestre, Mike & The Wings, avec lequel il a accompagné les participants du concours Ten Best sur la MBC.
Aujourd’hui, celui qui a fait de nombreuses scènes lors de différents événements, mais qui a aussi assuré l’animation dans plusieurs hôtels de l’île, a également aidé à ce que plusieurs autres musiciens trouvent leur voie. Mais il ne compte pas s’arrêter aussitôt. «Tant que je pourrai faire de la musique, je le ferai», confie celui qui a plus d’un tour dans son sac.
Et dans son répertoire : des tubes d’hier et d’aujourd’hui, pour... faire danser les mots.
Son «Quand je t’aime» sur YouTube
Si vous voulez avoir un aperçu des prestations de Michaël Cassimally, vous pouvez entrer le lien suivant : http://youtu.be/oiDG-cry0B4. Vous (re)découvrirez son interprétation de Que je t’aime.
Un faiseur de tubes tire sa révérence
Le chanteur grec Demis Roussos est mort à l’âge de 68 ans. Celui qui était connu à la fois pour ses succès, sa silhouette imposante et ses tenues bariolées, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche dernier, dans un hôpital d’Athènes.
Né de parents grecs à Alexandrie, en Égypte, Demis Roussos, de son vrai nom Artémios Ventouris Rousos, a fait partie de groupes comme We Five et The Idols dans les années 60, avant de devenir bassiste et chanteur du groupe Aphrodite’s Child. Il a commencé sa carrière solo en 1971 et a vendu des dizaines de millions de disques. Avec les tubes We Shall Dance ou encore My Only Fascination, il a multiplié les succès jusqu’aux années 80. Atteint d’un cancer, il s’est éteint en laissant derrière lui des chansons qui ont bercé et fait danser beaucoup de ses fans.
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