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190 licenciements à Courts : Incompréhension et espoir…

Ceux qui ont perdu leur emploi se sont enregistrés pour le workfare programme, le vendredi 11 septembre.

Parmi les employés licenciés, deux femmes qui viennent d’accoucher. Elles ne retrouveront pas le chemin du travail chez Courts et ne toucheront pas le salaire normalement acquis pendant le congé de maternité.

Un nouveau-né hurle. Il cherche sa maman. Pour le calmer, elle le prend dans ses bras et laisse
ses pensées dériver vers l’impensable. Se retrouver au chômage du jour au lendemain, elle ne s’y attendait pas. Nisha (prénom modifié à sa demande) a reçu sa lettre en fin de semaine. Elle fait partie des 190 employés licenciés de Courts. En ce samedi 12 septembre, alors que
les activités de Courts-Mammouth, propriété d’un consortium mené par David Isaacs, sont officiellement lancées, elle est complètement perdue. Se répéter qu’elle est désormais une jeune maman au chômage est la seule façon pour elle d’arriver à comprendre sa tragédie. 

 

Surtout que, pour l’instant, il est difficilement imaginable qu’elle retrouve du travail dans l’immédiat : «J’ai besoin de m’occuper de mon enfant.» Dans ces jours sombres, l’éveil de son petit bout de chou au monde lui permet de tenir le coup. Elle vient de donner naissance à son deuxième enfant, il y a quelques semaines. Elle était donc en congé de maternité. Et il lui restait encore quelques semaines avant de reprendre le chemin du travail. Néanmoins, elle a appris qu’elle ne bénéficiera pas de salaire pour le reste de son leave.

 

Pourquoi ? Parce qu’elle a été renvoyée. Comme elle, une autre jeune maman se retrouve dans la même situation. Une injustice, selon Jane Ragoo de la Confédération des travailleurs du secteur privé : «Dans ce cas spécifique, il n’y a rien de prévu par la loi. Mais les autorités pourraient faire un geste pour ces femmes.» La syndicaliste estime qu’il s’agit de cas exceptionnels qui méritent des mesures exceptionnelles : «La perte de son emploi est déjà un traumatisme. Mais si, en plus, on perd son congé payé, c’est encore plus dur. C’est le cas de ces femmes. En plus, elles ne peuvent aller chercher du travail tout de suite.»

 

Pour l’instant, au-delà de la colère et de l’incompréhension, il reste de l’espoir, semble penser Nisha. L’espoir de retrouver son travail, l’espoir que les autorités prennent la décision de lui venir en aide. Alors, il ne faut pas faire des vagues. Il ne faut pas parler de son histoire, estime Nisha. «Je ne veux pas de problème», confie-t-elle. En plus de ses mois de salaire payés – alors qu’elle est en congé de maternité –, elle souhaite reprendre son emploi au plus vite. Elle estime faire partie des «anomalies» retrouvées sur cette liste : «Je suis une employée de Courts depuis 2011. Après, j’ai eu une promotion et j’ai été transférée à un autre département. On a décidé de me licencier parce que je suis la dernière arrivée dans ce département-là.»

 

Selon elle, il est nécessaire que son «cas» soit réétudié : «Je croyais que j’étais à l’abri. J’ai eu un choc quand j’ai appris la nouvelle. Je ne devais pas faire partie de ceux qui étaient licenciés.» Comme elle, certains employés estiment qu’ils n’auraient pas dû être sur cette liste. Que le principe du first in, first out n’a pas été respecté. Et Jane Ragoo en est bien consciente : «Nous avons demandé aux autorités de revoir cette liste. Notre requête a été acceptée.» En attendant, ces licenciés se sont enregistrés pour le workfare programme le vendredi 11 septembre. Ce programme, dans le cadre de l’Employment Rights Act de 2008, offre aux personnes licenciées trois options : rechercher un emploi dans le même domaine, suivre une formation ou créer une entreprise.

 

Pendant une période maximale d’un an, la personne qui a perdu
son emploi touche un Transition Unemployment Benefit. Le montant de cette aide est calculé à partir du salaire de base (trois premiers mois : 90 % du salaire de base – du quatrième au sixième mois : 60 % du salaire de base – du septième au douzième mois : 30 % du salaire de base). Le temps de voir venir ? Pas forcément, estime Jane Ragoo. Parce qu’il ne s’agit pas d’un salaire complet et, qu’au fil des mois, la somme n’est pas la même. Aujourd’hui, le but de ces personnes licenciées est de trouver un autre emploi et d’avoir de nouveau confiance en la vie.

 


 

Jane Ragoo : «Roshi Badhain fait la sourde oreille»

 

 

La représentante de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) fait le point sur la situation…

 

Quel est l’état d’esprit des employés licenciés ?

 

Il y a beaucoup de tristesse. Mais aussi de la colère dirigée vers David Isaacs et le gouvernement. La plupart de ceux qui ont été licenciés sont des jeunes. Ils se disent que David Isaacs aurait pu comprendre et conserver leur emploi. Ils se demandent aussi ce qu’ils vont faire maintenant.

 

Qu’attendez-vous désormais des autorités ?

 

Trois choses bien précises. Premièrement, que les anomalies de la liste des licenciés soient vérifiées : une demande qui a été acceptée. Deuxièmement, que les deux femmes qui sont en maternity leave touchent leur salaire de trois mois. Troisièmement, que la compensation soit revue. Ces personnes qui ont été licenciées n’ont pas beaucoup d’années de service. 15 jours de paye par année, ça ne suffit pas. Nous demandons un mois de paye par année de service. Ces licenciés n’ont rien fait de mal. Ils n’ont pas fauté. Se pa zot kinn kokin ! Heureusement que, pendant un an, grâce au workfare programme, ils pourront avoir une source de revenus en attendant de trouver un travail. Nous avons demandé au gouvernement un plan social pour ces personnes. C’est un réel drame ! Mais bon, pour l’instant, Roshi Badhain fait la sourde oreille.

 

La liste des 190 employés comporte des anomalies. Comment est-ce possible ?

 

Il avait été décidé que nous aurions accès à la liste finale des licenciés avant que les lettres de licenciement soient envoyées. Mais cela n’a pas été le cas. Cette situation aurait donc pu être évitée. Le principe de first in, first out n’a pas été respecté dans tous les cas. Pour l’instant, nous avons eu la garantie que les contestations seraient étudiées.

 

Pourquoi la CTSP souhaite-t-elle que la compensation soit payée en même temps que les congés non pris et le boni prorata ?

 

Pour qu’il n’y ait pas de confusion. Il y a la crainte que, si une première partie de l’argent est décaissée, les licenciés devront signer une quittance qui pourrait signifier qu’il n’y a aucune autre réclamation à faire. C’est mieux que la compensation soit payée comme un package. Les personnes qui ont été licenciées sont d’accord.