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18 février 2019 12:51
Des visages et de bien tristes événements. Ils étaient là pendant les émeutes de février 1999 et 20 ans plus tard, ils parlent encore. Avec aussi tout ce qu’il faut d’images d’archives, de coupures de journaux, pour nous immerger dans ces temps sombres, avec au final un constat encore très pessimiste 20 ans après.
Nous parlons de Février Noir, vingt ans après, documentaire récemment réalisé par Selven Naidu, librement inspiré du livre Février Noir de Thierry Château, sorti en 2000. Et le 21 février, 5-Plus dimanche organise une projection privée de ce documentaire. Lors de cette soirée, sera aussi lancé le livre de Château dans une nouvelle édition, en présence de l’auteur. Livre qui sera disponible par la suite dans les libraries de l'île. Et si vous ne faites pas partie des chanceux qui seront présents à l’événement, sachez que vous pourrez vous rattraper sur le petit écran car des diffusions sont prévues sur TV5 Monde et sur des chaînes sud-africaines. «En plus de la télévision, je travaille pour qu’il soit éventuellement sélectionné dans des festivals», nous dit le cinéaste. Car pour lui, Février Noir, c’est «l’histoire d’un peuple, on parle de problèmes de gens pauvres face à un système, c’est comme David contre Goliath, quelque chose qui est pour moi très dramatique».
Et s’il ne nie pas que le livre de Thierry Château a été effectivement une énorme source d’inspiration pour son documentaire, il a voulu aller plus loin. «Je connaisais bien Kaya, pour avoir réalisé ses clips et avoir été en tournée avec lui pendant de nombreuses années où je jouais aussi avec lui. Si le livre parle plus des événements qui ont suivi la mort de Kaya, j’ai voulu mettre l’accent sur l’homme.» Toute une histoire donc et toute une page de notre Histoire, aussi triste soit-elle, qui doivent être racontées.
Que fera-t-elle le 21 février ? Cela fera donc 20 ans que Véronique Topize, la veuve de Kaya, vit un deuil qu’on imagine insupportable. Et si aujourd’hui, elle a lentement refait sa vie, si elle a aussi reçu une compensation de Rs 4,5 millions de l’État, elle n’en démord pas et réclame toujours la vérité. Toutefois, Véronique Topize estime qu’il faut aussi évoquer l’artiste, la personne qu’était Kaya pour les 20 ans de sa mort. «Bien sûr, c’est un jour très fort pour moi, d’autant que cette année, cela fera 20 ans. En ce jour, j’ai été invitée par une radio pour parler de plusieurs facettes de Kaya pendant tout un après-midi. Je trouve que c’est une bonne façon de commémorer sa mémoire. Et puis, il y a les manifestations artistiques, qui sont bien aussi, mais je voudrais surtout une commission d’enquête pour faire la lumière une fois pour toutes sur sa mort», nous dit Véronique Topize, mère des deux enfants de Kaya, Azaria et Lumia.
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