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27 juillet 2014 16:14
La moindre goutte de pluie transforme leur vie en véritable calvaire. Car, en l’absence d’une route goudronnée, ces habitants de la rue Sir Robert Scott, à Cité La Cure, doivent souvent rester cloîtrés chez eux ou, quand ils n’ont pas le choix, emprunter un sentier boueux d’une centaine de mètres, avant d’arriver sur la route asphaltée. Las de cette situation, certains habitants crient haut et fort leur révolte.
Tout va bien quand il fait beau. Mais c’est une tout autre histoire lorsqu’il pleut. Nathalie, mère de deux enfants âgés de 9 et 4 ans, en sait quelque chose. Elle fait partie de ceux qui se battent pour que la route menant à leur lotissement, sur les hauteurs de la rue Sir Robert Scott, soit goudronnée. Un combat qui dure depuis plus de dix ans.
«Mon mari et moi avons construit sur un terrain de l’État il y a 14 ans. Et cela fait 14 années depuis que nous attendons que la route qui mène chez nous soit asphaltée. Année après année, on nous fait croire que le nécessaire sera fait. En vain. Le chemin qui existe actuellement s’est formé sous les pas des habitants et leurs initiatives artisanales», déplore Nathalie. Quand il se met à pleuvoir, ses enfants, dit-elle, n’ont d’autre choix que d’enfiler des sacs en plastique sur leurs chaussures afin de les préserver de la boue.
«C’est inconcevable qu’en 2014, des enfants doivent faire cela. Autrement, ils font l’objet de commentaires désobligeants dans le van scolaire et à l’école. Parfois, ils préfèrent ne pas aller à l’école lorsqu’il pleut, juste pour ne pas essuyer des moqueries», soutient Nathalie. Ce n’est pas tout. Les chutes sont aussi courantes par temps pluvieux. «J’ai fait une chute lorsque j’étais enceinte de huit mois. Heureusement, je n’ai rien eu.»
En tout cas, il y a urgence concernant cette route. Ce n’est pas Rosemay Larose, 63 ans, qui dira le contraire. Elle qui doit parfois annuler ses rendez-vous chez le médecin lorsque le chemin n’est pas praticable. «Même les taxis refusent de venir jusqu’ici lorsqu’il pleut. Ils ne veulent pas salir leur véhicule, encore moins prendre le risque que celui-ci s’enfonce dans la boue. C’est terrible», confie-t-elle, complètement désolée.
Même son de cloche du côté de Joseph et Elvina Hypolite, qui vivent là depuis sept ans. «Nous sommes dégoûtés. On ne peut plus tolérer cela. Quand il pleut, on doit porter des savates, marcher jusqu’à la route asphaltée et une fois sur place, se rincer les pieds en se servant des bouteilles d’eau qu’on apporte avec nous. Dans quel monde on vit ? C’est incroyable et cela dure depuis plus de dix ans», se révolte Joseph Hypolite.
Suite aux plaintes des habitants de cette localité, quelques officiers de la National Empowerment Foundation ont fait une visite des lieux le jeudi 24 juillet, pour prendre connaissance de la situation. Des recommandations seront envoyées à la municipalité de Port-Louis et au ministère des Infrastructures publiques dans les jours à venir. En attendant, ces habitants de Cité La Cure devront continuer à emprunter leur «sime kas kase».
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