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Affaire Sherry Singh : une semaine mouvementée

12 juillet 2022

• Le Speaker remet ça

 

Lors de la séance parlementaire du mardi 5 juillet, la PNQ du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, était axée sur les allégations de Sherry Singh. Une fois la question posée au Premier ministre, Sooroojdev Phokeer, brandissant les standing orders, a interdit toute question supplémentaire. Les protestations de l’opposition n’y ont rien fait. Au contraire, le Speaker s’est laissé aller à une session d’expulsion des membres de l’opposition avant de suspendre la séance. Il a plus tard donné des explications évoquant une erreur de frappe dans le standing order. Il faisait, dit-il, référence à la disposition 25.4 et non 25.5.

 

• L’opposition unie

 

Après la série d’expulsions, les membres de l’opposition ont tenu une conférence de presse pour dénoncer les agissements du Speaker, lors de laquelle ils ont tous tenu des pancartes mentionnant la «haute trahison» de Pravind Jugnauth et réclamant la démission de ce dernier. Le PTr, le MMM et le PMSD disent travailler ensemble dans l’éventualité de lancer des actions légales contre le Speaker. Une Private Prosecution contre le Premier ministre est aussi envisagée. Une manifestation serait même prévue dans les jours à venir.

 

• Des preuves réelles ?

 

Bruneau Laurette avait affirmé que Sherry Singh viendrait de l’avant le vendredi 8 juillet avec des informations pour appuyer ses accusations. Pour le moment, il n’en est rien. Bruneau Laurette, lui, a encore une fois promis des révélations fracassantes dans cette affaire. Au courant de la semaine, un proche de Sherry Singh a aussi affirmé que les preuves sont bien réelles et que celles-ci seront révélées au public en temps voulu.

 

• La démission de Sherry Singh finalement acceptée

 

Il y avait un flou autour de la lettre de démission de l’ancien CEO de Mauritius Telecom. Si sa lettre de démission n’avait toujours pas été acceptée jusqu’à récemment, les membres du Conseil d’administration de MT se sont finalement prononcés. En effet, ces derniers se sont réunis le vendredi 8 juillet pour entériner la lettre de démission de Sherry Singh. C’est dorénavant le Deputy CEO, Michel Degland, qui assurera l’intérim jusqu’à nouvel ordre.

 

• Une plainte déposée

 

Raj Ragoonauth, ancien président du syndicat des employés de Mauritius Telecom, a consigné une déposition au Central CID contre Sherry Singh le vendredi 8 juillet. Il affirme que ce dernier doit venir de l’avant avec des preuves concrètes pour prouver ses accusations contre le PM. Il réclame aussi qu’une enquête soit ouverte sur la vente de câbles en cuivre.

 

Amy Kamanah-Murday

 


 

L'ex-CEO de MT sera dans le studio de «l’express» ce mardi 12 juillet

 

Il sortira de son mutisme après plus d’une semaine. Ainsi, le 12 juillet, à 19h30, le journaliste Axcel Chenney accueillera Sherry Singh dans le tout nouveau studio de l’express. Dans le teaser pour ce Facebook live, à suivre sur la page de lexpress maurice, on comprend que Sherry Singh passera à la «prochaine étape» de ses dénonciations. «Prochaine étape» à laquelle il avait dit qu’il allait passer si on l’accusait d’être un menteur. Que va-t-il nous réserver ? Réponse ce mardi, en live, sur la page Facebook de lexpress maurice.

 

Stephane Chinnapen

 


 

L'opposition sur le pied de guerre

 

Leur expulsion de l’hémicycle après la PNQ du leader de l’opposition Xavier-Luc Duval sur les allégations de Sherry Singh leur est restée en travers de la gorge ! «Pire que jamais», s’est exclamé Paul Bérenger, lors de la conference de presse de l’Entente de l’Espoir le samedi 9 juillet, en qualifiant la manière de faire du Speaker Sooroojdev Phokeer à l’Assemblée nationale le mardi 5 juillet. «Naming est la plus grave des sanctions dans un Parlement et de par le monde. Le Speaker a, lui, name 12 personnes pour ensuite utiliser le mot “suspendre”. C’est totalement ridicule ce qu’il a fait», avance le leader du MMM.

 

Nando Bodha s’est aussi exprimé sur cet incident au Parlement : «Je fais partie des personnes named et je peux dire que ce qui s’est passé au sein du Parlement est honteux pour la démocratie. Le Speaker ne peux plus rester en poste car il n’y aura jamais de sérénité ni de climat approprié pour que règne la démocratie.»

 

S’agissant des allégations faites par Sherry Singh à l’encontre du Premier ministre, Paul Bérenger, Nando Bodha et Roshi Bhadain ont tous les trois affirmé que l’ex-CEO de Mauritius Telecom a le devoir de révéler tout ce qu’il sait et de rendre publics les documents et les enregistrements en sa possession. «C’est un devoir envers le pays qu’il doit faire car c’est extrêmement grave ce qui se passe. Il y va de la sécurité du pays, de tout un chacun mais aussi des entreprises privées», a ajouté Paul Bérenger. Nando Bodha a, lui, déclaré que c’est inadmissible que le Premier ministre donne des explications au compte-gouttes sur toute cette affaire alors qu’elle est extrêmement grave. Quant au leader du Reform Party, Roshi Bhadain, il a affirmé que «ce gouvernement doit cesser d’agir de manière à enfoncer le pays afin d’éviter des situations irréversibles».

 

Du côté de l’Entente de L’Espoir, on laisse entendre que la priorité, pour la plateforme comme pour le PTr, avec qui une rencontre est prévue bientôt, c’est de marye pike afin que cesse le règne de ce gouvernement et cela, à travers les élections et en respectant la Constitution.

 

Navin Ramgoolam s’est d’ailleurs lui aussi exprimé sur les allégations de Sherry Singh et l’agissement du Speaker, à l’issue de la réunion de l’exécutif de son parti, le vendredi 8 juillet : «Si ces allégations de Sherry Singh sont véridiques, la souveraineté du pays est en danger. La sécurité nationale devrait être une des priorités de tout gouvernement. Il faut réagir et cela, ensemble avec les autres partis et la population patriote. Nou pou bizin aret zot lelan.» Concernant le modus operandi du Speaker, Navin Ramgoolam a souligné que ce dernier agit en goalkeeper de la majorité et que cela ne rend pas service au Premier ministre.

 

Valérie Dorasawmy

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