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Agression mortelle d'Alain Sevathean, 27 ans - Alan : «Mon frère ne méritait pas de mourir ainsi»

1 septembre 2021

Alan Sevathean est bouleversé de n’avoir pas pu faire ses adieux à son petit frère.

Cet habitant de Cité Trèfles, Rose-Hill, est décédé le lundi 23 août aux soins intensifs de l’hôpital Victoria, après avoir été roué de coups la veille par un dénommé Dany Jonathan Jackie Bru, un sans domicile fixe de 22 ans. L’autopsie a attribué sa mort à une fracture du crâne.

 

Le mardi 24 août, Alain Sevathean aurait célébré ses 27 ans. Ses proches avaient déjà tout planifié pour lui faire passer une agréable journée. «Nous allions lui préparer une surprise en lui organisant une fête d’anniversaire. Nous allions réunir ses plus proches amis. Nous espérions vraiment lui faire passer un bon moment», lâche avec regret Alan, son frère aîné. Cependant, les festivités attendues ont été remplacées par le chagrin et la douleur car ce sont ses funérailles qui ont finalement eu lieu ce jour-là ; un véritable bouleversement pour son entourage qui n’en revient toujours pas d’avoir perdu, dans de telles circonstances, celui qu’il appelait affectueusement Cassiya.

 

C’est avec le coeur gros qu’Alan revient sur ce dimanche 22 août fatidique où tout a basculé. Comme d’habitude, il a enfourché sa moto pour se rendre au travail. Bloqué dans la circulation aux abords de la rue Guy Rozemont, dans la localité, le jeune homme a aperçu la silhouette d’une personne gisant sur l’asphalte. «Je ne me suis pas tout de suite rendu compte qu’il s’agissait d’Alain. C’est un ami, qui me suivait à moto, qui m’a lancé : “To frer ki anba la.”» S’il a d’abord cru que son frère avait été victime d’un malaise, Alan s’est vite rendu compte qu’il avait été tabassé en voyant ses graves blessures au visage et a immédiatement alerté les secours.

 

Conduit à l’hôpital Victoria par le Samu, Alain Sevathean y a subi une délicate intervention chirurgicale à la tête, avant d’être placé sous respiration artificielle. En raison de son état de santé, il n’a pu être interrogé par la police. Toutefois, les enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) de Stanley, avec l’aide de témoins de la scène, ont vite établi l’identité de son agresseur. Le lendemain, Dany Bru a été appréhendé et a reconnu avoir infligé des coups à la victime, à la tête et au visage. Dans un premier temps, il a été inculpé sous une accusation provisoire de serious assault mais celle-ci a finalement été rayée et a été remplacée par celle de meurtre après le décès d’Alain Sevathean le même jour. L’accusé a été placé en détention policière.

 

Soumis à un feu roulant de questions, Dany Bru a confié aux enquêteurs avoir souvent eu des différends avec la victime qui, dit-il, lui réclamait sans cesse de l’argent et le menaçait. Le dimanche 22 août, aux alentours de 10 heures, il a à nouveau croisé son chemin à la rue Guy Rozemont et les deux hommes se sont disputés pour la énième fois. Il affirme qu’Alain Sevathean en voulait à son argent et qu’il ne s’est pas laissé faire, raison pour laquelle il l’a agressé.

 

Thèse que réfute catégoriquement Alan. «Alain cumulait des petits boulots et travaillait dur. Tou dimounn ti konn li et ti kontan li akoz li kontan rann servis. Il n’aurait jamais réclamé de l’argent à qui que ce soit. Bien au contraire, il m’avait souvent dit que ce jeune homme le menaçait. Malheureusement, je n’ai jamais pris la peine de lui poser plus de questions sur leurs différends. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’ils en seraient arrivés là. Mon frère ne méritait pas de mourir ainsi», se désole-t-il.

 

Célibataire et sans enfants, Alain Sevathean s’est est allé sans avoir pu construire son avenir. «Il voulait se stabiliser financièrement pour pouvoir, un jour, faire construire sa maison et s’offrir son propre véhicule.» Ce jeune passionné de football laisse derrière lui une mère et deux frères affligés par son tragique départ.

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