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Agression mortelle de la rue Couvent à Curepipe : Amjad Noorally, 34 ans, victime de ses mauvaises fréquentations

23 février 2016

Le corps de la victime (en médaillon) a été retrouvé sur un terrain en friche.

Ce n’était pas un enfant de chœur. Mais selon ses proches, il avait changé depuis sa libération sous caution il y a quatre mois, dans une affaire de possession de gandia. Cette semaine, son passé l’a hélas rattrapé. Amjad Noorally, 34 ans, un habitant de la Lavender Hill Street, dans la rue Couvent à Curepipe, a succombé à ses blessures le lundi 15 février. Quatre jours plus tôt, il avait été victime d’une agression.

 

La police a procédé à l’arrestation de trois suspects dans cette affaire. Un habitant d’Eau-Coulée, Irshad Cosman, 28 ans, alias Coiffeur, fiché pour de nombreux délits, a été arrêté le soir de l’agression. Deux autres suspects ont été appréhendés le jour où Amjad est décédé : Beelall Goolamaully, un chauffeur d’autobus de 28 ans, qu’on surnomme Major car c’est le fils d’un haut gradé de la police, et Fadeel Magazie, un pâtissier de 26 ans, plus connu sous le sobriquet de Bongo.

 

Les trois suspects font l’objet d’une charge provisoire d’assassinat. Ils ont tous participé à une reconstitution le jeudi 18 février. Ce jour-là, les trois suspects ont expliqué aux enquêteurs, avec moult détails, où et comment l’agression a eu lieu. Ils ont, tour à tour, précisé leur rôle dans cette affaire. Lors de cet exercice, le suspect Coiffeur a raconté comment il a roué Amjad de coups, le soir fatidique, après une banale altercation, en présence de ses amis Major et Bongo. Cela s’est passé à proximité du terrain de basket-ball de Lavender Hill Street.

 

Le soir du drame, Amjad, qui vivait seul dans une maison de deux pièces jouxtant celle de ses grands frères, serait sorti pour aller acheter des cigarettes lorsqu’il a croisé ses amis Major et Bongo. Coiffeur, qui collectionne les délits de drogue, vient, lui, d’emménager à Eau-Coulée. À un moment, Major et Bongo auraient fait des reproches à Amjad qui avait cessé de met nisaavec eux. Une violente dispute a éclaté entre les amis. Dans la foulée, Coiffeur a porté plusieurs coups à Amjad.

 

Lors de la reconstitution, Major a montré comment il a tenté en vain de séparer Coiffeur et Amjad. Sous les coups, Amjad est tombé. Bongo l’a aidé à se relever et à rentrer chez lui, à quelques dizaines de mètre du lieu. L’un des frères de la victime, dont la maison se trouve juste à côté, affirme n’avoir rien entendu ce soir-là.

 

Les voisins qui habitent à côté du terrain de basket où l’altercation a eu lieu disent également n’avoir rien entendu. Tout cela intrigue les proches du défunt qui avancent qu’il y a plusieurs zones d’ombre dans le témoignage des différents protagonistes dans cette affaire. «Bongo dit qu’il a raccompagné notre frère à la maison. Comment expliquer dans ce cas qu’Amjal a été retrouvé sous une feuille de tôle sur le terrain en friche se trouvant à côté de sa maison ? Pourquoi n’a-t-il pas attiré notre attention alors que notre frère portait plusieurs blessures ?»s’insurge l’un des frères d’Amjad.

 

«Li pa ti bwar»

 

Ce dernier était de nature très renfermée, selon ses proches. Il faisait des petits boulots et l’un de ses frères lui donnait à manger tous les jours. Son argent, disent les membres de sa famille, il le dépensait uniquement avec ses amis. «Li pa ti bwar me li ti fim boukou. Nou finn touzour dir li sanz so bann frekantasyon. Kan li ti sorti lor kosyon pou enn case gandia, li ti promet nou li pou sanz so lavi. Vreman linn fer li parski li ti nepli sorti lor sime. Enn sel kou linn sorti aswar, get kinn ariv li», souligne notre interlocuteur. Amjad, Bongo et Major étaient amis depuis plus de dix ans. «Ils étaient tout le temps ensemble», précise le frère du défunt.

 

Depuis qu’Amjad a pris ses distances de la bande, Coiffeur a pris sa place. Et il aurait eu une très mauvaise influence sur les deux autres, selon nos informations. Major et Bongo ont toutefois  retrouvé la liberté le vendredi 19 février, après avoir fourni une caution de Rs 15 000 chacun. Ils auraient tous les deux trouvé un accord avec les enquêteurs. Ils pourraient obtenir le statut de star witness.

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