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Ajwunty Teelockchund, 73 ans, décède après avoir été battue par sa belle-fille - Son fils Anoopreet : «Nou mama ti touzour tret li kouma so prop tifi»

22 novembre 2023

Tous les membres de son entourage s’accordent à dire qu’elle ne méritait pas une fin aussi atroce et douloureuse. Si au cours de ces deux dernières années, Ajwunty Teelockchund, plus connue sous le nom d’Ajan, a souvent subi les coups de sa belle-fille Preety – une ressortissante indienne âgée de 33 ans –, nul ne se doutait que les violences endurées conduiraient un jour à une véritable tragédie dans cette famille. Après une énième agression survenue dans la soirée du mercredi 1er novembre, cette dame de 73 ans domiciliée à Grand-Gaube a dû être hospitalisée d’urgence après une dislocation de la colonne vertébrale. Malheureusement, les interventions chirurgicales subies n’ont pas amélioré son état de santé. Au bout de 10 jours au département des soins intensifs, la septuagénaire a poussé son dernier souffle, plongeant ses deux fils dans un profond chagrin.

 

D’après les renseignements recueillis par les forces de l’ordre, c’est aux alentours de 19h30 qu’a eu lieu l’agression d’Ajwunty Teelockchund, le mercredi 1er novembre. La septuagénaire regardait la télévision dans la salle de séjour lorsque sa belle-fille, qui vit sous le même toit, l’a agrippée par les cheveux, traînée sur le sol et frappée dans le dos. Alertée, la police de Grand-Gaube est venue sur place et a conduit la vieille dame à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses, parce qu’elle avait subi de très violents coups et pouvait à peine bouger. Après y avoir reçu les premiers soins, elle a été transférée à l’hôpital Victoria, à Candos. Des premiers examens médicaux ont révélé qu’Ajwunty Teelockchund avait subi des blessures à la colonne vertébrale. Après une intervention chirurgicale le jeudi 2 novembre, elle a été placée au département des soins intensifs.

 

Selon son fils Anoopreet, qui lui rendait visite régulièrement, «elle pouvait à peine bouger ou parler et ne pouvait plus se nourrir sans assistance. A un certain moment, elle nous a demandé, à mon frère et moi, de ne plus lui rendre visite. Mo krwar li ti fini kone li pa pou sape». Après 10 jours d’atroces souffrances, elle a fini par rendre l’âme. L’autopsie pratiquée par le Dr Prem Chamane, médecin légiste de la police, a attribué sa mort à une fracture of cervical and lumbar vertebrae. D’abord appréhendée pour agression sur personne âgée, sa belle-fille Preety a été inculpée pour homicide involontaire après son décès. Elle reste en détention policière. L’enquête suit son cours.

 

Sudarshan, l’autre fils de la victime et l’époux de la ressortissante indienne, raconte avoir fait la connaissance de cette dernière il y a environ trois ans par l’intermédiaire d’une cousine. Très rapidement, ils se sont mariés et ont eu un fils. Cependant, ce n’est qu’après la naissance de leur enfant que Preety aurait montré ses vraies couleurs. «Li ti pe zis lager ar nou, ar mo mama, pou nanye. Mo pa kone kifer li ti pe fer sa, ki ti pe pas par so latet. Mo ti pe esay koz ar li pou li sanze, me li pann rod konpran. Li ti bizin pa fer enn zafer koumsa mo mama», lâche-t-il, anéanti. Son frère Anoopreet abonde dans ce sens : «Mo belser ti pe lager ar nou tou. Li pa ti bien avek personn, pourtan mo mama ti touzour tret li kouma so prop tifi. Dan koumansman, li ti pe deklar bon, me se apre ki nou finn trouve ki kalite dimounn li ete. Elle maltraitait même son fils et l’a déjà plongé dans le bassin de poissons.»

 

Au cours de ces deux dernières années, la police a souvent dû intervenir. Selon les deux frères, la trentenaire aurait même été placée en détention plusieurs fois pour avoir agressé leur mère mais son séjour derrière les barreaux ne lui aurait pas servi de leçon. Sudarshan explique qu’il venait d’entamer des démarches pour son divorce mais que, malheureusement, son épouse a commis l’impensable avant même que ses projets n’aboutissent. «Li ti bizin mazinn so zanfan avan li azir. Aujourd’hui, c’est seul que je m’occuperai de lui et je ferai en sorte qu’il ne manque plus de rien.»

 

Les funérailles d’Ajwunty Teelockchund ont eu lieu le samedi 11 novembre.

 


 

Agressé au tournevis par son fils, Prem Adib Bhoodo, 59 ans, succombe

 

Dharmawtee, sa mère : «Ils ne s’étaient jamais disputés avant cela»

 

Dans sa tête, les questions se bousculent. «Comment deux personnes qui se sont pourtant toujours bien entendues ont pu en arriver là ?», s’interroge Dharmawtee. Le samedi 11 novembre, son fils Prem Adib Bhoodoo a poussé son dernier soupir après avoir passé 12 jours au département des soins intensifs de l’hôpital Dr Bruno Cheong, à Flacq. Il y avait été admis après avoir été agressé au ventre par son fils unique Akshaye, âgé de 30 ans, lors d’une dispute familiale. «Mo piti pa ti move ; tou dimounn konn li enn bon dimounn. Mo ti zanfan ousi ti bien korek. Mo pa kone ki kapav inn arrive ant zot sa zour-la. Ils ne s’étaient jamais disputés avant cela», lâche cette veuve de 78 ans, complètement meurtrie après avoir dû faire ses adieux à son enfant.

 

C’est le dimanche 29 octobre, dans la soirée, qu’est survenue l’agression de cet habitant de Pont Lardier, Bel-Air-Rivière-Sèche, âgé de 59 ans. «Au moment des faits, je me trouvais chez ma fille. J’avais passé quelques jours chez elle à l’occasion du mariage d’un proche. Ce n’est que le lundi matin que je suis rentrée», relate Dharmawtee, qui vit dans une autre maison dans la même cour que son défunt fils. Un peu plus tard dans la journée, dit-elle, «c’est mon petit-fils qui m’a contactée au téléphone pour que je me rende chez eux, dans l’arrière-cour. C’est là qu’ils m’ont appris que Prem avait été hospitalisé sans me dire ce qui lui était arrivé».

 

Ne s’imaginant pas que son état de santé était grave, elle ne lui a pas tout de suite rendu visite. «Ce n’est que lorsque ma fille est allée le voir, le mardi 31 octobre, qu’elle a su que son état était grave. So tanto linn sonn mwa, linn plore ek linn dir mwa ‘fer enn manier demin to al get li parski manier monn get li, li pa pou retourne’. Mo panse mo bann fami pa ti fini dir mwa depi avan pou ki mo pa pran traka.» Craignant le pire, elle s’est rendue à l’hôpital dès le lendemain et a appris, à son grand désarroi, que son fils était entre la vie et la mort. «Mo ti pe trouve ki li pe kit mwa li pe ale dousma dousma», lâche la septuagénaire, bouleversée. C’est finalement au bout de 12 jours d’hospitalisation, soit le dimanche 11 novembre, que Prem Adib Bhoodoo a succombé à ses blessures. Une autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer, a attribué sa mort à une septicémie.

 

Suite à son décès, Akshaye, qui vit au premier étage de la maison de son père avec son épouse, n’a pas été appréhendé immédiatement. «Li ti la kan ti ena lamor ek kan ti fer servis tou. Se apre tousala ki monn trouv bann lapolis vini», raconte Dharmawtee. En effet, c’est le mercredi 15 novembre que le trentenaire a comparu devant le Tribunal de Flacq sous une accusation provisoire de meurtre avant d’être placé en détention. Lorsqu’il est revenu sur les circonstances du drame, il a raconté aux enquêteurs que c’est lorsqu’il s’est interposé dans une dispute entre son père et sa mère qu’il s’est emparé du tournevis qu’il tenait et lui a infligé de coups au ventre. Si cette dernière, qui a également été entendue dans le cadre de cette affaire, abonde dans ce sens, un autre proche de Prem Adib Bhoodoo avance que «so garson ti ena move karakter».

 

Bouleversée et ne contenant pas ses larmes, Dharmawtee ne cesse de se demander : «Eski se parski monn fer pese ki pe arriv mwa enn zafer koumsa ?» Pour cause, le quinquagénaire est le deuxième enfant qu’elle perd. «J’ai perdu un autre fils, décédé suite à des problèmes cardiaques alors qu’il n’avait que 17 ans. Asterla se mo lot zanfan ki kit mwa.» Les funérailles de Prem Adib Bhoodoo ont eu lieu le dimanche 12 novembre.

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