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Par Elodie Dalloo
23 février 2021 17:17
Son mariage devait avoir lieu dans à peine quelques mois. Avant d’entamer les préparatifs, Akhilesh Gopalsing, affectueusement appelé Boss par son entourage, voulait d’abord en finir avec les travaux dans sa maison, à Palma. Les projets étaient innombrables pour ce Strategic Initiative Coordinator de la MCB, âgé de 29 ans, qui semblait promis à un brillant et heureux avenir. Hélas, le samedi 13 février, tout s’est brutalement arrêté pour lui.
Son excursion en amoureux au Domaine de Chazal a viré au drame quand le filin s’est rompu quand il s’est jeté dans le vide en faisant de la tyrolienne. Il a fait une chute de plusieurs mètres et atterri dans le ravin sous le regard impuissant de sa fiancée Ashna. Un drame qui bouleverse toute une famille qui ne souhaite qu’une chose : «Nous espérons que justice lui sera rendue.»
Suite à cet accident tragique, le Domaine de Chazal, géré par Incentive Partners Ltd, a fermé temporairement ses portes le temps pour les enquêteurs de déterminer les circonstances de ce drame. La direction du Domaine a aussi présenté ses sympathies à la famille de la victime à travers un communiqué de presse. «Consciente de la douleur que traverse actuellement la famille du défunt, la direction souhaite préciser qu’elle fera tout son possible afin de faire la lumière sur ce drame. D’ailleurs, une enquête a déjà été initiée par les autorités avec laquelle la direction s’est engagée à collaborer pleinement et en toute transparence.» Le directeur du Domaine de Chazal, Frédéric Robert, a d’ailleurs été arrêté par la police de Chemin-Grenier trois jours plus tard et son permis d’opérer a été suspendu. Suite à sa comparution en cour sous une accusation provisoire d’homicide involontaire, il a été relâché après avoir fourni une caution de Rs 75 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 300 000. Il sera interrogé sous peu.
Si dans ce même communiqué, la direction du Domaine a indiqué que «c’est la première fois qu’un tel incident se produit malheureusement et que tout le matériel technique est régulièrement vérifié selon un cahier de charges bien établis», le drame ayant coûté la vie à Shyamal Sewraj, 18 ans, il y a quatre ans démontre que ce n’est pas la première fois qu’il y a un incident mortel dans ces lieux, même si les circonstances diffèrent.
En août 2016, cet étudiant s’y était rendu pour une journée d’activités en famille lorsqu’il a péri noyé dans un bassin. Le guide qui les accompagnait ne savait, semble-t-il, pas nager et n’avait pu lui sauver la vie. Une enquête judiciaire est toujours en cours afin de situer les responsabilités dans cette affaire. La famille Sewraj, tout comme la famille Gopalsing, semble déterminée à se battre pour que justice soit rendue à leur proche et que l’enquête se fasse sans le moindre cover-up.
Au domicile de la famille Gopalsing, le départ subit d'Akilesh laisse un grand vide. Pour cause, ce dernier, qui respirait la joie de vivre, était un véritable pilier pour son entourage. Après avoir étudié en France, il est rentré dans son île natale il y a cinq ans et a décroché un poste chez Accenture avant de rejoindre la MCB il y a un an. Soucieux du bien être de sa famille, il l’a prise à sa charge. «Il s’occupait de toutes les factures, achetait les commissions. Il s’est assuré à ce que nous ne manquions de rien», témoignent ses proches qui auront du mal à combler le vide que laisse Akhilesh.
Quelles sont les normes de sécurité à respecter pour la pratique de la tyrolienne ?
Chaque activité comporte son lot de risques qui ne peut être éliminé sans détruire la nature de l’activité en elle-même. La seule chose qu'on peux faire est de réduire les risques au maximum. Les accidents peuvent survenir, certes, mais sont plus faciles à comprendre quand ils sont causés par des événements imprévisibles et inévitables que quand il y a eu négligence. Le principal aspect de la sécurité de toute activité en plein air est la formation et la qualification des guides. Un guide est correctement formé lorsqu’il a fait son apprentissage avec des professionnels qualifiés et certifiés, qu’il compte des années de formation et d’expérience, et qu’il ne cesse de se mettre à jour. Un autre facteur déterminant est le plan de sécurité mis sur pied pour réaliser l’activité en question. Cela permet au guide d’atténuer les risques et de prendre les bonnes décisions.
Qui sont ceux qui sont responsables de l’aspect sécuritaire ? Doivent-ils avoir une formation spécifique?
La sécurité est l’affaire de tous, du manager au participant. Dépendant de la structure d’une entreprise, l’aspect sécuritaire est, avant tout, la responsabilité du directeur. Il doit s’assurer que les guides ont les compétences nécessaires. Malheureusement, de nos jours, beaucoup s’auto-proclament guides avec une formation sur Internet. Même s’il se peut qu’ils aient la meilleure des intentions, ils n’ont simplement pas la connaissance, l’expérience et les compétences nécessaires pour accompagner des participants, que ce soit pour de simple randonnées ou pour des activités plus complexes dans l’eau ou en hauteur.
À quel fréquence les équipements doivent-ils être vérifiés ?
Cela dépend de l’activité pratiquée. Il existe différents niveaux d’inspection d’équipements. Normalement, ils doivent être inspectés visuellement par les guides avant et après utilisation. Il y a aussi régulièrement des inspections beaucoup plus approfondies par des individus compétents.
Comment le personnel doit-il réagir en cas d’incident ?
La première responsabilité du personnel impliqué dans le guide d’aventure en plein air est la sécurité. Tout guide compétent aura un plan de sécurité détaillé qui lui dictera comment procéder pour chaque type d’incident et d’accident. S’il est correctement formé et qualifié, il pourra gérer ce genre de situation. Comme les activités en plein air se déroulent dans des endroits difficiles d’accès, cela retarde considérablement l’arrivée des services d’urgence. Le guide doit donc avoir la formation nécessaire pour effectuer la première opération de sauvetage. Par exemple, un guide accompagnant des randonneurs dans une zone où se situent des points d’eau devrait être en mesure d’effectuer une opération de sauvetage dans l’eau. Idem pour une opération de sauvetage lors d’une escalade.
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