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ALLÉGATIONS DE BRUTALITÉS POLICIÈRES : CES AUTRES CAS QUI ONT DÉFRAYÉ LA CHRONIQUE...

7 juin 2022

Ces vivants qui réclament justice

 

13 juin 2020. C’est dans une guest house que Shah-Baaz Choomka, 27 ans, a été appréhendé pour trafic de drogue. Les limiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit auraient enfoncé la porte pour pénétrer dans la chambre et lui aurait asséné des coups de poing et de pied, avant de le conduire au poste. Le 24 septembre 2021, il a retrouvé la liberté conditionnelle ; un rapport du Forensic Science Laboratory ayant confirmé que la substance retrouvée en sa possession n’était pas de la drogue. Il a réclamé Rs 56,7 millions à l’État.

 

1er février 2020. Krishna Seetul et son ami sont arrêtés dans une affaire de vol à l’arraché à Arsenal. Si Krishna Seetul nie son implication dans cette affaire, il allègue avoir été brutalisé par des officiers de la Criminal Investigation Division de Terre-Rouge. Dans une mise en demeure servie par les avocats Sanjeev Teeluckdharry et Priyanka Gungah, il dit qu'il aurait été tabassé avec un morceau de bois par les policiers, puis ces derniers auraient frotté «disel pima» sur ses blessures. Il aurait également reçu des décharges électriques. Les policiers l’auraient ensuite menacé et contraint de ne rien révéler de son agression et de dire qu’il avait été lynché par des membres du public. Il a réclamé Rs 90 M à la police, qu’il accuse de l’avoir torturé.

 

18 mai 2018. Une équipe de l’ADSU débarque chez Vinesh Reetun, 26 ans, pour une fouille. Accompagné de son homme de loi, Me Neelkanth Dulloo, il s’est rendu dans leurs locaux. Placé en état d’arrestation, il déclare avoir été brutalisé par les policiers après le départ de son avocat. Il aurait reçu des coups de poing, des gifles et des coups de pied à l’estomac et au ventre. Il aurait ensuite été placé en isolement 23 heures par jour, pendant 18 jours consécutifs. Pour ces raisons, il a réclamé Rs 30 M pour dommages moraux et détention arbitraire.

 

26 janvier 2018. Le défunt David Gaiqui est arrêté par des officiers de la CID de Terre-Rouge, aidés de leurs collègues de Curepipe. Le cliché de cet homme nu, assis sur une chaise, les mains derrière le dos, au poste de police, avait fait le buzz sur les réseaux sociaux. Il aurait été tabassé et aurait subi des pressions psychologiques pour avouer un vol qu’il n’aurait pas commis. L’affaire avait été rayée par le Directeur des poursuites publiques par la suite. David Gaiqui est décédé en mai 2020. Ses proches soupçonnent une négligence médicale.

 

Ceux qui seraient morts sous les coups

 

22 février 2022. Si la plupart des victimes sont des hommes, le cas d’Anielle Humbert, 23 ans, a suscité de vives réactions. Elle est décédée à l’hôpital de Rose-Belle alors qu’elle était sous la responsabilité des forces de l’ordre car elle était incarcérée depuis le 28 janvier 2022. L’autopsie a attribué sa mort à une septicémie. Mais ayant décelé des blessures sur son corps, sa soeur Flavia Louis soupçonne qu’elle a été victime de brutalités policières et a porté plainte le 21 mars 2022 à l’Independent Police Complaints Commission.

 

2 mars 2015. Iqbal Toofany, 43 ans, décède dans des circonstances troublantes, alors qu’il était sous la responsabilité de la CID de Rivière-Noire. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé à un œdème pulmonaire. Pour sa famille, son décès est dû à des brutalités policières. Car Iqbal Toofanny portait plusieurs ecchymoses sur le corps. Dans le sillage de l’enquête, cinq policiers ont été arrêtés et poursuivis sous une accusation provisoire de murder. En décembre 2019, l’enquête préliminaire a conclu à un foul play et les policiers sont poursuivis pour torture.

 

14 janvier 2006. Rajesh Ramlogun décède des suites d’un traumatisme crânien, alors qu’il est en détention policière. Il avait été arrêté deux jours plus tôt dans le cadre de l’enquête sur le meurtre des belles-sœurs Jhurry à Lallmatie par la MCIT, alors dirigée par feu Prem Raddhoa. Mais ses proches soupçonnaient qu’il avait été victime de brutalités policières. Cependant, quatre des ex-membres de cette unité, arrêtés dans cette affaire, ont été blanchis en cour en 2016.

 

21 février 1999. La mort suspecte du chanteur Joseph Réginald Topize, dit Kaya, en cellule policière, à Alcatraz, avait entraîné des émeutes à travers l’île. De forts soupçons de brutalités policières planaient sur ce décès. Le médecin légiste avait attribué son décès à une blessure à la tête. Son épouse avait entamé un long combat pour la justice et des poursuites judiciaires pour brutalités policières.

 

Textes : Elodie Dalloo  et Valérie Dorasawmy

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