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14 juin 2022 14:14
Cela fait un peu plus d’un mois et demi qu’il a recouvré la liberté mais depuis, dit-il, il vit constamment dans la peur. En septembre 2021, Ruud Seblin avait été appréhendé par les limiers de la brigade antidrogue de Rose-Hill à son domicile car il était soupçonné d’avoir agressé deux policiers. Et lors d’une fouille chez lui, 28 grammes d’héroïne d’une valeur de Rs 450 000 auraient été découverts ; drogue qui, dit-il, ne lui appartiendrait pas. Les jours ayant suivi son arrestation l’ont marqué à vie, confie-t-il. D’où sa présence, le samedi 4 juin, au rassemblement de LPM.
«Après mon arrestation, j’ai passé 11 jours en détention policière. Bann-la inn bat mwa, inn tortir mwa», raconte-t-il. Cependant, il était loin d’être au bout de ses peines, poursuit-il. Après avoir été transféré à la prison, son calvaire se serait poursuivi. «En apprenant que j’aurais tabassé deux policiers, les gardiens de la prison se sont acharnés sur moi. Pendant un mois et demi, j’ai été placé en isolement, complètement nu. J’étais torturé toute la journée et je dormais à même le sol. On ne me remettait un pantalon que durant la nuit, pour dormir. Sa bann video kinn sirkile-la, seki arive dan prizon li ankor bien pir.» Ce n’est que lorsque les policiers auraient, dit-il, arrêté les vrais suspects que les gardiens auraient arrêté de s’en prendre à lui. Il a tout de même dû passer sept mois en prison et n’a été libéré qu’en avril de cette année.
S’il est aujourd’hui un homme «libre», Ruud Seblin affirme qu’il n’arrive plus à trouver le sommeil. «On m’a arrêté suite à des allégations. La polis inn vini, inn met ladrog ek mwa, inn bat mwa, san mem kone si mo koupab ou pa. Zot inn gat mo repitasion.» Il demeure craintif : «La polis kapav revini ek akiz mwa pou enn case mo pann fer. Zot inn fer li enn fwa, zot bien kapav rekoumanse. S’ils m’arrêtent à nouveau, m’accusent de choses que je n’ai pas faites, ce sont les membres de ma famille qui souffriront. Mo madam malad, mo bizin okip li, ek mo ena mo zanfan sous mo responsabilite. Ki pou ariv zot si la polis anvi met enn sarz pli grav lor mwa demin ? Se sa mo frayer. Mo viv ek enn stres toulezour.» Il se dit tout de même satisfait des démarches entreprises par LPM pour venir en aide aux «innocents».
Il espère qu’après l’enquête menée sur la police, les autorités concernées en entameront une autre sur ce qui se passe dans les prisons.
Ils sont tourmentés, inquiets. Depuis l’arrestation de leur neveu Kevin Chenen, en janvier 2021, ils n’arrivent plus à trouver le sommeil. Croyant fermement en son innocence, Lorenzo Moorgine et Isabelle Laurette ont frappé à toutes les portes afin de le faire libérer. «Ils lui ont fait signer un document contenant des aveux pour meurtre alors qu’il ne sait même pas lire. Il l’a signé sans même savoir ce qu’il contenait», allèguent-ils. Faute de moyens, ils n’ont pas été en mesure de lui trouver un homme de loi jusqu’ici pour défendre sa cause. Convaincus que leur proche se retrouve aujourd’hui derrière les barreaux parce qu’il aurait été torturé pour avouer un crime qu’il n’aurait pas commis, ils se sont, comme bon nombre de personnes, déplacés le samedi 4 juin pour participer à la rencontre organisée par les membres de Linion Pep Morisien (LPM). Ce jour-là, ces derniers ont invité à un exercice de compilation de doléances tous ceux ayant été victimes de violences policières ou ayant un proche dans cette situation.
Le suspect Kevin Chenen, 34 ans, figure sur la liste des suspects appréhendés dans le cadre du meurtre de Lindsay Medar – un habitant de Riche-Mare, Flacq, âgé de 66 ans. Il s’agit là d’une affaire qui, à ce jour, donne encore du fil à retordre aux enquêteurs. Le 18 janvier 2021, rappelons-le, les policiers avaient retrouvé le corps sans vie de cet homme dans un sac-poubelle, sous son lit, à son domicile. Une autopsie a conclu qu’il est mort étouffé. Quelques heures plus tard, la Criminal Investigation Division (CID) de Flacq et la Field Intelligence Unit (FIU) de Port-Louis Nord sont remontées jusqu’au trentenaire après l’avoir aperçu sur les enregistrements des caméras CCTV de Safe City, à une cinquantaine de mètres du domicile de la victime. Arrêté, Kevin Chenen serait passé aux aveux, laissent entendre les enquêteurs. Il aurait déclaré qu’il connaissait la victime et que les choses auraient dégénéré lorsque celle-ci l’a surpris dans sa maison, commettant un vol. Il a comparu devant le tribunal pour meurtre et est en détention policière depuis.
Cette affaire aurait été vite classée si, cinq mois plus tard, un autre suspect n’était pas passé aux aveux pour le même crime. Il s’agit de Jason Jérôme Damien Ravaton, issu de Résidence La Cure et âgé de 27 ans. Interpellé dans le cadre d’une série de vols commis dans l’Est, où il s’est installé après le premier confinement, il aurait confié aux enquêteurs être derrière le meurtre de Lindsay Medar. Ses empreintes ont même été relevées sur le sac-poubelle dans lequel le corps de la victime avait été retrouvé.
Plusieurs images de caméras, dont celles d’une banque, ont été visionnées et celles-ci corroborent la version des faits du suspect. En effet, elles prouvent que Jason Ravaton était bel et bien dans la région de Flacq durant les heures suivant le crime et qu’il a effectué des retraits avec la carte bancaire de la victime. Il a même participé à un exercice de reconstitution des faits pour expliquer comment il a commis le crime mais dit avoir agi seul. De plus, il ne connaîtrait pas le suspect Kevin Chenen. Alors, comment deux suspects qui disent ne pas se connaître ont-ils pu passer aux aveux pour le même crime ?
Ce sont toutes ces zones d’ombre qui ont poussé les proches de Kevin Chenen à croire en son innocence. Leur présence au rassemblement du samedi 4 juin, disent-ils, est non seulement dans le but «d’obtenir des éclaircissements» mais également pour obtenir justice parce qu’il aurait été brutalisé par les forces de l’ordre. «Après son arrestation, je suis allée le voir directement à la CID de Flacq. Il boitait, dit Isabelle Laurette. Mais ce n’est que lorsque je lui ai rendu visite au centre de détention que j’ai pu le questionner. Linn dir mwa ki bannla inn met matrak partou ek li, dan so parti intim, dan so labous. Zot inn bat li dan so zorey, zot inn kas so kot. Linn asir nou ki li pann komet sa krim-la.» Isabelle Laurette aurait, par ailleurs, appris que l’arrestation de son neveu s’était faite dans des circonstances atroces, sous les yeux de ses trois enfants – deux fils de 12 et 10 ans, et une fille de 8 ans. «Sa fille est à la CDU. Après l’arrestation de son père, elle est sortie sans surveillance en pleine nuit, tant elle était perturbée par ce qui s’est produit. Elle se sent délaissée. Nous avons entamé des démarches pour l’adopter. Bann zanfan-la inn tromatize.»
Depuis qu’ils ont eu vent des «tortures» qu’aurait subies leur proche, Lorenzo Moorgine et Isabelle Laurette ne sont pas restés les bras croisés. «Nous avons tenté de porter plainte. Nous nous sommes rendus à la CID mais ils ne nous ont pas laissé consigner de déposition. Nous avons même envoyé une correspondance à la Commission des droits humains aux États-Unis en mars 2021 et ils nous ont répondu, nous promettant de nous mettre en relation avec celle de Maurice mais nous sommes toujours dans l’attente.» Isabelle Laurette, visiblement désemparée, poursuit : «Lorsque j’ai visionné les vidéos de tous ces suspects torturés par les forces de l’ordre, j’ai aussitôt pensé à mon neveu. Mo gagn traka ki kapav ariv li laba. Nounn vini parski li pa normal ki li touzour ferme ek nou pa pe gagn okenn nouvel lor so ka. Zot inn detrir so lavi. Kan nou al rann li vizit, nou trouve ki li demoralize.» Elle poursuit : «Il n’est pas un enfant de choeur mais il n’aurait jamais été capable de commettre un tel crime. Il a toujours été quelqu’un de serviable, présent pour sa famille et pour ses enfants. Nous espérons que justice lui sera rendue.»
Pour l’heure, la cour de district de Flacq n’a pas encore tranché. Le mystère plane toujours quant à l’identité du véritable meurtrier de Lindsay Medar. Si LPM n’a pas encore pris contact avec les proches de Kevin Chenen pour l’heure, ces derniers espèrent de tout coeur que ce pas en avant leur permettra de trouver la lumière au bout du tunnel.
Elle a subi des violences, des menaces et aurait même été séquestrée par les officiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Terre-Rouge. C’est ce qu’a déclaré Nicky Harley dans une interview accordée à une radio privée quelques jours après la diffusion des vidéos de suspects torturés par cette unité. Cette jeune femme se trouve être l’ex-épouse du sergent Badal Reedoye – l’un des tortionnaires présumés – qui a été arrêté dans le cadre de cette affaire. Ce qui l’a poussée à s’exprimer ouvertement suite à la parution de ces vidéos démontrant des actes d’une violence inouïe, c’est le fait qu’une enquête aurait dû être ouverte sur cette affaire il y a bien plus longtemps. En 2020, Nicky Harley avait non seulement adressé une correspondance de huit pages au commissaire de police (CP) d’alors pour lui faire part de son calvaire mais aurait également, par la suite, remis une clé USB contenant ces vidéos à son homme de loi. Ce dernier l’aurait, à son tour, remis à un membre des forces de l’ordre pour qu’une enquête soit ouverte. Toutefois, l’affaire n’a jamais été ébruitée et aucune arrestation n’a été effectuée, avant que lesdites vidéos ne circulent sur les réseaux sociaux il y a deux semaines. La police a-t-elle cherché à étouffer l’affaire ?
Dans cette correspondance datée du 15 mai 2020, c’est une jeune femme terrorisée et à bout de force qui s’adresse au CP, l’implorant de lui venir en aide afin que les limiers du poste de Terre-Rouge – les collègues de son ex-époux, le sergent Badal Reedoye, soit l’inspecteur Derochoonee et le constable Gokhool, entre autres – cessent de la persécuter. «Entre menaces, agressions verbales, violences physiques et fausses allégations, je n’en peux plus. Je suis une femme seule et désespérée qui n’a que vous comme dernier recours (…) Je suis fatiguée de ces policiers qui utilisent leur travail pour exécuter des règlements de comptes à titre personnel (…) Je suis fatiguée de ces policiers qui torturent, qui ne respectent pas les droits humains et qui continuent de rester impunis (…) Sommes-nous arrivés à un niveau de vie où nous devons bien plus avoir peur d’être agressés par la police que par des criminels ?» écrit-elle dans cette lettre. «Je demande uniquement et simplement de sincères excuses pour tout le mal et le traumatisme qu’ils m’ont causés. Je voudrais, par ailleurs, avoir la garantie qu’ils cesseront de me persécuter ouvertement à l’avenir.» Toutefois, cette aide qu’elle a désespérément sollicitée auprès du no 1 de la police, elle ne l’a jamais reçue.
Ce qui rend les choses encore plus choquantes, c’est que la jeune femme n’est visiblement pas la seule à avoir été laissée pour compte à l’époque, au profit de policiers véreux. Durant son interview, elle révèle que durant son procès de divorce, elle aurait remis une clé USB contenant certaines vidéos de torture impliquant la CID de Terre-Rouge – et qui ont récemment circulé sur la Toile – à son homme de loi, Me Rama Valayden. Ce dernier l’aurait, à son tour, confié à l’un de ses collègues pour qu’il la remette au responsable de la cellule de communication de la police, l’inspecteur Shiva Coothen, qui l’aurait, lui, transféré au Central Criminal Investigation Department (CCID).
Dans la conférence de presse de Linion Pep Morisien (LPM), la semaine dernière, Rama Valayden a même déclaré que «la polis ti rod fer krwar ki zame monn remet zot sa pendrive-la. La polis inn answit sanz so version pou dir ki mo ti remet zot li. Zordi zot inn vinn de lavan pou dir ki efektivman zot ti rezwenn mwa (…) Zafer-la inn toufe a de nivo : premyerman, pa finn ena lanket ek deziemman, finn fer lanket pou kouver ban polisye». Si la police a récemment réagi en arrêtant trois policiers aussitôt que ces vidéos sont devenues virales, à l’époque, aucune action n’avait été prise et les policiers impliqués ont continué d’exercer.
À ce stade, bon nombre de questions se posent. Qui est responsable de ce qui semble être une tentative de cover-up ? Soumis à un interrogatoire cette semaine, l’ex-CP Khemraj Servansing, qui a retenu les services de Me Gavin Glover, a déclaré avoir, en effet, rencontré Me Rama Valayden et ses collègues à l’époque et que ces derniers lui auraient fait part de l’existence de ces vidéos. D’après nos renseignements, ce sont les hommes de l’ASP Kokil qui étaient chargés de mener l’enquête et de tenir le CP au courant. N’empêche qu’aucune action n’a été prise par la suite. Entre-temps, l’ASP Kokil a été muté à la Western Division afin que l’enquête puisse se dérouler en toute transparence. Il devrait bientôt être interrogé.
Après l’inspecteur Derochoonee, le sergent Reedoye et le constable Gokhool, d’autres membres des forces de l’ordre se sont retrouvés dans de sales draps cette semaine. Cela, suite à la parution d’autres vidéos de torture ayant circulé sur la Toile au cours de ces derniers jours.
Ce lundi 6 juin, les limiers du Central Criminal Investigation Department (CCID) ont arrêté des officiers soupçonnés d’avoir torturé Deepak Jeeool au poste de police de Blue-Bay en 2019. Cette énième victime est sortie de son mutisme, le vendredi 3 juin, et a porté plainte pour brutalités policières après avoir pris connaissance de l’existence de ces vidéos. Ainsi, les constables Moorghen et Luchmun ont passé quatre jours en détention, avant d’être libérés le vendredi 10 juin, l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) n’ayant pas objecté à leur remise en liberté. Ils se sont acquittés d’une caution de Rs 10 000 chacun.
Toujours le lundi 6 juin, une autre équipe de la CCID a arrêté un troisième policier. Il s’agit du constable Pargas, basé à la brigade criminelle de Terre-Rouge. Il est soupçonné d’avoir participé aux actes de torture perpétrés sur Christopher Pierre-Louis aux côtés de ses trois collègues. Il avait, rappelons-le, été interrogé le vendredi 3 juin mais avait refusé d’être confronté à la victime. Il a également été placé en détention policière.
Par ailleurs, une opération des officiers de la CCID a porté ses fruits ce mercredi 8 juin. Une descente au poste de police de Terre-Rouge s’est avérée fructueuse, avec la saisie de 81 Tasers. Les policiers actuellement en détention sous une accusation provisoire de «torture by public officers» devront bientôt s’expliquer sur leur provenance, alors que, selon le Fire Arms Act, une personne trouvée en possession d’une telle arme risque une amende ne dépassant pas Rs 200 000 et une peine d’emprisonnement ne dépassant pas 15 ans.
Les jours se suivent et se ressemblent. Deux autres individus ont porté plainte contre la police durant la semaine écoulée. Le dernier en date est un cuisinier habitant Plaine-Magnien. Dans une déposition à la police, cet homme de 32 ans explique qu’il s’était rendu au poste de police de sa localité le 7 juin pour porter plainte après avoir reçu des menaces. Sur place, il serait tombé sur un constable dont il ne connaît que le sobriquet.
À un certain moment, il aurait demandé à ce dernier la permission d’aller fumer une cigarette à l’arrière du poste de police, qui n’est pas couverte par les caméras de surveillance. Peu après, le policier se serait dirigé vers lui et aurait commencé à l’insulter. «Move (…) Pann gagn twa-la. Seki mo anvi mo kapav fer ek twa parski lalwa ek gouvernma dan mo lame. Seki mo anvi mo kapav fer ek twa ek si to sape zordi kot mo gagn twa mo pou kapav eliminn twa ou avoy mo bann dimounn pou exekit twa», lui aurait dit le constable. Ce dernier l’aurait par la suite agressé à coups de poings.
Le plaignant allègue que son agresseur présumé lui aurait également lancé des pierres, endommageant ses lunettes. Il aurait aussi été blessé à l’œil, à l’oreille et sur tout le côté droit du visage. Il aurait également ressenti des douleurs sur tout le corps. Le policier l’aurait ensuite conduit à l’intérieur du poste. Sur place, il lui aurait demandé de bien porter son masque et qu’il allait être pris en contravention pour «failing to wear facemask». Le policier lui aurait également appris qu’il allait l’arrêter pour «rogue and vagabond» et qu’il allait être placé en détention au poste de Grand-Bois.
Il aurait d’abord été emmené à l’hôpital de Rose-Belle par d’autres policiers du poste de Plaine-Magnien où il aurait reçu des soins avant sa comparution devant le tribunal de Mahébourg, le lendemain. Il a été condamné à une amende. Le policier montré du doigt faisait le station orderly durant le second shift ce jour-là. La police a déjà ouvert une enquête suivant la plainte du cuisinier.
Un marchand de glace aurait également passé un sale quart d’heure avec des policiers. Cet homme de 37 ans, habitant Rose-Belle, explique dans sa déposition qu’il se trouvait dans son véhicule à Wireless Road, dans sa localité, lorsqu'un van de la police se serait arrêté à sa hauteur. Deux policiers seraient descendus et auraient commencé à lui faire des reproches car il écoutait la chanson Poliko Krapo à ce moment-là. «To pe pran nisa ar ADSU. To pe sant Poliko Krapo. Atann to pou kone-la», lui auraient lancé les deux policiers. Ces derniers, dit-il, l’auraient conduit de force dans les locaux de l’ADSU de Rose-Belle où ils l’auraient agressé.
Il allègue que l’un des policiers a fait une fouille corporelle sur lui et en aurait profité pour placer un aluminium foil dans sa poche. Le policier, dit-il encore, lui aurait également dit qu’il allait ajouter six autres aluminium foils s’il n’acceptait pas les faits. Le marchand de glace a ensuite été placé en détention au poste de police de Rose-Belle avant sa libération sous caution le 9 juin. Il se serait rendu à l’hôpital de Rose-Belle peu après, où il aurait reçu des soins. Il aurait refusé d’être admis par peur de représailles. La police a également ouvert une enquête suivant cette plainte.
Textes : Elodie Dalloo et Jean Marie Gangaram
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