Publicité
Par Elodie Dalloo
5 septembre 2022 00:48
C’est accompagné de sa mère Rachel, de l’activiste Ivann Bibi et de l’homme de loi Mahen Saulick, qui l’assiste pro bono, qu’il s’est rendu à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) pour porter plainte pour brutalités policières. Sollicité, il revient sur l’incident qui s’est produit ce jour-là. «J’attendais un ami à la station de métro pour aller à l’entraînement de handball lorsque j’ai vu l’un des policiers menacer un autre collégien avec une matraque et j’ai filmé la scène. Quand ils ont remarqué que je les filmais, l’un d’eux m’a pointé du doigt. An mem tan, metro ti pe vini. Bann zelev ine desann pe kriye "krapo".Lorsque je me suis retourné, j’ai vu les policiers arriver et l’un d’eux m’a agressé au visage. Monn demann li kifer linn tap mwa, line dir mwa swiv li dan 4x4 pou al stasion. Monn lite me apre monn bizin swiv zot.»
Le jeune homme allègue que son calvaire ne s’est pas arrêté là. «Zot pann amenn mwa stasion me biro l’ADSU. Zot inn met mwa asize, zot inn tap mwa klak, kout pwin dan mo figir. Zot inn donn mwa kout baton mem plas zot ti donn mwa kout matrak», explique-t-il, en montrant la cicatrice qu’il porte au visage. «À aucun moment ils ne m’ont dit pourquoi je devais les suivre mais je suis sûr que c’est parce que je les ai filmés en train de menacer ce collégien.» D’ailleurs, dit-il, «ils m’ont pris mon cellulaire avant de contacter mes parents». C’est finalement lorsque l’un de ses amis, qui est majeur, est venu le récupérer qu’il a été autorisé à quitter les lieux. «Zot inn fer mwa sign enn papie apre zot inn menas mwa. Zot inn dir mwa ki si mo rest dan cell, zot pou fer mwa sanz kouler, zot pou met matrak ar mwa.»
D’après la police, Pascal L’Étang a été interpellé parce qu’il se serait mal comporté et aurait lancé des injures à l’encontre des forces de l’ordre. Il devrait faire l’objet d’une enquête pour rogue and vagabond ; un fait que déplorent les membres de son entourage. «Se enn garson trankil. Li enn zanfan ki ena problem kolonn vertebral. Il souffre de scoliose et suit un traitement pour cela. Par moments, il ne peut même pas se lever pour se rendre à l’école. Il n’aurait jamais cherché des embrouilles. Nou espere demin sa pa ariv enn lot zanfan», lâche sa marraine.
Me Mahen Saulick, l’homme de loi du jeune homme, affirme avoir fait une demande au commissaire de police pour que les images des caméras Safe City situées à proximité du lieu de l’«agression» soient récupérées. Entre-temps, l’enquête suit son cours.
Publicité