Publicité

Allégations de trafic de drogue synthétique - La famille d’Akil Bissessur : «La semaine écoulée a été pénible et traumatisante

30 août 2022

Cela fait sept jours déjà qu’ils sont derrière les barreaux. Akil Bissessur et Doomila Devi Moheeputh, arrêtés au domicile de cette dernière à Palma, le vendredi 19 août, sont soupçonnés de s’adonner au trafic de drogue synthétique. Après une opération musclée de la Special Striking Team, l’avocat et sa petite amie ont comparu devant le tribunal à plusieurs reprises mais n’ont pas obtenu la liberté sous caution. Entre-temps, de nombreux rebondissements ont eu lieu dans le cadre de cette affaire.

 

Si le live lancé par l’avocat Akil Bissessur a été largement suivi sur Facebook durant les instants ayant précédé son arrestation, une autre vidéo, visiblement filmée par les officiers de la Special Striking Team, a aussi été partagée à plusieurs reprises quelques jours plus tard. On y voit l’homme de loi, réticent à l’idée d’ouvrir la porte aux enquêteurs. «Montre-mwa warrant-la», lâche-t-il à plusieurs reprises, alors que les officiers lui rétorquent : «Inn montre ou warrant-la 10 fwa (...) Ti ena enn papie dan lame serzan-la, inn dir nom ou madam tou-la.» Au bout de quelques minutes, on y voit Akil Bissessur qui disparaît de la pièce, faisant fi des ordres de la police, en emportant avec lui un sac. Serait-ce parce que celui-ci renfermait de la drogue ? Une question qui est sur toutes les lèvres.

 

Partagées par plusieurs médias, les images figurant sur cette deuxième vidéo ont soulevé un tollé et suscité de nombreuses interrogations. Sollicité, l’entourage de l’avocat lâche : «Cette vidéo a été la goutte d’eau ayant fait déborder le vase. Plusieurs vidéos ont été filmées le jour de leur arrestation mais la police a eu l’audace de ne partager que celle-ci. Les commentaires ayant suivi ont beaucoup affecté notre famille, surtout les parents d’Akil.» Notre interlocuteur déplore également l’image que les médias ont donné du suspect qui, selon lui, «n’est impliqué d’aucune manière dans le trafic de drogue» : «Ce qu’on voit ne démontre rien. Comment peut-on déjà l’accuser ?»

 

Les amis, collègues et hommes de loi d’Akil Bissessur abondent dans le même sens. Lors de leur conférence de presse, le vendredi 26 août, Me Valayden prévient : «Ou finn get enn bout fim, pa krwar ou finn konpran fim-la net. Sa case-la napa seki ou krwar. Eski zot kone ki kan lapolis inn trouv li rant dan lakaz Palma, pa ti ena okenn sak avek li ? Eski zot kone ki li ti an dehor lakaz kan ti ena ‘‘flushing’’ ?»

 

En effet, les enquêteurs allèguent que le suspect aurait tenté de se débarrasser d’une partie de la drogue dans les toilettes. «Eski zot kone ki ena 11 CCTV images ? Kifer finn rann piblik zis 2 video ‘‘edited’’ ? Nou dir lapolis rann piblik tou le 11 video ‘‘unedited’’. Se ladan mem ki ena kontradiksion.» Les hommes de loi ont aussi fait savoir qu’ils ont demandé à ce que d’autres analyses soient effectuées sur la marchandise saisie. Ainsi, «si Akil Bissessur a manipulé les sachets retrouvés, ses empreintes doivent être dessus».

 

Les points abordés par Me Rama Valayden et ses collègues ont légèrement soulagé la famille d’Akil Bissessur. «La semaine écoulée a été pénible et traumatisante mais toutes les preuves avancées en fin de semaine nous ont un peu soulagés», lâche notre interlocuteur, sur un ton plus serein. «Notre famille a toujours eu une bonne réputation. Nous n’avons pas l’habitude d’être dans le viseur de la police ou des médias pour de telles raisons. We are new to this world. Pour la première fois depuis plusieurs jours, nous avons été en mesure de trouver le sommeil.»

 

Depuis son arrestation, Akil Bissessur a été interrogé à plusieurs reprises par les éléments du Central Criminal Investigation Department (CCID). Il se dit victime d’un «coup monté» et déclare que l’équipe qui s’est introduite chez sa compagne, menée par l’ASP Ashik Jagai, aurait «planté» de la drogue pour le piéger. Alors que, de leur côté, les officiers de la Special Striking Team avancent qu’ils l’avaient dans le viseur depuis plusieurs semaines et qu’ils scrutaient ses moindres mouvements. Questionnés sur ses nombreux déplacements dans l’Ouest, notamment à Beaux-Songes, Tamarin et Cascavelle, l’avocat a expliqué qu’il s’y rendait avec sa compagne pour faire le tour des restaurants. Néanmoins, la police n’écarte pas la possibilité qu’il puisse faire partie d’un réseau opérant dans la région.

 

La compagne d’Akil Bissessur a également été interrogée. Elle nie être impliquée dans un quelconque trafic et soutient qu’elle gagne suffisamment bien sa vie avec sa société d’excursion en Quad Biking. Les interrogatoires respectifs des suspects devraient se poursuivre la semaine prochaine.

 

Pour rappel, 53 grammes de drogue synthétique et trois carnets de papier à rouler auraient été saisis lors de cette opération musclée de la Special Striking Team chez Doomila Devi Moheeputh, dans la soirée du vendredi 19 août. L’enquête suit son cours.

Publicité