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Alliance Lepep : Petites stratégies entre amis

12 juillet 2015

Ivan Collendavelloo arrivera-t-il à réunifier les militants et à s’imposer, en l’absence de Pravind Jugnauth, comme Senior Partner au détriment de Xavier-Luc Duval ?

Silence, ça discute. Dans les couloirs du pouvoir, dans l’intimité des bureaux, autour d’un verre, à la lueur des lumières tamisées d’un dîner protocolaire, on parle. De tout et de rien. Des nouvelles du temps et des dernières news concernant les «scandales». Mais aussi de l’avenir de l’Alliance Lepep.

 

Depuis que Pravind Jugnauth a été trouvé coupable de conflit d’intérêt dans l’affaire MedPoint et qu’il a démissionné en tant que ministre (mais pas en tant que député), la donne a quelque peu changé au sein du gouvernement. Bien sûr, le MSM est toujours en majorité avec ses 17 ministres. Néanmoins, le rapport de force aurait lieu entre le ML d’Ivan Collendavelloo et le PMSD de Xavier-Luc Duval. Le premier parti compte trois ministres et le second quatre.

 

Une place de ministre est donc à prendre. Même si, pour l’instant, Roshi Badhain s’occupe du ministère des TIC depuis la démission de Pravind Jugnauth. Néanmoins, les grandes manœuvres seraient enclenchées afin qu’un des deux partenaires du MSM puisse le reprendre. À qui profitera l’absence de Pravind Jugnauth au sein du cabinet ? Au sein du MSM, on est catégorique : ce ministère revient à un membre de ce parti. D’ailleurs, avec le départ du leader du MSM du Conseil des ministres, cette formation politique a perdu un représentant. Et certains ministres orange ont hâte d’en trouver un autre. Un député MSM sera-t-il appelé à prêter serment en tant que ministre ? Affaire à suivre.

 

Les leaders du PMSD et du ML affichent leur soutien à Pravind Jugnauth, parlent de solidarité au sein du gouvernement et de synergie pour continuer le bon travail. Néanmoins, après l’ambition déclarée de Xavier-Luc Duval (il souhaitait obtenir deux mairies) suite à la victoire de l’alliance aux dernières municipales, certains membres du MSM se posent des questions. «Est-ce qu’il ne va pas vouloir s’offrir ce ministère ? Ce serait une façon de se démarquer du ML», confie un député MSM. Une façon de se distancer du ML en termes de pouvoir au sein de l’alliance et de devenir le Senior Partner.

 

Chez les Bleus, on infirme cette rumeur. «Nous faisons notre travail en cohésion avec les autres membres du gouvernement. C’est tout ce qui nous intéresse», explique un conseiller PMSD. D’ailleurs, au sein de l’Alliance Lepep, dit-on, on ne parle pas en termes de senior et de junior partners. Le ML et le PMSD seraient sur un pied d’égalité. Oui, jusqu’à ce qu’Ivan Collendavelloo et la bande à Alan Ganoo, les démissionnaires du MMM, tombent d’accord afin de s’unir et de rassembler une partie des militants. Les choses seraient alors plus compliquées pour les Bleus. Du côté du ML, on affirme ne pas être dans cette «optique» pour l’instant.

 

Un rapprochement avec le PMSD est également probable pour faire face à la force MSM au sein du gouvernement. Une façon de préparer les prochaines législatives, laisse-t-on entendre au niveau du ML. Avec la vague de popularité sur laquelle surfe le MSM, si elle dure, la question de partenaire se posera certainement en 2019. Et avec le départ – temporaire ou pas –, il faut préparer le terrain. C’est pour cela que ça discute ferme en ce moment.

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