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Ameenah Gurib-Fakim : «À l’avenir, l’économie de Maurice reposera encore plus sur l’entrepreneuriat»

8 décembre 2015

Ameenah Gurib-Fakim : «À l’avenir, l’économie de Maurice reposera encore plus sur l’entrepreneuriat»

Vous êtes la marraine du challenge Startupper de l’année par Total. Pourquoi vous associez-vous à un tel événement ?

 

Le challenge Startupper de l’année par Totalest une initiative qui arrive à un moment important dans notre pays. Ce concours encourage les jeunes à prendre leur destin en main et favorise, par la même occasion, l’esprit d’entrepreneuriat. Cette démarche doit être encouragée à tous les niveaux, d’où ma participation.

 

Encouragez-vous ce genre d’initiative ?

 

Certainement. Il nous faut miser davantage sur le rôle que l’entrepreneuriat peut avoir dans la consolidation de notre économie, car à l’avenir, l’économie de Maurice reposera encore plus sur la contribution des entrepreneurs. Pour cela, il faut que nos jeunes entrepreneurs soient encadrés, qu’ils aient accès à des fonds et qu’ils aient un environnement qui les aide à s’épanouir. C’est dans ce contexte précis que cette initiative du groupe Total prend toute son importance.

 

Le taux de chômage chez les jeunes n’arrête pas d’occuper l’actualité avec les gradués qui ne trouvent pas d’emploi. Croyez-vous que l’entrepreneuriat soit un domaine vers lequel nos jeunes peuvent se tourner ?

 

Le continent africain accueillera chaque année 11 millions de diplômés. Comment créer des emplois pour tous ces jeunes ? C’est presque impossible pour les gouvernements d’en créer autant. L’entrepreneuriat est la seule solution. Les secteurs tels que les TIC et l’agriculture resteront des secteurs-clés pour le continent africain et pour Maurice. De ce fait, lier l’entrepreneuriat aux nouvelles technologies devrait aider à la création d’opportunités et de richesses.

 

La conjoncture économique actuelle est quand même difficile pour permettre à un jeune de lancer son business. Est-ce raisonnable de se lancer dans une telle entreprise ?

 

Nous sommes effectivement dans une situation économique difficile, mais si on reste les bras croisés, le chômage va continuer à augmenter. La vision 2030 du gouvernement donne déjà des pistes et c’est aux jeunes de creuser afin de créer leur entreprise. Il faut aussi comprendre que, dans la vie, rien n’est acquis ! Nos jeunes doivent savoir qu’un diplôme est un passeport pour aller plus loin, c’est un début, mais cela ne s’arrête pas là. Les entrepreneurs doivent comprendre que prendre des risques fait partie intégrante du business. L’État a également un effort à faire au niveau de l’accès au capital et doit fournir aux futurs entrepreneurs un environnement propice pour les encadrer et les encourager.

 

L’entrepreneuriat est-il un secteur qui pourrait être bénéfique à notre pays ?

 

Oui ! Il n’y a qu’à voir des pays tels que l’Italie pour comprendre à quel point le secteur de l’entrepreneuriat est bénéfique à l’économie du pays.

 

Pensez-vous que suffisamment est fait par les autorités pour le développement de ce secteur dans le pays ?

 

Les autorités peuvent mettre en place le cadre régulateur, la formation et l’accès aux finances, entre autres, mais c’est aux jeunes d’aller de l’avant avec leurs idées pour que nous puissions avancer ensemble.

 

Que diriez-vous à un jeune qui ambitionne de se lancer ?

 

Je lui souhaiterais bonne chance et je lui dirais qu’il faut foncer. Après tout, prendre des risques fait partie intégrante de l’entrepreneuriat. Comme le dit le dicton anglais : «Nothing ventured, nothing gained !» 

 

 

Bio express : Née le 17 octobre 1959 à Surinam, Ameenah Gurib-Fakim est une chimiste de formation et est présidente de la République de Maurice depuis le 5 juin 2015. Elle a fait ses études supérieures au Royaume-Uni, au sein des universités de Surrey et d’Exeter ; elle a obtenu un doctorat en chimie organique en 1987. Titulaire d’une chaire universitaire en chimie organique à l’Université de Maurice depuis 2001, elle a été la doyenne de la faculté des sciences entre 2004 et 2010, et a travaillé comme consultante pour des institutions internationales, dont la Banque mondiale.

 


 

Ma semaine d’actu

 

Quelle actualité locale a retenu votre attention ces derniers temps ?

 

Sur le plan local, j’ai été très impressionnée par le travail qui se fait à la prison de Petit-Verger, que j’ai eu l’immense plaisir de visiter il y a quelques jours. J’ai assisté à une action très noble de la part du personnel, sous la houlette de M. Jean Bruneau, pour aider les détenus à une meilleure réinsertion dans la société.

 

Et sur le plan international ?

 

La COP21 retient mon attention en ce moment, car le changement climatique est sans doute le plus grand défi qui guette l’humanité. On ne s’en rend pas compte et on ne le prend pas suffisamment au sérieux. Il y a du travail à faire, que ce soit pour sensibiliser le public ou pour prendre des mesures afin de nous adapter aux changements.

 

Que lisez-vous actuellement et pourquoi ?

 

Frugal Innovationde Navi Radjou. Ce livre parle d’un concept très intéressant : to do better with less…Ça dit tout !

 


 

«Startupper de l’année par Total» en quelques mots

 

Total Mauritius lance le challenge Startupper de l’année par Totalqui a pour objectif d’identifier, de primer et d’accompagner les meilleurs projets de création ou de développement d’entreprises de moins de deux ans dans le pays. Jusqu’à trois projets seront récompensés et chaque lauréat recevra le label Startupper de l’année 2016par Total,ainsi qu’une aide financière et un accompagnement de la part de Total Mauritius. Initié par le groupe Total, ce challenge sera également lancé dans 33 autres pays d’Afrique et de l’océan Indien.

 

Peyami Oven, directeur général de Total Mauritius, a insisté sur la volonté de Total d’encourager l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes, en soulignant que «cet appel à projets, gratuit, est ouvert à tout ressortissant mauricien âgé de 35 ans ou plus, sans aucune limitation des domaines d’activité». Il ajoute : «Les projets seraient évalués non seulement sur leur caractère innovant, mais également sur leur capacité à créer de l’emploi et à proposer des substitutions aux importations.»

 

La période de dépôt des dossiers de candidature depuis le 1er novembre dernier s’étend jusqu’au 31 janvier 2016 à 23 heures GMT. Toute participation soumise après la date et l’heure limites de participation sera considérée comme nulle et ne sera pas prise en compte. Ce dépôt se fait exclusivement via une plateforme en ligne accessible à l’adresse suivante : http://startupper.total.com/.

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