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Anita Affigadee, 56 ans, tuée d’un coup de couteau au coeur - Dharam, son oncle : «So misie ti abitie bat li»

10 avril 2023

Le concubin d'Anita Affigadee est activement recherché par la police.

On pouvait l’apercevoir tous les jours, en face de la succursale de Kalachand, sur la route principale de Bel-Air, en train de vendre des légumes. Néanmoins, Rambawtee Affigadee, plus connue sous le nom d’Anita, âgée de 56 ans, ne s’était pas présentée sur son lieu de travail depuis plusieurs jours. Ne l’ayant pas croisée depuis l’après-midi du mardi 4 avril, ses voisins ne s’étaient pas non plus inquiétés car cette habitante de Petit-Chemin, Bel-Air/Rivière-Sèche, était plutôt discrète. «Li ti kontan res trankil dan so kwin», laisse entendre son oncle maternel, Dharam. Mais dans la matinée du vendredi 7 avril, ces mêmes voisins ont été importunés par une odeur nauséabonde émanant de son domicile. N’ayant aucune possibilité d’accéder à sa maison, entièrement verrouillée, ils n’ont eu d’autre choix que d’alerter la police de Rivière-Sèche.

 

Il était environ 8h45 lorsque les policiers ont débarqué chez la quinquagénaire. La porte principale étant verrouillée de l’extérieur, les officiers ont dû briser un cadenas pour avoir accès à la maison, où ils ont fait une macabre découverte. Sur le sol de la chambre à coucher gisait le corps sans vie et en état de décomposition d'Anita Affigadee ; elle était allongée sur le ventre. Terriblement choqué par ce drame, Dharam, qui habite à La Lucie Roy, Rivière-Sèche, raconte : «Je plantais des oignons lorsqu’une amie m’a contacté pour m’annoncer la terrible nouvelle. Li res par laba mem. Linn dir mwa mo nies inn desede. Monn koupe pou sonn mo nies me mo pann gagn li. Lerla monn tir mo bot pou mo al kot li.» Lorsqu’il est arrivé sur place, le domicile de sa nièce était déjà délimité par un cordon policier. «Zot inn ampes mwa rant dan lakaz-la», dit-il. Par la suite, Dharam a eu la lourde tâche d’identifier le cadavre.

 

Dans un premier temps, la police pensait qu'Anita Affigadee était morte de cause naturelle. Mais une autopsie, pratiquée par le Dr Prem Chamane, médecin légiste de la police, a confirmé la thèse de l’acte criminelle. Celle-ci a attribué le décès de la quinquagénaire à un «stab wound to the heart» et révélé que sa mort remonte à trois jours plus tôt. Les soupçons des limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Rivière-Sèche, qui sont chargés de l’enquête, n’ont pas tardé à se porter sur Randhir Etowar, le concubin de la victime, âgé de 55 ans et originaire d’Ecroignard. D’ailleurs, raconte Dharam : «Se mardi pase mem ki bann vwazin inn tann zot lager dernye fwa. Zot inn tann mo nies kriye enn kout apre ti ena enn gran silans. Apre sa, zot inn trouv laport res ferme mem.» À l’heure où nous mettions sous presse, Randhir Etowar était toujours recherché.

 

Selon Dharam, la quinquagénaire a perdu sa mère il y a six ans et son père, il y a cinq ans. Elle était enfant unique. S’étant séparée de son époux depuis plusieurs années, «li ti pe res dan lakaz so bann paran mem». Il y a environ deux ans, elle a entamé une relation avec Randhir Etowar, qui est également vendeur de légumes, mais le couple se disputait souvent. «Se pa premie fwa ki li gagn problem avek so misie. Boug-la ti abitie bat li. Dan mwa out ou septam lane pase, li ti gagn gro problem ek misie-la. Elle avait même consigné une déposition à la police pour agression, avant d’enlever sa plainte quelques jours plus tard», se désole Dharam. La dernière fois qu’il a vu sa nièce vivante, dit-il, remonte à deux semaines plus tôt, lorsqu’elle était venue le rencontrer pour acheter des légumes.

 

Les funérailles de la quinquagénaire ont eu lieu le vendredi 7 avril, juste après l’autopsie. «Nou pa finn kapav gard lekor akoz loder», avance Dharam, désemparé. L’enquête suit son cours.

 

Texte : Elodie Dalloo et Jean Marie Gangaram

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