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Anou Grandi : Vingt ans d’une belle histoire

C’est en faisant face au handicap de leur fille Amsi que Gina et Rama Poonoosamy ont décidé de monter cette association.

Permettre aux enfants en situation de handicap de devenir des citoyens autonomes. C’est la mission que l’association Anou Grandi s’est donnée il y a 20 ans. Pour y arriver, elle mise sur une éducation adaptée et de qualité.

Le moment est important, symbolique. Il vient marquer les 20 ans d’une aventure humaine, d’un combat pour que des enfants nés avec un handicap puissent avoir accès à une éducation de qualité et vivre pleinement leur vie. L’association Anou Grandi, devenue par la suite une école spécialisée, a récemment fêté ses 20 ans d’existence. Deux journées portes ouvertes ont été organisées pour permettre aux familles mais aussi aux Mauriciens de découvrir l’école ainsi que le travail des encadrants et des enfants.

 

Pour l’occasion, ces derniers ont préparé des exposés ludiques et amusants sur des thèmes comme la famille, le Code de la route et l’environnement, entre autres, qu’ils ont présentés avec entrain aux visiteurs. Anou Grandi accueille près d’une centaine de bénéficiaires âgés entre 6 et 20 ans, répartis en trois sections : préélémentaire, primaire et jeunes adultes. Lorsqu’elle regarde en arrière, Gina Poonoosamy, qui a créé Anou Grandi avec son époux Rama, ne peut qu’être fière du chemin parcouru.

 

Le 14 janvier 1999, c’est avec une seule élève dans un petit local à la rue Edith-Cavell que les activités d’Anou Grandi débutent. Gina Poonoosamy, qui a toujours évolué dans le milieu du social et qui a suivi une formation comme éducatrice à l’APEIM, imagine une structure éducative solide et adaptée lorsqu’elle est confrontée au handicap de sa fille Amsi. «Au fur et à mesure qu’elle grandissait, on voyait bien qu’il y avait une différence dans son développement. Elle présentait des difficultés d’apprentissage et d’adaptation. Après un pèlerinage à Medjugorje, en Bosnie, et un parcours de vie spirituelle, j’ai trouvé la force pour créer un endroit qui pourrait accueillir les enfants en situation de handicap.»

 

Très vite, elle milite pour que les écoles privées puissent accueillir et travailler avec des enfants ayant des besoins spéciaux. Sa mission première est de permettre à ces enfants de bénéficier d’une éducation de qualité qui favorise leur développement et leur adaptation au monde qui les entoure. «Notre moto, c’est make disabilities become abilities.»

 

Équipe dévouée

 

Durant des années, Gina Poonoosamy a pu compter sur une équipe dévouée et soudée. Kesswaree Boodhun, éducatrice, a vu défiler devant elle de nombreux enfants. Dans ce travail, relève-t-elle, l’amour et la patience sont des maîtres mots. Emmie Laviolette s’occupe, elle, de la petite section. Tout est mis en place pour s’adapter aux besoins de l’enfant. «Nous suivons le curriculum du ministère mais nous prenons plus de temps pour expliquer les choses.» Il y a aussi Dario Emilien. Il encadre les plus jeunes à travers l’artisanat. Dans sa classe de sculpture, les jeunes apprennent à manier le bois. Un exercice qui leur permet de se développer autrement.

 

Pour Rekha Soorjun, maîtresse d’école, l’objectif d’Anou Grandi est d’équiper l’enfant au mieux et de lui donner tous les outils nécessaires pour qu’il puisse, une fois adulte, intégrer la société. Et l’apprentissage commence dès la petite enfance. «Quand ils arrivent, nous faisons un test d’évaluation qui sert à déterminer leur âge mental. Selon les résultats, les enfants sont répertoriés dans les classes. Certains suivent le cursus normal, d’autres un programme adapté. Plusieurs de nos élèves participent aux examens du PSAC. Parmi eux, il y en a qui réussissent et qui font la fierté de l’école et de leur famille.» Ceux qui ne réussissent pas après trois tentatives rejoignent alors la section adulte où ils ont droit à plusieurs formations. «Il y a des cours de self-advocacy, de life skills, d’autonomie. Nous avons un jardin sensoriel, un potager.»

 

Cindy Héroseau, elle, s’occupe de la grande section. Avec les autres éducatrices, elle enseigne aux jeunes comment se débrouiller seuls. «On leur demande ce qu’ils veulent faire, ils répondent tous : conduire. Alors, on leur apprend le Code de la route et comment se comporter en tant que piéton parce que beaucoup d’entre eux prennent le bus pour venir. On leur apprend aussi comment s’habiller, manger, prendre une douche. Ce sont des choses qui nous semblent banales mais qui sont importantes pour qu’ils soient indépendants.»

 

La grande section dispose aussi d’une salle de simulation où il y a une boutique, un coin lavage et repassage ainsi qu’un lit. «Nous faisons des exercices avec des jeux de rôle pour leur montrer comment faire quand ils vont acheter quelque chose à la boutique par exemple ou alors comment faire leur lit.» Les jeunes bénéficiaires sont aussi formés à l’artisanat, comme au recyclage, à la création florale, la fabrication de bijoux… Dans le but de les initier à un métier. Et qui sait, lance Cindy Héroseau, ils deviendront peut-être par la suite des entrepreneurs.