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Anya Benoit, diététicienne : «Comparer les viandes transformées aux cigarettes n’a pas de sens»

3 novembre 2015

Anya Benoit, diététicienne

Que pensez-vous des études qui attestent que la viande rouge est cancérigène ?

 

Il faut faire attention à l’interprétation des études scientifiques. Les recherches ici montrent une association entre le risque de développer le cancer et une forte consommation de viande, plus précisément de viande transformée. Selon les principes d’une alimentation saine, il est conseillé de manger une variété d’aliments et d’éviter les produits transformés, car ils contiennent souvent beaucoup d’additifs. Ces principes s’appliquent à tous les aliments, notamment les viandes. Mais comparer les viandes transformées aux cigarettes n’a pas de sens ! Il n’y a pas lieu de s’alarmer.

 

Ce que l’on doit retenir, c’est qu’il faut réduire notre consommation de viande rouge, notamment la viande travaillée. Mais nous n’avons pas à l’enlever complètement de notre alimentation. Manger des petites portions de temps à autre dans le cadre d’un mode de vie sain ne pose aucun problème. Mangez varié, bougez plus, buvez beaucoup d’eau et faites-vous parfois plaisir.

 

Quelle est votre définition de «manger sainement» ?

 

C’est devenu un des défis de la vie de tous les jours. Selon la perception locale, une alimentation équilibrée coûte cher. Mais ce n’est pas vrai ! Il suffit tout simplement de trouver les conseils adaptés auprès d’un professionnel.

 

Qu’est-ce qu’une diététicienne ?

 

Mon rôle est d’aider les gens à comprendre la relation entre alimentation et santé, afin qu’ils puissent faire des choix alimentaires qui leur permettent d’être en bonne santé. J’élabore ainsi des programmes alimentaires personnalisés et je veille à leur équilibre nutritionnel pour prévenir ou traiter les maladies.

 

Vous prescrivez donc des régimes ?

 

Je n’aime pas le terme «régime». Je parle davantage de plan alimentaire. Je souhaite surtout aider les Mauriciens à revoir leurs habitudes alimentaires. Mon objectif est de démontrer l’importance de l’activité physique sur le long terme. Je suis une ambassadrice du concept say no to dieting. Les régimes ne sont pas une solution à long terme. Selon moi, c’est même à proscrire. Se restreindre peut aider à la perte de poids, mais cela n’est pas bon pour la santé. Bien au contraire, ça développe des carences.

 

Comment changer ses habitudes alimentaires ?

 

Cela ne sert à rien de diaboliser certains aliments. On peut manger de tout tant que l’on se modère et que l’on est actif dans la vie de tous les jours. Il est important que les Mauriciens prennent en main leur santé et leur alimentation. À travers mes connaissances, je peux aussi aider les gens à acheter leur nourriture selon leur budget. Je peux aussi dispenser des conseils sur comment cultiver ces aliments et les utiliser dans différentes recettes.

 

Comment se passent vos consultations ?

 

Je définis un plan pour conscientiser à l’importance d’une bonne nutrition. Mon credo, c’est «healthy eating, healthy living for everyone». Il vaut mieux prévenir que guérir. Ce qui veut dire que si l’on fait attention à ce que l’on mange, on peut éviter d’avoir des maladies graves plus tard, comme le diabète. Les investissements que l’on fait plus tôt paieront sur le long terme. Selon moi, un travail de base doit être fait auprès des jeunes, car ils sont en pleine croissance, un moment où leur corps a besoin de nutriments et de vitamines. Une bonne alimentation à un jeune âge peut faire qu’une personne développe de bonnes habitudes. La plupart des personnes que je reçois veulent perdre du poids. Si l’on veut éviter ce genre d’attente, il faudrait au préalable adopter une bonne alimentation.

 

Comment procédez-vous ?

 

Je ne m’arrête pas aux conseils. Je procède de manière très scientifique. Je fais, par exemple, une évaluation de la qualité nutritive des produits et aliments, et de la façon de les cuisiner sainement. Il est tout à fait possible d’adapter un programme d’alimentation à toutes les bourses.

 

J’offre ainsi des conseils personnalisés, des consultations à domicile ou encore des conseils pour l’achat d’aliments sains. Je propose aussi des ateliers de cuisine. C’est primordial de faire connaître la diététique comme une médecine à part entière auprès des assurances pour qu’elles couvrent les consultations et remboursent les clients. 

 


 

Bio express

 

Après quatre années d’études à l’université Monash en Australie, la jeune femme de 23 ans a souhaité rentrer dans son pays natal pour mettre son expertise au service des Mauriciens. Elle est titulaire d’une licence en diététique et nutrition, et possède un diplôme en sport et nutrition.

 

Elle a réalisé plusieurs stages dans différentes cliniques en Australie et à Maurice. Forte de son expérience, elle se dit prête à partager son expérience dans ce domaine en travaillant avec les associations sportives, les ONG et les établissements de santé privés et publics. Ses consultations se font au NexTeracom Building, à Ébène.

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